L’épargne enfin rémunérée!

L’année 2023 a bien commencé pour les adeptes du placement très sécurisé qu’est le carnet de dépôt, de plus en plus souvent appelé compte d’épargne. Et cette fois à juste titre! Parce qu’y déposer (une partie de) ses économies représente maintenant une véritable épargne: le capital produit à nouveau des intérêts. Certes, la rémunération n’était jamais vraiment tombée à zéro, mais il s’en fallait de peu. Faut-il rappeler que le taux de 0,11% communément évoqué ces dernières années pour les « grandes banques » comprenait une prime de fidélité (seulement servie après un an) de 0,10%, le taux de base étant de... 0,01%?

Dès la fin 2022, nombre d’institutions petites et moyennes donnaient un sérieux coup de pouce à la rémunération de leur compte d’épargne. Et les ténors du marché ont rapidement embrayé au début de cette année. Pourquoi cet élan généralisé? Pour tenir compte d’une inflation ayant pris le mors aux dents? Pas directement, non. Mais indirectement, oui: c’est la Banque centrale européenne (BCE) qui a changé son fusil d’épaule pour réagir à cette inflation intempestive.

Petite explication. Jusqu’en automne dernier, la BCE mettait à l’amende les banques commerciales qui venaient lui déposer les capitaux qu’elles ne trouvaient pas à utiliser. Ces dépôts d’argent excédentaire étaient pénalisés au taux négatif de 0,5% par an. But: pousser les banques à accorder davantage de crédits, pour soutenir la conjoncture économique. Comme sa consoeur américaine, la Banque centrale européenne a toutefois opéré un virage à 180 degrés pour combattre une inflation qui a véritablement explosé l’an dernier. Au lieu de favoriser le crédit, la BCE le décourage cette fois: quand les banques commerciales lui confient leurs capitaux excédentaires, elles sont rémunérées et non plus pénalisées. La rémunération de ces dépôts est passée à 1,5% en décembre. Dorénavant, si les banques récoltent trop d’argent via les comptes d’épargne, ce n’est pas grave puisqu’en le déposant à la BCE, elles obtiennent un rendement. Qui leur permet donc de rémunérer les carnets de dépôt sans craindre de perdre de l’argent.

Au sein d’une même banque, un compte d’épargne n’est pas l’autre.

Peu après la Saint-Sylvestre, les quatre principales institutions du pays affichaient toutes un multiple du triste 0,11% de naguère sur leur compte d’épargne. Et tandis que l’une poussait son taux à 0,60%, le leader du marché restait à la traîne avec un fort chiche 0,25%. Bizarre, non?

En réalité, ce dernier mettait en même temps l’accent sur un autre compte d’épargne offrant, lui, jusqu’à 1,25%. Mais pour 100.000 ? maximum. C’est une tendance très nette dans de nombreuses banques: à côté du compte d’épargne classique trônent un ou même plusieurs comptes plus orientés à long terme et mieux rémunérés... même si on reste très loin du taux d’inflation. L’épargnant doit plus que jamais examiner les offres avec attention!

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