Ma liberté, ce n’est plus mon auto!

Le Salon de l’auto 2023 fut-il un succès, après deux années « sans »? Ce qui est certain, c’est que l’environnement a bien changé depuis l’édition précédente, celle de janvier 2020. À plusieurs égards et pour diverses raisons. Voici trois ans, la voiture électrique restait marginale. Aujourd’hui, sous la pression d’autorités ne jurant que par elle, et ceci tant en Europe qu’en Chine ou même aux États-Unis, les constructeurs mettent le turbo. Et les automobilistes suivent progressivement. Ou plutôt: les entreprises et les cadres ont embrayé, pas vraiment le grand public. C’est qu’outre la crainte du rechargement quand on part en vacances, il y a tout simplement... le prix. De fait, il n’y a pas grand-chose en dessous de 40.000 ?!

Le prix moyen d’une voiture d’occasion a flambé de 40% en trois ans.

Fort heureusement pour la plupart des citoyens, les véhicules à moteur thermique sont toujours autorisés pour l’instant. À des tarifs beaucoup plus accessibles... mais en forte hausse. Le prix catalogue du modèle français qui domine la classe des petites voitures a bondi de 13.455 ? à la fin 2019 à 18.485 ? aujourd’hui, soit 37% de plus. Quant à la petite allemande qui a longtemps dominé le marché belge, elle est passée de 23.190 à 30.660 ?, une hausse de 32%. Toujours en trois ans à peine.

De plus, le choix se réduit du côté des petites voitures à prix modérés. Si la marque fabriquée en Roumanie reste fidèle au poste, et à des tarifs imbattables, plusieurs constructeurs ont abandonné leur modèle d’entrée de gamme, ou l’envisagent. Avec une année 2022 marquée par des problèmes d’approvisionnement et, partant, par une baisse de la production, ils ont donné la priorité au haut de gamme. Ainsi, sur les 9 premiers mois de l’an dernier, le groupe VW a vu ses ventes reculer de 12,9% en volume, mais progresser de 8,8% en valeur. Pour couronner le tout, le marché de l’occasion s’est emballé: le prix moyen d’une voiture de seconde main a explosé de plus de 40% depuis la fin 2019!

Le prix de la voiture n’est pas le seul changement (bouleversement? ) intervenu ces dernières années. Comment ne pas relever les bâtons mis dans les roues des automobilistes en ce qui concerne l’accès en ville? Modification de la circulation, zones de basse émission, suppression de bandes de circulation et de parkings... Outre le succès du vélo, un autre phénomène prend de l’importance, sans être encore un raz de marée: la voiture partagée, qu’on paie en fonction de l’usage. Nombre de jeunes ménages urbains y trouvent leur bonheur, qui ont renoncé à réaliser leurs trajets quotidiens en auto. Savez-vous qu’à Paris, moins d’un ménage sur trois possède une voiture? On en est encore très loin à Bruxelles, Anvers ou Liège, mais on va dans ce sens. Nombre d’entre nous se souviennent du slogan affiché par le secteur automobile dans les années 70: « Mon auto, c’est ma liberté ». Si c’est toujours vrai à la campagne, ce l’est de moins en moins en ville...

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