De la lumière, enfin ! Sous la verrière de la coupole, les décors dorés à la feuille d'or accrochent la lueur des ampoules, jusqu'à en miroiter sur le plancher ambré. L'espace d'un instant, l'ancienne salle des fêtes de la ville d'Anvers (" stadfeestzaal ") parvient à faire oublier le ciel plombé qui règne au dehors. Ce gigantesque espace rococo, construit au début du siècle passé et rénové il y a une dizaine d'années, abrite une quarantaine de boutiques donnant sur le Meir, la rue commerçante la plus fréquentée du pays.
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Un rendez-vous, bien au chaud, à Anvers
Marre de la grisaille qui pèse sur le moral ? Anvers est la destination idéale pour se changer les idées, à l'abri de la météo capricieuse.

De la lumière, enfin ! Sous la verrière de la coupole, les décors dorés à la feuille d'or accrochent la lueur des ampoules, jusqu'à en miroiter sur le plancher ambré. L'espace d'un instant, l'ancienne salle des fêtes de la ville d'Anvers (" stadfeestzaal ") parvient à faire oublier le ciel plombé qui règne au dehors. Ce gigantesque espace rococo, construit au début du siècle passé et rénové il y a une dizaine d'années, abrite une quarantaine de boutiques donnant sur le Meir, la rue commerçante la plus fréquentée du pays.En lui-même, il offre un bon résumé d'Anvers à la mauvaise saison : là où d'autres villes deviennent ternes une fois les décorations de Noël ôtées, la métropole flamande s'y entend pour maintenir une atmosphère cocoon et réconfortante. Entre ses innombrables concept-stores, cafés chaleureux (voir encadré) et ses curiosités bien à l'abri des intempéries, Anvers s'impose comme destination de choix pour une petite escapade hivernale.Mieux : l'hiver est même la saison idéale pour s'autoriser un petit tête-à-tête avec quelques chefs-d'oeuvre qui se cachent ci et là dans la ville, loin de la foule et du brouhaha. C'est que la ville regorge de petits musées intimistes, à l'instar du Museum Mayer van den Bergh. Établi dans une maison néo-gothique presque anonyme, ce dernier réunit de nombreuses peintures et sculptures acquises par un riche collectionneur éponyme de la Belleépoque. Les oeuvres, disséminées dans les innombrables pièces aux murs lambrissés de cuir, s'y laissent approcher de très près : de quoi créer une alchimie entre le visiteur et les pièces exposées, notamment l'un des plus célèbres et terrifiants panneaux de Brueghel, " Margot la folle ", superbement éclairé.A quelques pas de là, le Musée du diamant et de l'orfèvrerie (le " Diva ") se cache lui aussi derrière une façade passablement discrète. Flambant neuf - il a ouvert ses portes en mai 2018 -, il constitue un modèle de pédagogie. Du petit boudoir à la chambre forte, on est loin d'une interminable succession de vitrines sans remise en contexte : au moyen d'écrans ou de petits exercices pratiques disséminés un peu partout, on y apprend à différencier un zircon d'un véritable diamant (c'est en réalité très simple...), à reconnaître les différentes pièces d'argenterie, à comprendre l'origine des matériaux et leurs méthodes de transformation. Mais que les amateurs de strass et de paillettes se rassurent : on y trouve tout de même quelques bijoux étincelants, jadis portés par le Gotha européen ou les divas les plus en vue !Le Museum aan de Stroom (MAS) abrite, lui, l'une des plus belles vues sur la ville, le long des quais de l'ancien port. Ouvert en 2011, le MAS est directement devenu le fer de lance du renouveau de ce quartier autrefois sinistré. Difficile de le décrire en quelques mots, tant le lieu s'avère atypique. Geste architectural, à la fois musée anthropologique, maritime et historique, le MAS brouille les pistes et présente un joyeux melting-pot de salles et de thématiques, sans lien apparent entre elles. On passe ainsi de témoignages sur le Boccaccio, discothèque mythique des années 80, à l'histoire du port d'Anvers, sans oublier quantité de pièces pop-culture ou précolombiennes. Le tout s'étend sur pas moins de huit étages : au fur et à mesure que le visiteur enchaîne les volées d'escalators, la ville se dévoile à ses pieds, au travers de larges baies vitrées curieusement ondulées. Les plus courageux pourront grimper jusqu'à la terrasse panoramique, au dixième étage, pour observer la ville sous toutes ses coutures. Mais si la météo n'est pas de la partie, pas de panique : les panoramas visibles depuis l'intérieur du bâtiment méritent à eux seuls le détour ! Et ce, quelle que soit la saison...
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