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Debrecen en Hongrie

Gert Loosen, 49 ans aujourd’hui, a postulé en 2004 comme professeur de néerlandais à l’université de Debrecen en Hongrie. Le but était d’y travailler un an. Il y vit toujours avec son épouse hongroise et ses deux filles.

5 endroits à découvrir absolument

? Le magnifique bâtiment de l’université (photo 2) est ouvert aux visiteurs. L’université se trouve à environ trois kilomètres du centre. Le tram 1 vous y amène en 12 minutes. L’édifice fréquenté par quelque 30.000 étudiants a été construit au début du XXe siècle dans le style Sécession (Art nouveau). Représentatif de la grandeur et de l’élégance de l’époque, il abrite un hall central surmonté d’une coupole en verre intérieure. Au XVIe siècle, le bâtiment accueillait la faculté de théologie calviniste. Les rois catholiques refusant de leur délivrer un diplôme, les étudiants ont déserté la faculté pour faire leurs études aux Pays-Bas, en Suisse et en Allemagne.

? Le Collège réformé (photo 3), dans le centre, fait aujourd’hui encore office de collège et de faculté de théologie. C’est aussi un musée qui retrace l’histoire du calvinisme dans la région. Debrecen est parfois surnommé la Rome du calvinisme. La splendide bibliothèque vaut assurément le détour, ne fût-ce que pour les impressions de Plantin du XVIe et XVIIe siècle et les impressions Elsevier rapportés de nos contrées par les étudiants en théologie.

? La Grande Eglise (photo 1). Ce gigantesque édifice peut accueillir jusqu’à 3.000 fidèles. Plutôt sobre, il abrite un des meilleurs orgues du pays. Derrière l’église se cache un petit parc agrémenté de quelques monuments dont celui de Michiel De Ruyter, l’amiral néerlandais qui a libéré 26 pasteurs hongrois condamnés à l’esclavage par le roi de Naples. Les Hongrois sont très fiers de leur histoire et de leurs traditions.

? Le musée Déri abrite toutes sortes de collections dont des sarcophages égyptiens ainsi que des pièces archéologiques découvertes dans la région. Parmi les pièces maîtresses du musée, il faut voir le triptyque de Mihály Munkácsy, une oeuvre monumentale du peintre hongrois (6 mètres sur 8) qui illustre les derniers jours du Christ. Debrecen en est très fiere, d’autant que la réunion des différents tableaux a été particulièrement difficile.

? Le Modem (photo 4) ou Musée d’Art Moderne organise régulièrement des expositions temporaires de qualité qui attire le public de Budapest.

2 coutumes incontournables

? Pour se détendre, rien de tel que les thermes, une tradition solidement ancrée en Hongrie qui compte pas moins de 300 stations thermales. Debrecen a évidemment la sienne, Aquaticum, en plein milieu des bois, prolongée par un parc de loisirs aquatiques très moderne. Quasi chaque localité de la région possède ses propres thermes, au charme spécifique, recommandées pour telle ou telle affection selon la composition chimique des eaux. La station de Debrecen se veut essentiellement récréative. Il m’arrive d’y aller avec des collègues. On parle de tout et de rien en barbotant dans l’eau chaude. La station est relativement récente, elle date d’après la Deuxième Guerre mondiale mais le concept a été importé par les Turcs qui ont occupé la Hongrie pendant près d’un siècle et demi.

? La culture du café est une autre institution hongroise. La cukrászda est la version hongroise du salon de thé. On peut y déguster du café décliné sous toutes ses formes, un grand choix de pâtisseries mais aussi des en-cas plus roboratifs comme des rouleaux au fromage. Cafe Frei est une chaîne de l’entrepreneur hongrois Tamas Frei qui a parcouru le monde entier à la recherche des préparations caféinées les plus authentiques. Une de mes boissons préférées est le café turc à la cardamome qu’appréciait aussi tout particulièrement Agatha Christie qui s’en délectait en écrivant Le Crime de l’Orient-Express il y a un siècle.

À voir dans les environs

À une demi-heure de route de Debrecen, le parc national de Hortobágy National Park s’étend en plein coeur de la puszta, la prairie typique du Bassin des Carpates. Ce paysage de steppe attire surtout les amateurs d’animaux sauvages qui viennent observer les aurochs, les porcs laineux mais aussi les oiseaux migrateurs, nombreux à faire escale dans le parc.

En automne, nous aimons nous promener dans la puszta. Le spectacle des oies et des grues cendrées qui regagnent leur dortoir à la tombée de la nuit est grandiose. On peut aussi visiter la clinique des oiseaux ou faire en charrette le tour des fermes où les csikós, les vachers hongrois, font démonstration de leur dextérité. Les balades cyclistes de plusieurs jours dans la puszta sont très populaires depuis quelques années. De quoi faire le plein de souvenirs inoubliables: lassos de csikó, peaux de mouton, marmites de goulasch...

Se loger

L’imposant Grand Hotel Aranybika (le Taureau d’Or) offre un charme désuet irrésistible. Il a été construit en 1915 dans le style Art nouveau en plein coeur de Debrecen. Tout y respire la gloire d’antan. Le lobby et les vitraux Art déco sont absolument magnifiques. Vous trouverez plusieurs hôtels 4 et 5 étoiles flambant neufs en banlieue ainsi que plusieurs pensions à des prix très abordables dans le centre historique.

Quelques délices locaux

La cuisine hongroise, copieuse, assez grasse et essentiellement carnée, n’est pas vraiment célèbre pour son raffinement. Le plat le plus connu est sans conteste la goulash dont la préparation varie d’une région à l’autre. La soupe au poisson épicée est également très populaire. Goûtez les fameuses saucisses de Debrecen et les délicieuses crêpes de Hortóbágy farcies à la viande hachée, agrémentées de sauce paprika et de crème aigre. Les Hongrois sont particulièrement friands de pâtisseries. La tarte Dobos (photo), nappée de caramel, alterne génoise et crème au chocolat.

2 restos qui valent le détour

? Le restaurant Ikon (recommandé par le guide Gault-Millau) dans le centre-ville propose une cuisine raffinée, inspirée des spécialités régionales revisitées. Le menu 30 km est préparé exclusivement à base d’ingrédients locaux produits dans un rayon de 30 km.

? Debrecen a aussi son restaurant belge baptisé le Belga. Il est entièrement décoré d’objets belgo-belges, dont un poêle de Louvain, même si les propriétaires sont hongrois. Si vous éprouvez le mal du pays, vous pouvez vous y rendre pour déguster des moules ou boire une bonne bière belge.

INFOS: surfez sur visitdebrecen.com

Y ALLER: vols directs Bruxelles-Budapest puis le train Intercity jusqu’à Debrecen (2h40 environ).

SÉCURITÉ: toutes les informations récentes sont disponibles sur

diplomatie.belgium.be/fr

Toutes les raisons de visiter Debrecen

La Hongrie ne se résume pas à Budapest, au lac Balaton et à la goulasch, analyse Gert Loosen. Debrecen, la deuxième ville du pays, se situe à environ 230 km à l’est de la capitale. C’est une ville à la fois historique et moderne, en pleine expansion économique.

Cette jolie localité est quadrillée de quelques grandes artères rectilignes mais compte aussi une myriade de ruelles bordées d’imposantes maisons de maître de la fin du XIXe siècle. On trouve des parcs, des bancs et des plaines de jeux un peu partout. Les hautes constructions sont rares et le centre-ville est partiellement piétonnier. Seuls quelques blocs d’appartements de l’époque soviétique dépassent de la ligne d’horizon.

Le tourisme commence à peine à se développer. Les autorités tiennent à canaliser son évolution dans le plus grand respect de l’héritage historique de la ville. Les prix plus bas qu’en Belgique sont très attrayants.

Ici

Ce sont des Belges établis à l’étranger qui nous emmènent à la découverte de leur lieu de vie. Ce qui le rend attachant, ce qui vaut absolument le détour sans oublier les plaisirs de la table... Ils nous confient leurs bonnes adresses hors des sentiers battus.

La météo

Les hivers sont très rudes, les étés longs et parfois caniculaires. Il pleut rarement. Mai-juin est la meilleure période pour découvrir Debrecen et sa région.

Les langues

Rares sont les Hongrois qui parlent une langue étrangère, ce qui ne facilite pas la communication. D’autant plus que le hongrois est une langue affreusement difficile. Si vous faites l’effort de baragouiner quelques mots, vous serez accueilli à bras ouverts. Même moi, après toutes ces années, j’ai du mal. À la maison, je parle allemand avec mon épouse, néerlandais avec mes filles. Quand je suis arrivé ici, l’allemand était encore la deuxième langue. Depuis lors, l’anglais a pris le dessus. En général, on arrive à se débrouiller avec l’anglais.

Debrecen en Hongrie
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Les thermes.
Les thermes.© imageselect
Les vachers hongrois.
Les vachers hongrois.© imageselect
La clinique des oiseaux.
La clinique des oiseaux.© imageselect
Grand Hotel Aranybika.
Grand Hotel Aranybika.© imageselect
La tarte Dobos.
La tarte Dobos.© imageselect

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