Nous sommes plus riches que les Allemands !

L’autre jour encore, un documentaire télévisé consacré à la crise de la dette publique grecque, qui a éclaté en 2010, évoquait l’aide de la  » riche Allemagne « . Logique, n’est-ce pas? Notre voisin d’outre-Rhin est à juste titre réputé pour sa puissante industrie, celle des constructeurs automobiles haut de gamme comme celle de ces grosses PME familiales qui sont championnes mondiales dans leur domaine. Le pays exporte davantage qu’il n’importe et le budget de l’Etat est en léger boni, alors que c’est souvent l’inverse ailleurs. Quelle puissance et quelle opulence ! Ils ont de la chance, les Allemands, d’être aussi riches, penseront certains (envieux ? ). Erreur : non, les Allemands ne sont pas très riches !

C’est ce qui ressort des données publiées par la Banque centrale européenne CBCE) au sujet d’une dizaine de pays de l’Union, dont la Belgique. Et que le gestionnaire de fonds Flossbach von Storch a récemment actualisées. L’étude prend en compte la totalité des patrimoines privés, de ‘immobilier aux objets de colléetion, en passant par les comptes en banque, actions et obligations. On ne s’étonne pas que les Grecs soient es plus pauvres, avec 112.000 ? en moyenne par ménage. La va-eur de leur patrimoine a chuté de moitié depuis 2006! Pour le reste. es surprises sont nombreuses. Ainsi es Belges sont-ils les plus riches, avec 370.000?par ménage, contre 240.000 ? à peine pour les Allemands, soit 54 % de plus ! Stupéfiant, n’est-ce pas? Durement touchés par la crise, les Espagnols restent toutefois fort à l’aise, avec 308.000 ? par ménage, soit 28 % de plus que les Allemands. Autre surprise: la faiblesse des patrimoines néerlandais : 233.000 ? par ménage, soit un peu moins que les Italiens, avec 236.000 ?.

On est toujours le riche ou le pauvre de quelqu’un, prétend l’adage. Mais ce quelqu’un n’est pas nécessairement celui qu’on pense... Notons au passage que les Belges restent les pauvres des Suisses : dans la Confédération, le patrimoine moyen des ménages dépasserait le million d’euros !

Tout cela est intéressant, amusant... ou déprimant,jugerez-vous, mais quel est l’intérêt de nous savoir opulents, toujours en moyenne s’entend ? Cette « richesse » fut très utile en novembre 2011, quand les marchés financiers doutèrent soudain d’une Belgique sans gouvernement depuis un an et demi et exigèrent des taux d’intérêt plus élevés. Une véritable mini-crise de la dette belge! Le gouvernement émit alors un bon d’Etat attrayant (appelé Leterme) qui récolta pas moins de 5,5 milliards.

Avec cet énorme succès, notre pays fit la preuve qu’il pouvait compter sur le patrimoine de ses citoyens pour éviter tout pétrin financier. Les taux d’intérêt refluèrent aussitôt, de sorte que l’Etat fit des économies, au bénéfice de toute la population.