" Le milieu carcéral m'est apparu comme une évidence pour mettre en pratique la théorie que j'ai apprise lors d'une formation en nonviolence ", explique Hervé van Baren, 54 ans. A l'issue d'une procédure de sélection, cet ancien ingénieur civil est devenu, en 2013, visiteur bénévole de prison à Ittre et à Nivelles.
...
" Le milieu carcéral m'est apparu comme une évidence pour mettre en pratique la théorie que j'ai apprise lors d'une formation en nonviolence ", explique Hervé van Baren, 54 ans. A l'issue d'une procédure de sélection, cet ancien ingénieur civil est devenu, en 2013, visiteur bénévole de prison à Ittre et à Nivelles." Je trouve que le système carcéral reste très orienté vers l'aspect punitif alors que, selon moi, la plupart des auteurs d'actes criminels peuvent être réintégrés dans la société. Je rencontre chaque semaine deux détenus, à leur demande, dont un qui n'a pas de famille et donc quasi jamais de visite. Au parloir avocat, nous parlons librement de tout : de l'actualité, de leurs espoirs, de leurs problèmes, de leur remords... Je ne connais pas la raison de leur incarcération, sauf s'ils m'en parlent. Je suis là pour les écouter, pas pour les juger. Bien sûr, il y a parfois des choses dures à entendre. Après une heure de dialogue ouvert où le détenu peut déverser sa colère, sa frustration, je le vois plus serein, plus souriant.Je ne me pose pas en sauveur. J'essaie juste, en tant que visiteur, que le lien ne se brise pas entre la société et ceux qui en sont exclus pour un moment. Je suis convaincu que la relation humaine est la clé d'un monde pacifique ! Il m'arrive de suivre le procès des détenus que je rencontre. J'ai même déjà été témoin de moralité pour l'un d'eux. Etre visiteur de prison est une école d'humilité vraiment bénéfique tant pour le visiteur que pour le visité. Je me sens utile et les détenus que je rencontre me remercient par des mots, par une carte ou encore par un bricolage en guise de cadeau de Noël. "