Un éléphant vient s'abreuver près de notre abri enterré.

Afrique du Sud, terre de safaris

Riche de nombreuses réserves animalières uniques au monde, le nord de l’Afrique du Sud a des allures de paradis pour qui désire faire l’expérience d’un safari. Adrénaline et luxe garantis! Avec même une petite touche de belgitude...

Il est 6 heures du matin lorsque nous nous mettons en route pour une randonnée dans le bush au coeur de la réserve animalière de Manyeleti, guidés par Nick et Prim, deux rangers armés. En chemin, Nick s’immobilise souvent pour nous indiquer les traces d’un hippopotame, d’un rhinocéros, d’un éléphant et d’un léopard. Son collègue nous exhorte au silence: entre de hauts buissons, Nick a repéré deux éléphants. Nous nous approchons doucement, à pas légers, et nous observons, fascinés... Jusqu’à ce qu’un des éléphants sente notre présence et charge dans notre direction. Prim nous entraîne rapidement à l’abri, sur l’autre berge du cours d’eau asséché, mais Nick, reste sur place et crie au pachyderme: « Stop! » Contre toute attente, l’éléphant lui obéit.

Un majestueux léopard.
Un majestueux léopard.

Manyeleti n’est qu’un des sanctuaires de la vie sauvage parmi les centaines – de toutes tailles – qu’abrite l’Afrique du Sud. Il s’étend d’un seul tenant jusqu’au célèbre parc national Kruger. D’une surface de 23.000 hectares, il est relativement modeste en comparaison des 6 millions d’hectares du parc Kruger (si on inclut la partie située au Mozambique), mais assez étendu pour abriter toute la faune africaine typique. L’ensemble des réserves privées forme une ceinture continue autour du parc Kruger et fait souffler un vent nouveau sur le safari. Ici, les touristes sont nettement moins nombreux et les formules avec guide permettent de découvrir toutes sortes d’endroits privilégiés.

Prim et Nick, les rangers qui nous accompagnent.
Prim et Nick, les rangers qui nous accompagnent.

Léopards, gnous et hyènes

Les réserves officielles comme le parc Kruger (ou le Serengeti au Kenya) attirent beaucoup plus de monde et obéissent à une réglementation plus stricte. Lorsqu’une meute de lions est signalée, dix Jeeps de safari s’agglutinent rapidement autour d’eux. Ce n’est pas le cas quand nous partons à la découverte au coeur du sanctuaire de Manyeleti. En quatre heures, nous avons à peine croisé deux Jeeps. A moins d’un kilomètre de l’entrée, nous avons droit à une première scène extraordinaire: un léopard a tué un jeune gnou et l’a hissé dans un arbre. Peu après, le voilà qui en descend d’un bond et passe près de notre voiture sans nous accorder un regard.

Le chauffeur explique que les animaux sauvages ne voient pas les Jeeps et autres véhicules comme un danger, pour autant que les passagers restent assis. Ce n’est que si les touristes en sortent qu’ils deviennent une menace ou une proie potentielle...

Notre Jeep doit s’arrêter pour laisser un troupeau d’impalas bondir d’un côté à l’autre de la piste sinueuse couleur terracotta. Ailleurs, nous voyons paître des gnous et des koudous aux bois impressionnants. Un peu plus tard, des cris de joie s’élèvent quand nous nous arrêtons à proximité de quatre jeunes hyènes, adorables, en train de jouer sur une termitière près de leur terrier.

Tout n’est pas aussi mignon, ainsi que nous nous en rendons compte lorsque notre chauffeur s’arrête près de la carcasse d’une girafe tuée par des lions quelques jours plus tôt. A 50 mètres de là, des vautours se régalent d’une partie du corps dépecé. La tension est palpable au sein du groupe... Tension qui s’intensifie quand nous apercevons trois lions qui traversent les buissons à la queue leu leu.

La tradition de l’apéro

Il fait presque nuit lorsque nous arrivons à un lac au bord duquel des cobes (aussi appelés antilopes sing-sing) se désaltèrent. C’est l’heure pour un skemerkelkie, une tradition lors de tout safari: l’apéritif du soir qu’on prend au milieu de nulle part. On se croirait plongé dans l’ambiance du film Out of Africa lorsque se déploie au-dessus de nos têtes la voûte étoilée...

Des Connections belges

Les habitants de la région jouent un rôle dans le développement de ces réserves privées. Près du parc Manyeleti, le Belge Bruno De Lathauwer, agent de voyage et tour-opérateur, et son partenaire commercial Rijan Visser, un Sud-Africain, ont racheté un lodge et l’ont rénové. Le Kruger Safari Lodge compte 14 tentes de glamping pourvues de tout le confort. Elles sont réparties dans le domaine sur une plate-forme avec pilotis. La route qui y mène emprunte des chemins escarpés. Comme leur lodge est situé sur le territoire du peuple shangaan, Bruno et Rijan réinvestissent une partie de leurs gains dans le développement des villages locaux. Deux autres compatriotes, Didier et Simon Eeman, père et fils, sont les copropriétaires de la réserve privée de Welgevonden. Avec une superficie de 400 km2 celle-ci offre tout ce qu’on peut souhaiter en matière de découverte de la vie sauvage. Welgevonden se concentre sur la préservation du rhinocéros blanc. Depuis 2014, ils n’ont pas eu à déplorer un seul cas de braconnage!

Dans les réserves privées, on vit l'expérience safari au plus près des animaux.
Dans les réserves privées, on vit l’expérience safari au plus près des animaux.

Un éléphant au petit déjeuner

Lors de notre safari en Jeep à travers Welgevonden, nous avons vu pas moins de six rhinocéros blancs. Nous avons aussi pu admirer un léopard, des gnous, des phacochères, des zèbres, un chacal, des babouins, de très nombreux impalas et un éléphant. Mais c’est en voyant deux lionnes et trois lionceaux s’approcher furtivement d’un gnou que l’adréline a été à son comble! Le gnou est resté coi un certain temps, avant de choisir la fuite... Heureusement pour lui!

Lors du skemerkelkie, Didier et Simon nous servent un Sauvignon Blanc du domaine Spioenkop et un Skoonskip Pinotage, deux vins produits au Cap par des viticulteurs belges. Au coeur de la réserve animalière, père et fils ont rénové un lodge d’un luxe absolu. Laluka Safari Lodge a ouvert en novembre 2020. Tout a été pensé par des architectes d’intérieur belges et réalisé avec des matériaux écologiques. La plus belle trouvaille? Un poste d’observation enterré qui donne sur un étang. Juste après le petit déjeuner, un éléphant apparaît. Depuis notre abri enfoui dans le sol nous regardons sans un bruit l’animal qui s’abreuve... Nous nous sentons tout petits.

Dans les réserves privées, on vit l'expérience safari au plus près des animaux.
Dans les réserves privées, on vit l’expérience safari au plus près des animaux.

« Ce n’est pas toujours aussi paisible, nous met en garde Simon. Il y a quelques jours, un guépard est venu dévorer sa proie au bord de notre étang. »

Simon a aussi dû apprendre à attraper des serpents. « Je m’enfonce de 5 kilomètres dans la réserve et là, je les relâche. Mais les mambas noirs, je ne les capture pas, je les tue d’un coup de fusil. Ils sont trop dangereux. »

Pratique

Y aller: Ethiopian Airlines relie Bxl au Cap et à Johannesburg. ethiopianairlines.com

Infos: le TO belge Live To Travel propose des périples (en voiture de location) à travers le nord de l’Afrique du Sud avec séjour et safaris à pied et en Jeep (avec guide et en groupe) au coeur de plusieurs réserves privées et dans le parc Kruger. livetotravel.eu

Se loger: Kruger Safari Lodge (Manyaleti), krugersl.com, et Laluka Safari Lodge (Welgevonden), lalukasafarilodge.com

Dans les réserves privées, on vit l'expérience safari au plus près des animaux.
Dans les réserves privées, on vit l’expérience safari au plus près des animaux.
Design et luxe dans les lodges
Design et luxe dans les lodges « belges » de Laluka.
Le canyon de Blyde River, à la limite du Kruger Parc.
Le canyon de Blyde River, à la limite du Kruger Parc.
Dans les réserves privées, on vit l'expérience safari au plus près des animaux.
Dans les réserves privées, on vit l’expérience safari au plus près des animaux.

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