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Annick Helsen a lancé le « vase à transmettre »

Le concept est très simple: on achète un vase ou on en repêche un au fond d’une armoire, on le remplit de fleurs et puis on le dépose discrètement devant une porte... Lorsque l’heureux(se) élu(e) rentre à son domicile, c’est la surprise ! L’objectif est que cette personne remplisse à son tour le vase de fleurs et aille le déposer sur un autre pas de porte, celui d’un ami ou d’une connaissance », explique l’initiatrice Annick Helsen, de la région d’Anvers.

 » Dans mon cercle d’amis, on aime se faire des petits cadeaux. Un jour, j’ai reçu des fleurs sauvages d’une amie et j’ai offert, à mon tour, le vase garni à une autre amie. Nous avons posté tout cela sur Instagram et les réactions ont été enthousiastes : les gens avaient envie de recevoir des fleurs, eux aussi. C’est comme ça que l’idée a germé. En septembre, j’ai fait circuler douze vases à transmettre et depuis, c’est la déferlante ! Je pensais que ces vases allaient circuler encore une fois, et puis stop. Mais on m’a demandé de créer un groupe Facebook pour voir où les vases atterrissaient. Entre-temps, j’ai déjà distribué des centaines de cartes à accrocher à des vases  » voyageurs « .

Même ma nièce, au Luxembourg, s’y est mise, elle aussi. Quand on rentre à la maison après une rude journée de boulot et qu’on trouve un bouquet devant sa porte, on oublie tous ses soucis. On est heureux que quelqu’un ait eu une jolie attention. Il faut dire qu’on a trop peu l’habitude de complimenter les gens. Or, on voit à quel point cela fait du bien et booste la confiance en soi. Je trouve ça super important. C’est également très agréable et même passionnant d’offrir les fleurs: il faut déposer le vase incognito, sans savoir si l’élu(e) est là ou non. Parfois, la personne arrive juste au moment où on le dépose devant la porte. C’est comme un jeu mais je n’ai encore jamais été attrapée ! « 

Annick Helsen a lancé le
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Xavier Malice, SDF devenu mannequin

Alors que j’étais sans domicile fixe depuis quatre ans, une directrice de casting m’a repéré, à Tournai, pour faire un défilé de mode! », confie l’ex-ouvrier dans l’automobile Xavier Malice, 52ans.

 » Demandeur d’emploi, je me suis retrouvé à la rue, en 2015, à cause d’une séparation. Au cours des dernières années, j’ai dormi quelques mois dans un foyer social à Douai, dans un abri de nuit pour SDF à Tournai, trois ans dans ma voiture, dans les halls d’entrée d’immeubles, sur un banc dans un parc... L’été dernier, je prenais le soleil sur un banc devant un centre commercial, à Tournai, lorsqu’une femme s’est approchée de moi pour me complimenter sur mon profil, mes yeux, mes cheveux, ma barbe... Même si j’ai toujours soigné mon image, je n’en revenais pas ! En fait, c’était une directrice de casting. Elle m’a demandé de faire quelques pas devant elle et j’ai joué le jeu. Ça lui a plu! Du coup, elle m’a invité à défiler, une heure plus tard, dans le centre commercial. Au début, cela me faisait bizarre de passer de la rue à un podium, habillé sur mon 31, car, dans le coin, j’étais connu comme SDF. Juste après ce défilé, j’ai fait des photos pour mon book et je me suis inscrit dans des agences de mannequinat.

Depuis, j’ai trouvé un logement, j’ai tourné, à Paris, une émission sur les SDF, j’ai fait d’autres photos de studio, une pub, un court-métrage, j’ai été choisi pour un shooting à Barcelone, je ferai des défilés de mode, en mai, dans des centres commerciaux... C’est peut-être une nouvelle carrière qui commence ! En tout cas, j’ai pris goût au mannequinat. Ça m’apporte du bien-être, davantage de confiance en moi, de l’assurance... J’ai toujours été déterminé à m’en sortir même si j’ai connu des moments très durs. Je n’ai jamais fait la manche, ni sombré dans la drogue et l’alcool. Dans la rue, je me sentais délaissé, isolé. Maintenant, les gens me félicitent, me demandent des selfies. On m’a tendu la main. Cependant, je n’oublie pas d’où je viens. Des écoles m’invitent pour raconter mon parcours. Là, je fais comprendre aux jeunes que la vie peut basculer, à tout moment, dans un sens comme dans l’autre... « 

Annick Helsen a lancé le
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Laurent Durieux revisite des affiches de cinéma

Sentant poindre la dépression dans ma carrière de graphiste, j’ai commencé à créer des images libres de contraintes, dans mon coin, juste pour le plaisir. Les réactions positives m’ont poussé à continuer dans cette voie et un jour ma vie a basculé « , raconte le Bruxellois Laurent Durieux dont les affiches alternatives de cinéma rencontrent, depuis 2011, un énorme succès aux Etats-Unis.

 » Après avoir présenté quelquesunes de mes affiches à Bruxelles, lors d’expositions de groupe, j’ai envoyé mon travail à un prestigieux magazine autrichien dédié à l’illustration et distribué mondialement. Rapidement, des éditeurs américains en lien avec le cinéma m’ont contacté et depuis les commandes n’arrêtent pas! J’ai récupéré de la confiance en moi. Cela m’a boosté de devenir un artiste reconnu outre-Atlantique et de découvrir des pages de fans sur Facebook. J’ai déjà bossé pour des réalisateurs tels que J.J. Abrams et Francis Ford Coppola. En fait, j’apporte un regard neuf sur des titres iconiques. Je regarde le film en question au moins une fois pour trouver le détail avant de condenser l’histoire en une image un peu mystérieuse, loin des clichés. Dans mon travail, il y a aussi un côté légèrement vintage car mes plus grosses influences sont la pub des années 30, 40 et 50 ainsi que l’univers de la BD.

Jusqu’ici, j’ai réalisé, à l’ordinateur, une bonne centaine d’affiches alternatives de films différents, toujours en tirage limité car imprimées en sérigraphie. C’est un procédé artisanal qui donne beaucoup d’éclat et de profondeur aux couleurs. Il faut compter environ trois semaines pour créer une affiche. Je me mets une pression énorme, je travaille sur les micro-détails, car mes images doivent plaire aux collectionneurs et/ou cinéphiles qui les accrocheront chez eux. Celles des longs-métrages  » Jaws  » et  » Back to the Future  » sont fort demandées. J’ai également revisité des affiches de films français comme  » La Piscine « ,  » L’Ours  » et  » Le sens de la Fête « . Le cinéma est un vecteur universel, c’est fantastique !  » Beau livre :  » Mirages, tout l’art de Laurent Durieux ».

INFOS: WWW.LAURENTDURIEUX.COM

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