© GETTY IMAGES

Marche à l’ombre

Il y a près de quarante ans, je portais un bandana rouge et les ritournelles de Renaud me semblaient être le summum de la chanson contestataire, avec leur gouaille et leur argot de titi parisien. Puis, par après, Renaud m’a ému avec ses chansons pour sa fille, car j’ai rarement entendu si belle preuve d’amour d’un père pour son enfant, à une époque où je connaissais moi-même la paternité.

Aujourd’hui, il m’émeut encore, mais pour autre chose: comment peut-on encore le laisser chanter alors qu’il est désormais bouffi par l’alcool, le cerveau grillé, la diction hésitante? À quoi rime sa dernière bouillie musicale consacrée au coronavirus? Son entourage ne se rend-il pas compte que cela lui fait plus de mal que de bien? C’est triste à dire mais si certains artistes partent trop tôt, il est bien malheureux de voir (mal) vieillir ceux qui partent trop tard.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire