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Le marché va-t-il baisser ?

L’immobilier n’a fait que grimper ces dernières années avec la croissance des revenus des ménages, la diversification des placements et des taux d’intérêt bas. Les cartes sont désormais rebattues.

La perte de revenus due à la période de confinement et un chômage en hausse devraient restreindre l’accroissement des prix des logements cette année. Mais dans quelle mesure ? Existe-t-il un risque de krach ?  » La crise aura un impact négatif sur la croissance des revenus des Belges avec un effet négatif sur la capacité d’emprunt. Nous nous attendons à une faible évolution des taux d’intérêt hypothécaires. Nous n’attendons pas non plus de changements dans le domaine de la fiscalité en 2020. La combinaison de ces déterminants devrait entraîner une baisse des prix de l’immobilier « , constate la banque ING dans une analyse sur le marché immobilier belge.

En parallèle, le site Immoweb a interrogé 1.850 personnes sur le comportement des acheteurs, vendeurs et candidats locataires. Verdict ? Un tiers des sondés pense que la valeur de leur propre bien diminuera. Et 52 % des personnes interrogées s’attendent à une baisse des prix pour l’ensemble du marché immobilier. Plus de la moitié estime en outre qu’il sera plus difficile, voire très difficile, de demander un prêt hypothécaire. Notons aussi que le nombre de recherches effectuées sur Google à l’aide des termes  » Immoweb, Zimmo et Immovlan  » (soit 90 % du marché sur internet) a baissé d’environ 50 % depuis l’annonce des mesures...

Alors, le marché immobilier belge va-t-il donc craquer selon le scénario du pire, entraînant une méchante correction des prix ?  » Non, tempère Johan Van Gompel, le spécialiste immobilier du bureau d’études de la KBC, le revenu disponible réel des ménages diminuera de 5%.  » Il s’agit bien entendu d’une moyenne qui peut cacher de fortes différences d’un ménage à l’autre. Toujours est-il que, selon l’expert, la baisse des prix des logements sera d’environ 3% cette année (une première depuis 1983 !) et de 2% l’an prochain. Avec une lente remontée ensuite.

Même son de cloche chez ING :  » Nos économistes prévoient une baisse des prix de l’immobilier de 2 % en 2020 mais les prix de l’immobilier ont augmenté de façon relativement importante ces dernières années et de nombreux propriétaires ont pu se constituer un coussin de sécurité.  »

Une crainte non fondée

Ces prédictions sont rassurantes. Mais comment expliquer ce relatif maintien du marché ? Une analyse de Belfius Research y répond en quatre points.

1. Le large éventail de mesures des autorités pour parer l’impact économique de la crise devrait limiter les dommages sur le marché du travail et permettre de rétablir la confiance au fil du second semestre de l’année. De plus, les taux vont rester très bas, vu les faibles perspectives de croissance et d’inflation.

2. De ce fait, il reste intéressant d’emprunter pour l’achat ou la construction d’une habitation. Car les taux d’emprunt bas combinés à la volatilité du marché des actions boursières auront pour effet qu’un plus grand nombre d’investisseurs se tournera vers l’immobilier quand la reprise post- Covid19 gagnera en force.

3. La loi de l’offre et la demande, simplement. Le nombre de ménages dans notre pays continue à augmenter plus fortement que l’offre de nouveaux logements. Ce qui empêche également les prix des habitations de tomber sous un certain plancher.

4. Lors de la dernière récession économique, dans le sillage de la crise financière de 2008, le marché immobilier résidentiel belge avait fait preuve d’une grande résistance. Après une forte chute des prix de vente au premier semestre de 2009, l’évolution des prix de l’immobilier résidentiel s’était rapidement redressée.

À cette analyse de Belfius, les observateurs ajouteront que notre société va, de plus en plus, s’orienter vers le télétravail, car il a été testé à grande échelle avec succès. Mais en quoi le marché immobilier sera-t-il impacté par cette évolution ? Par le besoin d’espaces adaptés au sein des logements. Télétravailler avec des enfants à la maison si le logement n’est pas adapté, ce n’est pas une sinécure, pour ne reprendre que cet exemple. Il y a fort à parier que les investissements pour adapter les logements vont se multiplier. Enfin, gageons aussi, qu’après une période de confinement comme nous l’avons vécue, que les habitations avec jardin auront davantage la cote.

Notre conclusion au regard des prévisions des analystes est la suivante : le risque d’un krach brutal des prix est limité parce que différents éléments soutiennent encore les prix immobiliers dans notre pays.

rentable d’investir dans l’énergie ?

Faut-il reporter ses investissements dans le domaine des économies d’énergie pour l’habitation ? Prenons l’exemple des panneaux solaires thermiques, on estime que le retour sur investissement est d’environ 8 ans, parfois moins. Des panneaux thermiques sont destinés à produire de l’eau chaude sanitaire et un ménage  » moyen  » peut économiser jusqu’à 60% sur cette facture. En comptant 1.000 ? le m2 pour une installation complète, pose comprise, l’investissement avoisine les 5.000 ?. Mais les primes régionales (jusqu’à 3.000 ? à Bruxelles, 2.500 ? en Wallonie et 2.750 ? en Flandre) réduisent fortement la portée de l’investissement. Quant aux panneaux solaires photovoltaïques (pour l’électricité), ils n’ont jamais été aussi bon marché et performants. Ils ne sont plus subsidiés par les pouvoirs publics, mais, ici aussi, on estime le retour sur investissement sur plus ou moins 8 ans.

Les emprunts pour réaliser des travaux économiseurs d’énergie n’ont en outre jamais été aussi bon marché. À l’heure où nous écrivions ces lignes, la KBC-CBC proposait d’ailleurs un taux plancher de 1,35 % pour un prêt énergie verte. Ce taux est accordé dès que 50 % de l’investissement consiste en des achats liés à l’énergie/au climat. Voilà pourquoi le nombre de prêts énergie verte accordés a augmenté de près de 60 % en 2 ans.

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