C’est ma vie: Ann-Laure Furnelle nettoie les rivières

Lorsque j’ai vu le documentaire  » La malédiction du plastique « , en 2012, à la télévision, ça a été un choc! J’ai commencé à ramasser les déchets dans ma rue puis à évacuer les dépôts clandestins de ma commune où j’ai rencontré mon compagnon, Marc Verheyden, avec qui j’ai lancé l’asbl Aer Aqua Terra « , raconte l’ex-chômeuse Ann-Laure Furnelle. Equipée de waders (combinaison de pêcheur), de gants et d’un crochet, elle s’affaire, au domaine provincial d’Hélécine, à extraire de la Petite Gette des casseroles, bouteilles, lingettes...

 » On peut retracer toute l’histoire de la consommation, de la sortie de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, dans le lit des cours d’eau. Dans les rivières de l’est du Brabant wallon où nous opérons, on trouve des pantys, des bas nylon ou encore des guêpières d’époque, de l’électroménager et des tissus anciens, un maillot en tricot, une baignoire et, plus actuel, une trottinette électrique... La plus grosse pollution d’aujourd’hui, ce sont les lingettes ! Avec mon conjoint, on en a extrait 30kg en 1h ici! Par mois, nous sortons jusqu’à 2 tonnes de déchets en tous genres des rivières !

En nous voyant à l’oeuvre, des passants décident de nous aider ; des enfants, étonnés par notre exposition d’immondices, nous interrogent. J’exerce le plus beau métier du monde: soigner les cours d’eau ! Quelle satisfaction de voir, au fond de l’eau, réapparaître et circuler le sable là où le sol était glauque et figé. On me surnomme  » la fée des rivières « ... J’aime bien ! On constate une amélioration de la propreté de nos cours d’eau car les jeunes sont mieux sensibilisés que ne l’étaient les générations précédentes. Néanmoins, il ne nous reste pas assez d’années à vivre pour finir ce travail, financé avec l’aide du Contrat de rivière Dyle-Gette: il y a quasi 1.000km de rivières à nettoyer ! Notre action est une goutte d’eau dans l’océan. Les politiques devraient bouger! «