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Le chanvre

L’engouement pour le chanvre dans l’alimentation est récent. Mais cette plante s’avère-t-elle aussi intéressante qu’on voudrait nous le faire croire?

Pas psychotrope

Seul le chanvre dit « industriel » ou « agricole » est autorisé dans l’alimentation. Cette sous-espèce du chanvre, très employée autrefois dans l’industrie textile, se distingue de sa cousine « indienne » par une présence quasi-nulle de THC et autres cannabinoïdes. Elle ne possède donc aucun effet psychotrope et est consommable même par des personnes susceptibles de subir un contrôle anti-dopage. Seules les graines de la plante sont comestibles: présentes dans l’alimentation occidentale jusqu’au XIXe siècle, elles y font leur retour depuis une petite dizaine d’années.

Intéressant, sans plus

Parées du vernis de la nouveauté, les graines de chanvre bénéficient actuellement d’un bel engouement et sont affublées de nombreuses vertus. À raison? La réponse s’avère nuancée: certes, les graines de chanvre sont riches en omega 3 et 6, présents en proportions idéales pour une bonne assimilation. Elles sont aussi riches en protéines végétales de qualité, ce qui en fait une alternative intéressante, sporadique ou régulière, à la viande ou au poisson. Ajoutez à cela la présence notable d’antioxydants, de vitamine E, B1 (nécessaire au métabolisme énergétique), et de fer de qualité moyenne... et c’est à peu près tout. Le chanvre est loin d’être inintéressant, mais il n’y a pas de quoi parler d’un « super-aliment ».

Huile et farine

Les graines de chanvre peuvent se consommer telles quelles – il est alors conseillé de les écaler avant de les manger -, mais aussi sous forme d’huile ou de farine. La farine de chanvre, de couleur verte, ne contient pas de gluten mais a le désavantage de ne pas être panifiable: elle n’est donc utilisable qu’en pâtisserie, en association avec d’autres farines. L’huile de chanvre est bien équilibrée et possède une petite saveur de noisette, mais ne s’utilise qu’à froid. Elle s’avère assez fragile, avec une tendance au rancissement. À conserver au frais et à consommer rapidement, donc!

Article réalisé en collaboration avec Serge Pieters, professeur de diététique à la Haute-Ecole Léonard de Vinci.

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