Bruno Matthys a ouvert une galerie d’art

Après avoir passé trente ans dans le secteur de la publicité, je ne me retrouvais plus dans mon boulot. La crise de la cinquantaine aidant, j’ai démissionné pour ouvrir une galerie d’art, une de mes passions même si je ne m’y connais pas! », confie l’ex-commercial Bruno Matthys, 53 ans. Le Bruxellois nous présente avec enthousiasme les oeuvres exposées dans sa galerie, inaugurée au printemps 2020.

« J’adorais mon travail pour le contact et la créativité mais j’ai mal vécu l’avènement des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) qui a entraîné un changement important dans la relation avec les clients: de belles campagnes d’images on est passé à la course aux clics et à la vente. J’étais fatigué de cette pression de fou... Lors de vacances à Saint-Rémy-de-Provence, j’ai découvert une galerie d’art contemporain. Le coup de foudre! Je me suis lié d’amitié avec les galeristes qui sont devenus mes mentors. Grâce à leurs recommandations, j’ai fait de nombreuses rencontres avec des artistes français. Je suis rentré avec des images et des idées plein la tête. Puis, j’ai trouvé un espace d’exposition disponible, à deux pas de ma maison. Je me suis alors dit: « Je me lance! »

Mon objectif est d’accueillir sept expositions annuelles, un rythme soutenu car je veux montrer plein de choses aux visiteurs! Je mets toujours à l’honneur un peintre et un sculpteur français ainsi qu’un artiste local ou handicapé. J’ai notamment présenté les gravures du comédien Pascal Duquenne. Via mon père, collectionneur d’art contemporain, j’ai baigné toute ma vie là-dedans mais je n’ai pas de courant d’art précis. J’expose des artistes dont l’histoire, hors du commun, m’interpelle, dont la subtilité des oeuvres me touche... Un travail qui amène à des discussions, à des échanges de ressenti, pendant une heure parfois, avec mes visiteurs. Dans ma galerie, j’entre dans l’émotion des gens, je fais des rencontres fabuleuses. En fait, je souhaite devenir un passeur d’émotions. C’est génial, j’ai retrouvé la banane avec cette reconversion épicurienne! Mon coeur est ici et je fais beaucoup d’envieux parmi mes anciens collègues. »