Olivier Lefèvre © FRÉDÉRIC RAEVNS

C’est ma vie

Olivier Lefèvre booste les Logis en Belgique

En mettant mon expérience au service des Logis en Belgique, ce qui me plaît particulièrement, c’est d’accompagner le passage entre le passé et l’avenir, moderniser les hôtels-restaurants Logis sans qu’ils perdent leur âme », explique Olivier Lefèvre, 55 ans. Cet Ardennais, habitant de Rendeux, s’est retrouvé sans emploi à 50 ans, mais il a réussi à rebondir dans un nouveau défi.

« J’ai pu me relancer grâce à mon ADN, le contact avec les gens et le réseautage. Je ne cours pas les cocktails, mais certaines rencontres sont déterminantes. Avec un collectionneur d’art qui voulait créer une attraction muséale de haut vol dans l’ancien presbytère de Redu, le village du Livre, j’ai participé activement à la création de Mudia, et cela m’a redonné confiance! Depuis deux ans, je me consacre aux Logis en Belgique, soit vingt-cinq hôtels-restaurants qui ont des valeurs fortes de tradition, de convivialité et de qualité. Ils occupent une place à part dans l’univers de l’hôtellerie, ce qui donne un sens particulier à mon travail.

Ce sont en grande majorité des entreprises familiales qui misent avant tout sur la qualité humaine. Mon job dépasse clairement celui de représentant de commerce. Les Logis avaient parfois une image un peu vieillotte, ils représentaient un tourisme à l’ancienne. Ils sont en pleine mutation. Comment faire en sorte que chaque hôtel- restaurant garde sa spécificité tout en renouvelant ses concepts? Participer à ce mouvement et l’amplifier me passionne. Moi, je m’efforce d’optimiser tout ce qui peut l’être: la communication via les réseaux sociaux, l’approche de nouvelles communautés et de nouvelles générations de clients, des diversifications qui permettent d’augmenter le chiffre d’affaires... Certains Logis ont créé des séjours autour du brame du cerf, des herbes sauvages, de la cueillette des champignons. Nous devons être créatifs, surtout à l’ère Covid, pour toucher une clientèle plus jeune. Il nous faut sans cesse nous réinventer! »

Véronique Bogaerts
Véronique Bogaerts© FRÉDÉRIC RAEVENS

Véronique Bogaerts aide les jeunes musiciens

Au long de ma carrière, j’ai remarqué que 20% des étudiants des conservatoires belges n’ont pas les moyens de s’acheter un instrument de qualité pour entamer une carrière artistique », explique la professeure de violon bruxelloise Véronique Bogaerts, lauréate du Concours musical reine Elisabeth de 1980. A 65 ans, elle a cofondé le Fonds « L’Instrument du musicien », géré par la Fondation Roi Baudouin, pour donner un coup de pouce aux jeunes talents.

« Notre mission consiste à interviewer les candidats sur leurs motivations professionnelles, à encourager les étudiants sélectionnés à épargner, à leur obtenir un prêt, à bénéficier d’un don financier et à les accompagner chez des luthiers pour choisir leur instrument afin d’épanouir leur talent. Dans un premier temps, « L’Instrument du musicien » aide les jeunes violonistes, altistes et violoncellistes du Conservatoire royal de Bruxelles. Un de mes anciens étudiants, le violoniste tunisien Akram Ben Romdhane, sera le premier à bénéficier de ce fonds. Il faut savoir qu’un violon de qualité professionnelle coûte au moins 20.000 ?! Les prix étant bien moins élevés il y a quarante ans, j’ai eu la chance de ne pas connaître ce problème. Ceci dit, j’ai payé mon violon pendant toute ma vie professionnelle! M’impliquer dans ce fonds – une initiative unique en Belgique – est très excitant car j’aime me lancer des défis. Puis, c’est passionnant de travailler avec les autres musiciens membres du Fonds. En outre, ayant toujours enseigné, je continue à suivre mes anciens étudiants et à leur offrir mon aide pour les préparer à des événements importants pour eux comme un concours ou un concert. La musique est ma vie et, d’ailleurs, elle reste une affaire familiale puisqu’il m’arrive de donner des concerts avec mon mari pianiste, Jean-Claude Vanden Eynden, et ma fille violoncelliste, Sarah Dupriez. Ma petite-fille de 3 ans vient de commencer le violon. »

Michel Devroey
Michel Devroey© FRÉDÉRIC RAEVENS

Infos et dons: www.linstrumentdumusicien.be

Michel Devroey a recréé une épicerie d’antan

Mon épouse et moi avons toujours été branchés brocantes. Quand nos enfants ont quitté le nid, une pièce s’est libérée alors j’ai vidé mes caisses d’objets et continué à chiner pour reconstituer une épicerie des années 60″, raconte Michel Devroey, 61 ans. Chicorée, allumettes, poudres à lessiver, chocolats, savons, encres, ampoules... Depuis son comptoir, où trône une vieille caisse enregistreuse et un ramasse-monnaie de francs belges, l’ancien délégué commercial nous présente son « Epicerie d’antan », installée incognito, depuis 2019, dans sa maison à Ottignies.

« Vers 8 ans, tous les jeudis en revenant de l’école, je pouvais acheter un bonbon à un franc à l’épicerie de mon village. Ce magasin merveilleux m’a sans doute inconsciemment marqué au point de vouloir recréer ce que j’ai connu dans mon enfance! Je suis membre de groupes de collectionneurs et je fonctionne au coup de coeur pour échanger ou acheter des boîtes, bouteilles, appareils, etc. des années 60. Je trouve dommage que ces simples objets du quotidien sont voués à disparaître alors qu’ils témoignent du passé et évoquent des souvenirs à plein de gens.

Pour chaque article, je cherche l’histoire de l’entreprise, de la marque et l’une ou l’autre anecdote. Saviez-vous, par exemple, que l’éléphant des boîtes Côte d’Or plus anciennes marchait vers la gauche avant que ce soit vers la droite, donc vers l’avenir? Chaque jour, je sors un objet de mes étagères pour le mettre en évidence sur ma page facebook « L’épicerie d’antan ». Les gens réagissent en me laissant des commentaires et leurs souvenirs d’enfance. Cette épicerie n’est pas un musée public mais je propose des visites sur rendez-vous. Je me sens serein dans cette pièce, sans doute grâce à l’âme des objets. J’envisage d’écrire un livre présentant mes 2.000 trésors avec pour chacun un petit texte. Ici, il me reste à placer une cloche sur une vieille porte vitrée, à l’entrée de mon épicerie, pour que le saut dans le passé soit parfait! »

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