Via Transilvanica, le GR qui ramène à la vie des villages roumains

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

L’idée était un peu folle: construire un sentier de 1.400 km, traversant la Roumanie du nord au sud. Désormais sortie de terre, la Via Transilvanica donne un second souffle à des villages dépeuplés.

Quinze personnes ont été recrutées et plus de 10.000 volontaires se sont mobilisés pour tracer et baliser l’itinéraire, qui parcourt plus de 400 communes.

Une initiative inédite dans ce pays d’Europe orientale de 19 millions d’habitants qui, en dépit d’une forte croissance économique, subit encore un exode massif des jeunes générations et le vide qu’elles laissent dans ces zones rurales aux paysages exceptionnels.

Via Transilvanica, le GR qui ramène à la vie des villages roumains
© AFP

« Un sentier qui unit »

Dans le hameau de Sapartoc, perché entre les collines de Transylvanie, les maisons sont en ruine et leurs façades décrépies. Au coin d’une rue pourtant, surgissent deux cyclistes. Casqués et couverts de boue, ils s’arrêtent devant une coquette maison transformée en pension d’écotourisme.

L’un d’eux, Sergiu Paca, ne tarit pas d’éloges sur la Via Transilvanica. « C’est le premier projet depuis la révolution (de 1989, à la chute du régime communiste, ndlr) qui nous rassemble vraiment, qui permet de découvrir des paysages et des hommes que nous n’aurions pas rencontré autrement », témoigne ce loueur de VTT de 42 ans, en écho au slogan du projet célébrant « un sentier qui unit ».

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« Je n’aurais pu rêver mieux pour Sapartoc », abonde Radu Moldovan, qui accueille les deux voyageurs dans sa ferme.

Ingénieur agronome de 35 ans, il a décidé d’acheter et de rénover ce bâtiment avec sa femme, alors même que la Via Transilvanica n’en était qu’au stade d’embryon. « Nous voulions mettre en pratique toutes les belles théories que nous avions apprises à l’université et en être un exemple vivant », explique le trentenaire formé aux problématiques environnementales et au développement rural.

Dans ce bourg de 22 âmes peuplé par une poignée d’agriculteurs, le pari était risqué mais ce nouveau sentier est tombé à point nommé pour le couple, ravi de pouvoir se consacrer à leur pension en plus de leurs activités agricoles.

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Dans le respect de l’environnement

A Archita, autre village d’étape, l’atmosphère semble plus « vivante ». Néanmoins, soucieux de préserver des écosystèmes fragiles, les pionniers du tourisme dans la région veillent à limiter le nombre de lits, respecter les architectures traditionnelles et former les voyageurs aux bonnes pratiques.

Un mouvement à contre-courant du tourisme de masse pratiqué ailleurs dans les Carpates ou sur la côte de la mer Noire, régions prisées des millions de visiteurs recensés chaque année en Roumanie. La fréquentation maximale est ainsi limitée à 300.000 personnes par an.

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