© frank bahnmüller

« J’étais épuisée, mais j’ai continué à travailler »

Il y a quatre ans, je me suis organisée pour m’occuper pendant huit mois de ma mère qui avait besoin de soins lourds, et ce tout en continuant de travailler à temps plein. Je suis coordinatrice du service nettoyage dans une grande résidence-services. Pendant toute cette période, j’ai choisi d’assurer le service du matin pour pouvoir m’occuper de ma mère à partir de 14h30. J’habitais tout près, ce qui me permettait d’aller lui donner son bain, préparer ses repas, faire les courses, bavarder avec elle et la mettre au lit le soir. Heureusement, j’ai eu l’aide d’une infirmière à domicile et parfois celle de mon frère, de mes soeurs et de mes enfants.

A aucun moment je n’ai imaginé cesser de travailler. J’avais déjà pris un mois de congé pour donner des soins et je savais qu’avec un nouveau congé de ce type, je perdrais la moitié de mon salaire. Je ne pouvais pas me le permettre. Si j’étais restée chez moi, j’aurais vu s’évaporer de nombreux contacts sociaux. C’est pourquoi j’ai décidé de continuer à travailler.

A un moment donné, ma mère a eu besoin de soins si lourds qu’il a fallu la placer dans une institution. Sans quoi, j’aurais dû rester chez elle le soir, chose que j’aurais difficilement pu justifier auprès de mon mari et de ma famille. Pourtant, je suis ravie d’avoir pu mener de front les soins à ma mère et mon travail à plein temps. Tout le monde me disait que j’avais l’air fatiguée. C’est vrai, j’étais épuisée, mais cela a bien fonctionné. L’être humain peut assumer bien plus de choses qu’on ne le pense.

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