GUY LEGRAND ANCIEN RÉDACTEUR EN CHEF DE CASH! © FRANK BAHNMÜLLER

Les banques sont-elles (trop) chères?

Sans doute avez-vous, comme moi, reçu un avis concernant les augmentations de tarifs décidées par votre banque, généralement annoncées à la fin de l’an dernier. Rares sont en effet celles qui n’ont pas (encore) décidé de donner un coup de pouce au prix de leurs services. Encore plus rares sont probablement les clients à n’avoir pas considéré que, décidément, les prix augmentent alors que le service, lui, diminue ! Perception vaut réalité (perceptie is realiteit) affirme un adage flamand. Peut-on toutefois approcher la vérité de manière plus objective ?

Il ressort du dernier « exercice de transparence » réalisé par les autorités européennes, et dont les résultats furent publiés le 30 novembre dernier, que les banques belges sont très correctement capitalisées. En d’autres termes, elles possèdent des fonds propres rassurants par rapport aux risques que présentent leurs activités. Pour faire simple : elles sont plutôt solides. Par contre, il apparaît que leur rentabilité est inférieure à celle observée dans la plupart des autres pays européens (tout en étant correcte, doit-on ajouter). Voilà qui incline à penser qu’elles ne se « sucrent » pas scandaleusement sur notre dos...

Par ailleurs, les tarifs pratiqués par les banques belges sont fort raisonnables par rapport à l’étranger, ce qui est largement méconnu. Une étude réalisée par le SPF Economie chiffre à une cinquantaine d’euros le coût annuel d’un compte assorti d’une carte de crédit, que le client ait un profil traditionnel ou électronique. Or, il faut savoir que dans nombre d’autres pays, comme la France ou encore l’Italie, un tel client paierait... 200 euros ou même plus!

Pourquoi les frais bancaires augmentent-ils en ce moment dans de nombreux pays, à commencer par l’Allemagne? D’un côté, il faut payer la numérisation et les contraintes réglementaires, de plus en plus lourdes. De l’autre, il faut compenser la chute des taux d’intérêt : les banques doivent investir une partie de votre épargne dans des obligations qui ne rapportent plus rien, tandis que le surplus doit être déposé à la Banque centrale européenne (BCE), où il est frappé d’un taux négatif de -0,50%. Comme les épargnants, les banques sont victimes de la politique menée par la BCE.

Beaucoup de choses sont trop chères : télécoms, électricité, ou encore smartphones haut de gamme. Sans oublier ces vêtements qui sortent de l’atelier bangladais à quelques euros à peine et dont les marges gourmandes de nombreux intermédiaires font exploser le prix de manière indécente. En comparaison, le service bancaire offre un rapport qualité-prix favorable, il faut le reconnaître. Bien sûr, ceci n’empêche pas nécessairement de regretter la numérisation à marche forcée, ou encore la disparition des agences et guichets automatiques. Au même titre que celle des caissières évoquée voici peu dans Plus Magazine...

LES TARIFS BANCAIRES BELGES SONT FORT RAISONNABLES AU NIVEAU EUROPÉEN

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire