Mariemont: une momie mystérieuse enrichit les collections égyptiennes

Une momie datant du 7e siècle avant notre ère renforce, depuis le mois d’avril, la qualité du riche ensemble « Egypte » du Musée royal de Mariemont. Prêtée par le Rijksmuseum van Oudheden de Leiden (Pays-Bas), elle sera visible au musée belge pendant plusieurs années.

Cette momie est celle d’un prêtre du dieu Amon, prénommé Hor, un nom très répandu en Egypte. On ignore les circonstances de sa découverte car il ne s’agit pas d’une pièce résultant de fouilles. Elle a été achetée au XIXe siècle, alors que les antiquités égyptiennes faisaient fureur à cette époque. Depuis, elle appartient au Rijksmuseum van Oudheden. Rien ne filtre sur les causes de la mort du défunt, notamment en raison de l’absence d’organes. Le corps a en effet été vidé de son cerveau et de ses organes internes, comme il était d’usage lors des embaumements.

Un cercueil au décor remarquable

La momie est accompagnée de son cercueil et ils sont tous deux conservés sous une enceinte transparente, à une température et un taux d’humidité constants. La présence de cette oeuvre à Mariemont consolide le statut du musée en tant que  » première collection égyptienne de Wallonie « . Le cercueil présente une polychromie quasiment intacte et offre aux regards un décor tout à fait remarquable. Il permet de contempler le visage du défunt, vieux de plus de 2500 ans. Sous celui-ci se trouvent des éléments et concepts divins qui doivent l’aider à renaître : une forme du dieu soleil à tête de bélier, les quatre enfants d’Horus (protecteurs de la momie), Isis et sa soeur Nephtys ainsi que le symbole du dieu des morts Osiris. La momie repose sur un lit funéraire sous lequel sont disposés les quatre vases canopes censés contenir les viscères d’Hor.

Une momie authentique

Les égyptologues sont certains de l’authenticité du sujet, notamment grâce à la cohérence du style et du niveau de langage des inscriptions en hiéroglyphes. Les techniques de momification observées sont en outre conformes à celles pratiquées à l’époque. Les examens radiographiques ont permis de déterminer que le prêtre mesurait entre 1m65 et 1m70 au moment de sa mort, survenue entre l’âge de 22 ans et de 44 ans. La momie est enveloppée dans un linceul de lin orné d’une résille de perles de faïences. Il la recouvre des épaules aux chevilles. Dans la résille ont été inclus un scarabée ailé, image du soleil levant et quatre amulettes des enfants d’Horus.

Une nouvelle scénographie

La scénographie des collections égyptiennes a été repensée autour de cette oeuvre qui occupe une place centrale. Par cette position et grâce à la lumière tamisée, le musée vise au respect de la personne inhumée qui se retrouve entourée de matériel funéraire, nécessaire à sa renaissance. Le visiteur aura une vision complète de la momie et du cercueil, couchés côte à côte.

La momie d’Hor et son cercueil avaient déjà été confiés au musée de Mariemont en 1981 par le Rijksmuseum van Oudheden de Leyde pour faire partie de l’exposition  » Artisans de l’Egypte ancienne « . Le musée néerlandais possède l’une des plus belles collections égyptiennes d’Europe.


Infos surwww.musee-mariemont.be

Contenu partenaire