Riche d'une centaine d'oeuvres et de documents d'archives, le parcours thématique éclaire la manière dont Fernand Léger (1881-1955) réinvente la peinture en s'inspirant du monde qui l'entoure et d'un dialogue avec d'autres arts. L'exposition, organisée avec le Centre Pompidou-Metz, est dès lors scindée en six chapitres : vitesse et machine, poésie, cinéma, cirque et danse, architecture, engagement politique.
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Fernand Léger un artiste transdisciplinaire
Il s'est ouvert à l'architecture, au cinéma, au cirque... Toutes les facettes du peintre français de la vie moderne sont à découvrir dans l'exposition " Le Beau est partout ".

Riche d'une centaine d'oeuvres et de documents d'archives, le parcours thématique éclaire la manière dont Fernand Léger (1881-1955) réinvente la peinture en s'inspirant du monde qui l'entoure et d'un dialogue avec d'autres arts. L'exposition, organisée avec le Centre Pompidou-Metz, est dès lors scindée en six chapitres : vitesse et machine, poésie, cinéma, cirque et danse, architecture, engagement politique.Cette grande rétrospective - la première en Belgique depuis 1956 ! - s'ouvre sur la peinture monumentale Le transports des forces (1937), un panorama industriel qui juxtapose des poteaux électriques, un arc-en-ciel, une cascade et une usine. " Apprenti architecte avant de devenir peintre, Fernand Léger développe sa propre version du cubisme. Dès les années 20, il met la structure géométrique de l'espace domestique ou urbain au premier plan dans ses oeuvres ", explique Ann Flas, coordinatrice de l'exposition à Bozar. L'art de ce peintre qui aura contribué à façonner des artistes tels que la sculptrice Louise Bourgeois, le photographe William Klein ou encore un certain Serge Gainsbourg, apparaît comme un hymne à la vie de l'homme ordinaire. Curieux de tout, Fernand Léger est enthousiasmé par l'effervescence industrielle et technologique de son époque. Lors d'une permission à Paris en 1916, il découvre Charlie Chaplin. C'est le coup de foudre pour le cinéma ! " Fasciné par le personnage de Charlot, le peintre trouve dans ce médium populaire la possibilité d'une représentation libérée de toute narration, dynamisée par le rythme du montage et les effets de cadrage ". L'artiste peint des affiches de films, conçoit des décors de cinéma et coréalise même un film, Ballet mécanique (1924), dont le montage répétitif des mêmes séquences rapproche le corps humain de la machine.Egalement spectateur assidu du cirque, du music-hall et des bals populaires, Fernand Léger puise là une autre idée du corps humain, souple, affranchi de la gravité. " Il reprend dans ses toiles l'image des danseurs, acrobates, dont l'anatomie peut se plier à la composition comme dans Les grands plongeurs noirs (1944) ", poursuit Ann Flas.Dans les dernières années de sa carrière, l'artiste affirme son engagement politique et son désir de créer un art pour tous. " Peintre communiste sans être peintre de parti, il cherche à concilier, dans des séries de grands tableaux, une esthétique moderne plus lisible et des sujets populaires. " La toile Les constructeurs (1950), par exemple, peut être admirée dans cette rétrospective qui tire son nom d'une formule de Fernand Léger. " Le Beau est partout, dans l'ordre d'une batterie de casseroles sur le mur blanc d'une cuisine aussi bien que dans un musée ", écrivait-il. A méditer en visitant l'exposition et... devant vos fourneaux !
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