Catherine aide à la prévention du suicide

« Durant ma jeunesse, j’étais bénévole écoutante au Centre de prévention du suicide jusqu’à ce que je trouve un emploi. Mais je savais que j’y reviendrais tellement j’avais accroché à cette activité! Lorsque j’ai arrêté de travailler, je m’y suis donc représentée car j’ai besoin de rester active et d’aider les autres », confie Catherine, 63 ans, qui a choisi un prénom d’emprunt. En un an, cette ancienne responsable du bien-être au travail pour une grosse firme, a accueilli plus de 200 appels téléphoniques dans les locaux bruxellois de l’organisation.

« Début 2022, pour pouvoir entamer ce volontariat, j’ai suivi trois mois de formation donnée par des psychologues, avec des jeux de rôles. Une soixantaine de bénévoles écoutant(e)s, de toutes les générations, se relayent sur la ligne téléphonique. Je suis au poste une douzaine d’heures par mois, nuits comprises. Hélas, nous avons constaté une hausse des appels depuis la crise du coronavirus... Beaucoup de jeunes nous contactent mais aussi des personnes âgées qui téléphonent notamment depuis leur maison de repos. Le suicide est multifactoriel mais la plainte principale est l’isolement. Je suis une oreille anonyme: j’aide les personnes en souffrance à trouver des pistes, à changer leurs lunettes du moment pour voir d’autres côtés de la vie. Je ne juge pas et je ne conseille pas. Je tiens la main de personnes en crise suicidaire et/ou de leur entourage pendant quelques dizaines de minutes. Il y a des pleurs mais aussi des rires parfois. Beaucoup de coups de fil se clôturent par un merci. Les appelants disent souvent se sentir mieux. C’est génial d’avoir pu un peu les apaiser!

En tant que bénévole, il faut avoir beaucoup de tolérance et de compassion sans être une éponge. Une supervision de groupe est d’ailleurs organisée mensuellement avec deux psychologues et d’autres bénévoles pour échanger nos difficultés, nos doutes. C’est une expérience très riche, profondément humaine, qui m’apporte beaucoup. Si on peut se rendre utile pour les autres, faisons-le... »