Les danseuses pratiquent des exercices d'échauffement pour préserver la santé de leurs tendons. © GETTY IMAGES

Eviter les tendinites

Les tendinites sont très fréquentes. Elles touchent nos tendons, en raison d’un mouvement répétitif effectué au travail ou pendant les loisirs... Voici comment les prévenir.

La tendinite touche le tendon, c’est-à-dire la partie terminale du muscle qui en constitue en quelque sorte le « cordon d’attache ». On a longtemps pensé que les tendinites étaient une réaction inflammatoire, d’où le suffixe « ite » qui désigne en général les maladies inflammatoires.

« Aujourd’hui, on préfère parler de tendinopathies car s’il y a bien un phénomène inflammatoire, on observe aussi un processus dégénératif et de mauvaise cicatrisation « , analyse le Pr Jean-François Kaux, chef de service de médecine physique, réadaptation et traumatologie du Sport du CHU de Liège. De manière générale, on peut dire que les tendinopathies sont des pathologies de « surutilisation » d’un tendon. C’est pourquoi elles touchent fréquemment les sportifs mais aussi les travailleurs, notamment dans le domaine de la construction ou de l’entretien: tous ceux amenés à répéter de manière fréquente un mouvement spécifique.

Une tendinite peut empêcher de réaliser certains gestes de la vie quotidienne

Quels symptômes?

La tendinopathie se manifeste par des douleurs dans trois situations: des douleurs lors de l’étirement, des douleurs lors d’un effort « sans bouger » comme lorsqu’on pratique le gainage et des douleurs à la palpation. Elles sont parfois légères mais peuvent aussi devenir invalidantes et empêcher de réaliser certains gestes de la vie quotidienne.

Comment ça se soigne?

Dans un premier temps, la prise d’antalgiques permet de calmer la douleur. « Mais il ne faut jamais en prendre plus de quinze jours « , précise le Pr Jean-François Kaux. Le traitement doit ensuite être complété par une rééducation physique. Celle-ci est parfois associée à l’administration d’ondes de choc par un kinésithérapeute, afin de créer des microlésions dans le tendon et de stimuler ainsi sa cicatrisation. L’injection de plasma riche en plaquettes est une autre méthode qui aide à la régénération. « Il faut éviter les infiltrations de corticoïdes qui peuvent abîmer d’autant plus le tendon « , avertit le spécialiste. Le traitement nécessite aussi de réaliser à la maison des exercices dits « excentriques », qui associent une contraction musculaire à un allongement du complexe musculo-tendineux. Par exemple, se mettre sur la pointe des pieds puis redescendre tout en freinant. « Les exercices ciblés en auto-rééducation sont essentiels pour régénérer la lésion et limiter le risque de récidive. Il faut avoir à l’esprit qu’il est toujours possible de guérir mais que plus on avance en âge, plus cela peut prendre du temps.  » Comptez en général de quelques semaines à quelques mois.

Le Pr Jean-François Kaux, chef de service de médecine physique, réadaptation et traumatologie du Sport du CHU de Liège.
Le Pr Jean-François Kaux, chef de service de médecine physique, réadaptation et traumatologie du Sport du CHU de Liège.

Comment les éviter?

En y allant progressivement! Les tendinopathies apparaissent souvent lors d’une reprise d’activité physique chez une personne sédentaire. La clef est d’augmenter ses efforts petit à petit. Par exemple, si vous n’avez pas l’habitude de marcher et que vous vous lancez dans une randonnée, évitez de faire 25 km le premier jour... « La sollicitation du tendon permet de stimuler la production de collagène qui va alors se renforcer. Les charges mécaniques se transforment en réponses cellulaires. Mais si vous y aller trop fort d’un coup, le collagène n’a pas le temps de se former et le tendon ne peut pas résister à la charge. »

Un bon équipement est l’autre clef pour éviter les tendinopathies. « Les semelles amortissantes peuvent être utiles contre les tendinopathies d’Achille « , suggère le Pr Jean-François Kaux. Côté travail, une bonne chaise, une bonne hauteur de bureau, un écran bien réglé, un matériel informatique adapté permettent également de diminuer les risques de tendinite « de la souris », qui cause des douleurs dans le poignet et l’avant-bras.

L’alimentation a-t-elle une influence?

Pour prévenir les tendinopathies, il est aussi essentiel d’agir sur les facteurs favorisants tels que le diabète, l’excès de cholestérol, les troubles thyroïdiens ou encore la goutte . « La génétique et l’âge entrent aussi en ligne de compte. Avec le vieillissement, le stress oxydatif augmente et favorise l’inflammation . » Afin de lutter contre l’inflammation chronique à bas bruit, il est conseillé d’augmenter sa consommation de fruits et de légumes, en diminuant sa consommation de viande et en évitant au maximum les aliments « pro-inflammatoires » (charcuteries, biscuits industriels...) En cas de tendinopathie persistante, pensez aussi à votre santé bucco-dentaire. Une gingivite ou une parodontite peuvent en effet être associées à des lésions musculaires ou ostéo-articulaires chroniques.

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