© frank bahnmüller

Florent, 66 ans, a acheté un bois

Natif de Bokrijk, je me rendais très souvent dans les bois à pied et à vélo quand j’étais enfant. Je suis resté à Louvain après mes études mais l’appel de la nature a fini par avoir gain de cause. Quand nous avons déménagé à Rotselaar, un bois près de chez nous a été mis en vente. C’était l’occasion ou jamais de concrétiser mon rêve de tranquillité et de nature. Plus tard, j’ai agrandi ma propriété en achetant un terrain agricole et un petit bois attenants. Cela m’a coûté le prix d’une petite maison et obligé à différer quelque peu les travaux de finition de notre propre logement. Au début, encore très pris par mon travail, je n’ai pas profité de mon bois autant que je l’aurais souhaité. Mais depuis la pandémie et mon départ à la pension, j’y vais plus souvent et je m’en occupe.

La gestion d’un bois est tout sauf aisée. Elle est soumise à une pléthore de règles...

Selon les conclusions d’un rapport du Centre de recherche de la nature, des forêts et du bois, l’aménagement d’une mare dans cette zone pourrait diminuer les risques d’inondation et serait favorable à la biodiversité. J’ai présenté un projet, approuvé par toutes les instances concernées mais je n’ai pas obtenu de permis. Comme j’ai pu m’en rendre compte, la gestion d’un bois est tout sauf aisée. Elle est soumise à une pléthore de règles. Ainsi par exemple, au printemps (jusqu’au 30 juin), il est interdit de sortir des sentiers pour ne pas gêner la nature qui reprend vie et les oiseaux qui couvent. Vous ne pouvez pas non plus planter n’importe quelle essence d’arbre. Grand amateur de la nature, je n’y vois aucune objection mais il faudrait un meilleur équilibre entre la gestion réglementée et le laisser-aller pur et simple.

Autoriser l’abattage et la vente d’arbres adultes permettrait de réduire nos importations de bois de pays lointains. De récentes publications de centres de recherches montrent qu’une forêt bien gérée emmagasine 40,7 tonnes de dioxyde de carbone par hectare en vingt ans tandis qu’un bois à la croissance spontanée n’en absorbe que 9,1 tonnes. Avec le réchauffement des hivers, l’intensification des phénomènes météorologiques... les forêts saines constituent les plus grands entrepôts naturels de dioxyde de carbone et une barrière naturelle contre le réchauffement climatique.

Les bois et les forêts sont importants pour les loisirs également. Il est scientifiquement prouvé que le fait d’habiter dans un environnement très boisé diminue le risque d’infarctus. Les sentiers de randonnée qui traversent mon bois (points-noeuds 107 et 128) sont très fréquentés le week-end et le sont encore plus depuis la pandémie, ce qui est une bonne chose. Se promener en forêt est le meilleur moyen de retrouver une certaine sérénité.

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