© FRANK BAHNMÜLLER

Il faut toujours diversifier !

Le téléphone sonne un samedi matin chez moi. En ligne, un lecteur qui s’inquiète de la situation de Lernout & Hauspie. Je ne sais comment il s’est procuré mon numéro à domicile, mais soit. Vous vous souvenez de Lernout & Hauspie, cette entreprise qui se voulait la championne mondiale de la reconnaissance vocale ? Elle possédait visiblement un certain savoir-faire, mais ses trop ambitieux fondateurs avaient eu la folie des grandeurs... au point de truquer les comptes. Une enquête révèle ainsi que plus de la moitié du chiffre d’affaires annoncé pour le premier semestre 2000 est fictif. Tout s’écroule alors. La société, dont la valeur en Bourse a atteint 10 milliards de dollars, est déclarée en faillite en octobre 2001. Un temps présentés comme des héros, ses fondateurs sont condamnés à cinq ans de prison.

Des milliers d’épargnants belges perdent au total plusieurs milliards d’euros. Et mon lecteur dans tout cela ? A l’époque où il me téléphone, le cours de L&H a reculé de 20 à 16 dollars. Il n’a donc pas encore beaucoup souffert des rumeurs de plus en plus alarmantes qui courent sur l’entreprise. Lui-même est toujours en bénéfice, puisqu’il a acheté ses actions à 12 dollars.  » C’est inespéré, lui dis-je. Profitez-en pour vendre immédiatement !  » L’a-t-il fait ? Je ne sais pas, mais je l’espère car si ce lecteur était à ce point préoccupé, c’est qu’il avait placé dans l’action Lernout & Hauspie tout le capital perçu de son assurance de groupe.

Erreur monumentale ! Quand on investit en actions, ce qui est judicieux dans une perspective de long terme, on doit diversifier son portefeuille. Même si l’on choisit des « valeurs de père de famille ». Depuis la chute de Fortis, tout le monde l’a bien compris. Parfois douloureusement... D’où l’intérêt des fonds et sicav, même s’il ne faut pas des centaines de titres différents pour obtenir une bonne diversification, loin de là. Par contre, il faut des pays et surtout des secteurs différents. Une sicav permettra aussi de miser sur des régions du monde où la croissance est plus forte.

On investira du même coup dans d’autres devises que l’euro, comme certains professionnels le conseillent. A tort, à mon avis : quand on vit et consomme en euro, une diversification monétaire n’est vraiment pas essentielle. Toujours dans cette optique de diversification – qui vaut aussi pour les obligations ! -, faut-il éviter les actions immobilières, ces SIR au rendement attrayant, quand on a déjà sa maison pour patrimoine principal ? En réalité, la plupart de ces SIR sont investies en bureaux, commerces, entrepôts ou séniories, des biens fort différents du logement. Il subsiste dès lors une certaine diversification. Inutile donc de se torturer l’esprit. Par contre, il faut suivre plus que jamais l’adage en mettant ses oeufs dans de nombreux paniers différents. Et toujours s’y tenir !

Quand on vit et consomme en euro, une diversification monétaire n’est vraiment pas essentielle.

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