Nos amis les virus

Les ennemis de mes ennemis sont mes amis. C’est précisément le principe de la phagothérapie.

Qu’est-ce que la phagothérapie ?

La phagothérapie fait appel aux bactériophages (ou phages lytiques), des virus présents dans la nature, capables de détruire des bactéries pathogènes et d’offrir une alternative en cas de résistance aux antibiotiques. Cette thérapie existe depuis le début du XXe siècle, mais elle était tombée en désuétude face au succès des antibiotiques. Aujourd’hui, avec la nette augmentation des cas d’antibiorésistance, la recherche se penche à nouveau sur la phagothérapie.

Les bactériophages fonctionnent comme des prédateurs qui auraient été programmés pour cibler un type particulier de bactérie et l’annihiler, tout en laissant intactes les  » bonnes  » bactéries. Les phages font partie de notre flore intestinale.

Depuis mars, la phagothérapie dispose en Belgique d’un cadre légal qui autorise à y faire appel pour soigner des patients. Aujourd’hui, on se sert des phages notamment pour traiter des brûlures sévères et des infections osseuses. Mais, à l’avenir, on pourra également s’en servir pour lutter contre les infections pulmonaires, la mucoviscidose et d’autres graves inflammations. La solution miracle ? On n’en est pas (encore) là...

Comment ça marche ?

1 Pour chaque type d’infection, il faut sélectionner un bactériophage bien spécifique, c’est-à-dire programmé pour détruire la bactérie résistante. Les phages s’accrochent à la paroi de la bactérie pathogène et y injectent leur ADN.

2 Un fragment de cet ADN se niche dans la bactérie et y est décrypté.

3 Le phage va ensuite se multiplier au sein de la bactérie et y produire des protéines.

4 Ces protéines attaquent les capacités de résistance de la bactérie, si bien que celle-ci commence à se dissoudre.

5 La bactérie pathogène finit par être totalement détruite. Résultat : l’infection régresse, puis disparaît.