© getty images

Cerveau plus vieux, cerveau heureux!

L’idée selon laquelle notre cerveau tomberait en décrépitude dès la vingtaine prend du plomb dans l’aile. Une étude vient d’ailleurs de le démontrer!

Menée par une équipe de l’Institut de psychologie de l’université de Heidelberg en Allemagne et publiée dans la revue Nature Human Behaviour, une étude a analysé la vitesse de réponse chez 1,2 million de personnes âgées de 10 à 80 ans. Dans le cadre d’une expérience en ligne, les participants étaient invités à appuyer sur la touche adéquate pour catégoriser dans un laps de temps donné des mots et des images qui défilaient à l’écran. Si les résultats confirment que le temps de réaction s’allonge dès l’âge de 20 ans, ils montrent que cela n’est pas simplement lié à une perte de capacité du cerveau à traiter de l’information.

Dans l’étude, le processus mental permettant de cocher la bonne réponse ne commençait à ralentir qu’après l’âge de 60 ans. Si un déclin des capacités décisionnelles a bien été observé à partir de 60 ans, les chercheurs ont aussi constaté, d’une part, que la vitesse mentale varie très fort dans tous les groupes d’âge et, d’autre part, que de nombreuses personnes âgées de plus de 60 ans restent très rapides.

Le rôle de l’expérience

Le ralentissement de notre vitesse de réaction proviendrait de deux facteurs: un déclin de nos réflexes physiques et la diminution de notre impulsivité. Les chercheurs concluent que l’avancement en âge permet en fait d’apprendre de ses erreurs, ce qui nous rend davantage prudents, réfléchis et sages face à de nouvelles prises de décision afin d’éviter de nouvelles erreurs. « Si nous sommes effectivement de plus en plus rapides jusqu’à l’âge de 20 ans, nous ne le sommes pas nécessairement de façon adéquate, commente le Dr Jean-Christophe Bier, neurologue à l’hôpital Erasme. Face à la réalisation d’une action, les deux conditions qui doivent être considérées sont la vitesse d’exécution et le nombre d’erreurs commises. Accomplir une tâche très vite en faisant plus d’erreurs, n’est ni très intelligent ni efficace. C’est pourquoi une fois le cap de la vingtaine franchi, notre vitesse d’exécution ralentit car nous sommes davantage conscients des risques et des problèmes liés à nos prises de décision et aux actes qui en découlent. Il semble donc que c’est surtout le fait d’avoir gagné en expérience qui nous rend plus lents car nous prenons le temps de nous assurer que nous n’allons pas nous tromper. Nous devenons plus perfectionnistes, plus attentifs afin d’être plus adéquats. »

Pour accroître l’expérience du cerveau, il suffit de le stimuler »,

Une meilleure expertise

« Le temps altère cependant toutes choses, y compris la structure cérébrale. Des tâches nous paraissent plus compliquées à 40 ans qu’à 20 ans, à 60 ans qu’à 40, etc. Mais l’âge a un double impact contradictoire: s’il nous ralentit et complique parfois les choses, le cerveau s’améliore avec les années et avec l’expérience car il possède cette particularité de devenir de plus en plus expert au fur et à mesure qu’il vit des choses. C’est parce que nous avançons en âge que nous devenons capables de développer des compétences qui s’avèrent plus performantes. L’expérience acquise fait donc toute la différence. C’est même elle qui finalement protège le cerveau du déclin, qui l’aide à mieux fonctionner. C’est d’ailleurs aussi grâce à l’expérience que le cerveau résiste mieux aux lésions induites par les maladies. » Voilà donc la meilleure des raisons pour ne pas craindre d’expérimenter les différentes facettes de la vie...

4 activités pour améliorer ses performances

1. Les activités artistiques: chant, musique, peinture, etc.

2. Les activités cognitives: lecture, mots croisés, échecs, Sudoku, jeux de société, etc.

3. Les activités physiques: régulières, sans excès, elles permettent d’améliorer l’état des jambes, du coeur ainsi que les facultés du cerveau et notamment sa capacité à résister aux lésions.

4. Les interactions sociales: Elles génèrent des synapses et par conséquent une réserve cognitive, à savoir la capacité du cerveau à résister aux éventuelles lésions.

N’oubliez pas, enfin, que c’est une erreur de croire qu’on stimule le cerveau en restant passif devant le poste de télévision!

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire