Turin, l’Olympique

A l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver de février 2006, Turin s’est refait une beauté et entend bien se défaire de son image de ville industrielle. Découverte d’une perle au riche passé.

La capitale du Piémont a beau être nichée au coeur de l’Italie, elle se révèle assez peu italienne. Les vastes avenues rectilignes de Turin contrastent en effet avec l’habituel labyrinthe des centres ville typiques de la péninsule. C’est qu’ici, la Renaissance n’a pas laissé son empreinte. Turin a connu son heure de gloire plus tardivement, sous le règne de la maison royale française de Savoie. Au XVIe siècle, le roi Emmanuel-Philibert a déplacé son royaume de Chambéry à Turin. L’influence française reste aujourd’hui bien palpable. Et audible. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter l’accent français des Piémontais ou de lire les noms des cafés et des restaurants.

La ville des arcades

Turin s’adosse à la chaîne des Alpes, le massif montagneux qui à vallu à la ville d’accueillir les Jeux Olympiques en 2006. Depuis les collines, on voit que les Alpes enserrent Turin à la manière d’une couronne. Un bâtiment domine ce superbe panorama : le Mole Antonelliana, une tour qui, lors de son achèvement en 1888, était le plus haut édifice d’Europe (167 m). Un ascenseur entièrement vitré emmène les visiteurs au sommet, pour admirer la vue à couper le souffle. Le Mole abrite le nouveau « Museo Nazionale de Cinema », car avant que Rome ne s’arroge le statut de ville du 7e Art italien, c’est à Turin que l’on a tourné pas moins de 3.500 films muets. Ne vous attendez pas à une juxtaposition monotone de reliques mais plutôt à une balade multimédia dans l’univers du cinéma. Dans la grande salle, le spectateur prend place sur une chaise longue et lève le nez pour suivre la projection.

Le shopping et le lèche-vitrines se font au sec grâce à treize kilomètres d’arcades. La très belle Piazza San Carlo est entourée d’arches abritant principalement des bars et des restaurants. Pour les J.O., elle a été magnifiquement restaurée. On y trouve, entre autres, le mythique Caffè Torino, vieux de cent ans, où règnent le marbre et le bois, un escalier monumental, ainsi qu’un bar proposant d’irrésistibles « dolci » (pâtisseries). Toute la Belle Epoque revit ici.

A deux pas de là, le Caffè Fiorio se révèle aussi impressionnant avec son décor XIXe. C’est que Turin est plus proche de Vienne que de Rome... Sacrifiez au rituel turinois en sirotant un café ou un apéritif à l’une des terrasses couvertes. Saviez-vous que le rituel de l’apéritif est né ici ? En 1786, un certain Antonio Carpano s’est mis à vendre un vin aromatisé qu’il a baptisé vermouth. Très vite, d’autres marques ont sorti leur vermouth, dont la plus célèbre, Martini, a conquis le monde.

Le coeur commercial de la ville bat dans la Via Roma, l’artère élégante rassemblant les boutiques de luxe. Plus démocratique, la Via Garibaldi, est une rue piétonnière étroite où l’on joue des coudes vers cinq heures de l’après-midi. Les rues adjacentes dévoilent au promeneur leurs superbes façades, palazzos et cours intérieures. Ainsi, le palais de la duchesse de Barolo, fief de la famille qui a donné son nom au plus célèbre vin du Piémont. Les amateurs de marchés, eux, sont à la fête : Turin en compte une cinquantaine...

Le Stile Floreale

Si vous aimez le baroque, ne manquez pas l’opulente église de « La Consolata ». Turin s’enorgueillit aussi d’un riche passé Art nouveau ou « Stile Floreale », comme on l’appelle ici. Sur la colline des élégants quartiers de Valentino et La Crocetta trônent les plus belles maisons Art nouveau, telle la casa Lafleur et la villa Scott. Plus récemment, Turin est devenu un site incontournable pour l’art contemporain, le mouvement arte povera étant né ici. La ville compte aussi plusieurs musées d’art moderne valant le détour, dont le GAM et le musée château Rivoli d’art contemporain.

A l’heure des J.O.

La Piazza Castello est une place très centrale, bordée des plus beaux édifices historiques de la ville : le Palazzo Madama, l’église San Lorenzo et le Palazzo Reale, demeure des rois. D’une richesse et d’une élégance rares, ce dernier est un véritable must car les rois de Savoie entendaient rivaliser avec Versailles : Turin était une capitale et il fallait que cela se voie ! Il fait également bon se reposer les yeux dans les magnifiques jardins du palais. Loin d’être grise, Turin aligne en effet de nombreux parcs comme une respiration bienvenue. De l’autre côté du Pô, sur l’une des collines, trône Superga, la basilique mégalo que le roi Victor-Amédée a fait ériger au lendemain d’une victoire militaire.

A l’occasion des Jeux Olympiques, des architectes contemporains de renom tels que Arata Isozaki, Norman Foster et Jean Nouvel ont signé la rénovation de superbes bâtiments dans la ville. Turin se profile désormais comme une cité résolument tournée vers l’avenir.

En pratique :

  • Y aller : SN Brussels Airlines propose 2 liaisons quotidiennes Bruxelles/Turin à partir de 174,70 ? en formule Special Best-Buy
    Tél : 070 35 11 11-
    www.flySN.com
  • La Torino Card donne accès aux transports en commun, au bus touristique, à l’ascenseur panoramique du Mole, aux bateaux sur le Pô et à 130 musées. 15 ? (48 h) et 17 ? (72 h).
  • Loger et Manger : Hotel Piemontese, via Berthollet 21, Tél : 0039 11 66 98 01 ou Hotel Victoria, Via Nino Costa 4, Tél : 0039 11 561 19 09
  • Restos : Tre Galline, Via Bellezia 37, Tél : 0039 114366553 et Le Vittel Etonné, Via San F. de Paola 4, Tél : 0039 11 81 24 621
  • Office italien du tourisme (Enit), av. Louise 176, 1050 Bruxelles
    Tél : 02 647 17 41 – www.turismotorino.org

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