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Bienvenue au Far West !

Road-trip à travers trois Etats des USA, le Dakota du Nord, le Dakota du Sud et le Montana, à la découverte d’immenses paysages et de monuments iconiques. A chaque escale, des Indiens passionnés dévoilent leurs traditions et leur culture.

Des dizaines d’Indiens vêtus de couleurs vives dansent en cercle autour de moi. Ils bondissent au rythme des tambours, tandis que l’animateur dans l’arène du Bismarck Event Center me présente :  » Nous avons un invité très spécial aujourd’hui. Il a fait tout le voyage depuis la Belgique pour témoigner de notre histoire et de notre culture.  »

Quel accueil ! C’est la soirée d’ouverture du United Tribes International Powwow, l’un des plus grands rassemblements d’Indiens d’Amérique.  » Vous pourrez découvrir qui nous sommes vraiment, m’explique Jason Morsette, responsable du tourisme tribal local, en m’emmenant à l’abri, à l’écart de la piste de danse. Un pow-wow est une compétition de danse, mais pas seulement. Nous dansons pour nos enfants, pour notre famille et pour ceux qui ne le peuvent plus, les aînés. La danse, c’est de l’amour et en dansant, nous célébrons la vie que nous devons à notre mère la Terre.  » Cette dimension spirituelle décuple les forces des participants. Les traditionnelles  » grass danses  » qu’ils exécutent avec des rubans, en référence à l’herbe des prairies, symbolisent des animaux ou des scènes de chasse.

Le United Tribes International Powwow
Le United Tribes International Powwow© KRIS CLERCKX

UN PAYS RUGUEUX, UN PEUPLE CHARMANT

Tout près de Bismarck, on trouve aisément la Native American Scenic Byway, une route touristique qui longe plus ou moins le cours du Missouri. Elle démarre dans le Dakota du Nord, mais sa majeure partie – et les plus beaux tronçons – traverse le Dakota du Sud.

Sur les rives du fleuve, une statue Indienne de 15 mètres de hauteur qui rappelle la Statue de la Liberté, rend hommage aux peuples indigènes, qui n’ont pas toujours été respectés, loin de là. C’est surtout dans la seconde moitié du XIXe siècle que cette partie des Etats-Unis a été complètement bouleversée.

Des milliers de colons ont alors déferlé depuis la côte est vers le centre et l’ouest des Etats-Unis. A la recherche d’or et de territoires, ils sont arrivés dans les territoires occupés par les Indiens, qui ont vu au fil des ans leur domaine réduit à peau de chagrin et transformé en réserves. Nous croyons souvent connaître le Far West parce que nous avons vu de nombreux westerns. Ce n’est pourtant qu’en traversant ces plaines infinies et en se promenant entre les pyramides de terre des mystérieux Badlands qu’on se rend compte à quel point le paysage est rude par ici. Et combien les tribus indiennes sont nombreuses : Lakota, Dakota, Cheyenne, Mandan, Hidatsa, Arikara. Les réserves ont souvent un centre d’accueil où on explique aux visiteurs les traditions et coutumes.

La statue à la mémoire du père Pieter-Jan De Smet
La statue à la mémoire du père Pieter-Jan De Smet© KRIS CLERCKX

UN NÉGOCIANT BELGE

Au cours de l’histoire des Indiens et des pionniers, un Belge a joué un rôle remarquable : Pieter-Jan De Smet. De 1821 à sa mort en 1873, ce jésuite a sillonné les prairies du Far West. Au cours de ses missions, il a appris la langue des Indiens, gagné leur confiance et fait plus que convertir des âmes. Par respect pour son travail, une ville du Dakota du Sud a été nommée en son honneur. « Votre compatriote était connu sous le nom de Robe Noire jusqu’à la côte ouest, assure Ann Lesch, qui me guide à travers les rues tranquilles de De Smet jusqu’à sa statue. Lorsque les Blancs ont établi des colonies ici, il a été l’un des premiers à reconnaître les difficultés des Indiens. Il a surtout joué un grand rôle en tant que négociateur dans la conclusion du traité de Fort Laramie (1868), un traité important entre le gouvernement américain et le célèbre chef indien Sitting Bull ». Cela dit, les efforts diplomatiques de De Smet n’ont pas suffi à assurer une paix durable. Quelques années après sa mort d’autres guerres américano-indiennes ont éclaté.

Bienvenue au Far West !
© KRIS CLERCKX

La bataille la plus célèbre est celle de Little Bighorn (1876) dans l’Etat du Montana. L’ancien champ de bataille, au coeur d’un paysage vallonné, est reconnu monument national. Un petit musée informe le public, mais mieux vaut se laisser guider par Rose Williamson, dont les ancêtres ont combattu à l’époque. La jeune femme est guide pour l’organisation Indian Battle Tours. « Pour les peuples tribaux, il s’agissait de préserver une terre et un mode de vie. Ils ont gagné la bataille contre l’armée américaine, mais ont finalement perdu la guerre. »

INDIENS CONTRE PRÉSIDENTS

Dans les Black Hills, une chaîne de montagnes à l’extrême ouest du Dakota du Sud, j’ai pris conscience de l’urgence qu’il y a à étendre les réserves indiennes. Lorsqu’une expédition militaire américaine y a découvert de l’or, à la fin du XIXe siècle, les accords signés avec les Indiens – pour qui les Black Hills demeurent un site sacré – ont tout à coup été jetés aux oubliettes. Les chercheurs d’or ont afflué et ont fondé notamment la ville de Deadwood où l’on croise surtout des touristes... De temps en temps, on tombe sur une star de cinéma, car Deadwood et les montagnes boisées des Black Hills servent fréquemment de décor à des séries TV et des films. La ville voisine de Rapid City, ex-quartier de pionniers, s’est également transformée en centre touristique, avec des statues d’anciens présidents à chaque coin de rue.

L'iconique Mont Rushmore à l'effigie de quatre présidents américains.
L’iconique Mont Rushmore à l’effigie de quatre présidents américains.© KRIS CLERCKX

L’endroit le plus emblématique des Black Hills ? Le Mont Rushmore, où 4 présidents américains (Washington, Jefferson, Lincoln et Roosevelt) ont été gravés dans la roche. Le monument est apparu dans les Années folles. Les Etats-Unis venaient de remporter la Première Guerre mondiale et la foi dans leur système démocratique et le progrès semblait sans limite.

Aujourd’hui, l’invincibilité des Etats-Unis n’est plus de mise, mais le Mont Rushmore accueille plus de 2 millions de visiteurs par an. Même le président Donald Trump est venu l’été dernier, à l’occasion de la fête nationale américaine.

A 30 kilomètres du Mont Rushmore s’élève, à flanc de la Thunderhead Mountain, la légendaire tête du chef indien Crazy Horse, une autre sculpture très impressionnante. Le sculpteur américain Korczak Ziolkowski a commencé à tailler ce monument colossal au milieu du XXe siècle. Aujourd’hui, ses descendants y oeuvrent encore ! La version finale devrait faire 170 m de hauteur sur 195 m de largeur, mais personne n’ose avancer une date de fin...

Pratique

Y aller : nous avons volé sur Delta Air Lines de Bruxelles à Minneapolis. 11 heures de vol avec escale à Amsterdam. www.delta.com

Sur place : louer une voiture reste le moyen le plus pratique pour sillonner cette partie des Etats-Unis.

Infos : www.greatamericanwest.fr

Pour connaître les dernières recommandations sanitaires en matière de voyages,

https://diplomatie.belgium.be/fr

Pause café dans un ancien magasin.
Pause café dans un ancien magasin.© KRIS CLERCKX

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