Au large du Maroc, l'île portugaise de Madère ne manque pas d'atouts. Partez sur ses sentiers ombrageux pour une balade le long des canaux, en flânant dans ses jardins enchanteurs.
Les téléphériques d'Achadas da Cruz et de Cabo Girão entament leur noria. Les paysans les empruntent pour gagner leurs lopins de terre, coincés entre mer et falaise. Au parking de Rabaçal, il n'y a pas encore foule. C'est le moment idéal pour s'élancer sur le sentier aux vingt-cinq sources, l'une des balades emblématiques de Madère, estime notre guide Bruno Fontes. Sur 9km, elle se déroule en pleine "lauris silva", la forêt laurifère qui couvre plus de 15% du territoire. Née il y a des millions d'années, cette forêt primaire est une authentique relique de la préhistoire, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.
Entre fougères arborescentes et lauriers, qui peuvent atteindre 40 m de hauteur, c'est la jungle! Dans cet univers luxuriant, tout prend des proportions géantes, y compris les myrtilliers, ou laiterons, assimilés à tort à des pissenlits. Peu farouches, les pinsons insulaires, une espèce endémique très colorée, viennent vous manger dans la main. L'eau froufroute dans l'une des levadas, les canaux d'irrigation édifiés à partir du XVIe siècle pour faire passer l'eau du nord bien arrosé au sud, plus aride mais agricole.
Aujourd'hui, les randonneurs empruntent les chemins qui servent à l'entretien des levadas: ils s'étirent sur près de 1.400km! De vrais tunnels de verdure. Attention: ces P.R. (percursos recomendados) balisés peuvent être larges comme un boulevard ou se réduire au seul petit muret qui surplombe le canal. C'est le cas sur une partie de notre parcours. Une main courante sécurise ces passages. Mais le "terminus" vaut la chandelle: la balade aboutit dans un amphithéâtre grandiose où l'eau, qui s'est infiltrée sur le plateau de Paúl da Serra, jaillit des falaises moussues. Amusez-vous à décompter les fontes, fontaines ou sources. Vingt-cinq, vraiment, vous êtes bien sûr?
Amaryllis, camélias, jasmins, rhododendrons, azalées, bougainvillées, mimosas... Tout pousse à Madère, où les jardins aux parfums suaves et aux couleurs éclatantes sont d'une beauté exceptionnelle. Allez flâner dans un parc public comme celui de Santa Catarina à Funchal: il offre en plus une vue incroyable sur le port. Mais rien ne surpasse les jardins des anciennes quintas, ces grands domaines sur les hauteurs de la capitale. En dignes Britanniques, leurs riches propriétaires y ont fait venir du monde entier les espèces végétales les plus rares.
Avec ses allées pavées à la madérienne, les jardins de Palheiro sont un somptueux exemple de parc à l'anglaise. Une vraie féerie entre ses camélias fleur de thé et ses fleurs-araignées d'un violet profond. La rotation des floraisons y est telle que l'hiver y est inconnu.
Tout aussi poétique, le jardin tropical Monte Palace donne plutôt dans le style japonisant. Propriété de la fondation Berardo, créée par José Berardo, self-made man ayant fait fortune en Afrique du Sud et grand collectionneur d'art devant l'éternel, il a son parcours arty où une sculpture de James Butler, celle d'une gamine effrontée, côtoie un hommage vibrant au peintre Piet Mondrian, réalisé par Eleutério Soares.
Surprise: un verre de madère vous attend à la sortie dans le café du parc.
Du côté de Câmara de Lobos, au sud, São Vicente et Santana, au nord, la vigne, elle, s'accroche à des pentes impossibles, sur de minuscules parcelles en terrasses, soutenues par des murets de pierres sèches. Faisant de "l'île de l'éternel printemps" un tableau grandeur nature d'une fascinante composition graphique.
Un vin qui ne mérite pas de finir en sauce! De dégustation en dégustation (oh! les vingt ans d'âge d'un Barbeito), de chai en chai, on comprend mieux pourquoi Alexandre Dumas et Balzac étaient fous de ce vinho da roda ("vin qui avait fait le tour"). Longtemps, en effet, ce vin fut expédié aux Indes pour le rapatrier... bonifié. Dans le voyage, il avait acquis ces arômes de caramel et d'épices que recherchaient les amateurs. Vieilli en accéléré, il s'était "tropicalisé", "madérisé"! Aujourd'hui, ce processus est reproduit à moindre coût. Le soleil s'en charge. Ou les cuves peuvent être chauffées, de l'eau entre 45 °C et 50 °C circulant dans leurs parois en inox.
Auteur: Annie Crouzet (NT-F.COM)
Huit heures, l'île de Madère s'éveille. La brume s'accroche encore sur le Pico Ruivo, (1.862m). Les téléphériques d'Achadas da Cruz et de Cabo Girão entament leur noria. Les paysans les empruntent pour gagner leurs lopins de terre, coincés entre mer et falaise. Au parking de Rabaçal, il n'y a pas encore foule. C'est le moment idéal pour s'élancer sur le sentier aux vingt-cinq sources, l'une des balades emblématiques de Madère, estime notre guide Bruno Fontes. Sur 9km, elle se déroule en pleine "lauris silva", la forêt laurifère qui couvre plus de 15% du territoire. Née il y a des millions d'années, cette forêt primaire est une authentique relique de la préhistoire, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Entre fougères arborescentes et lauriers, qui peuvent atteindre 40 m de hauteur, c'est la jungle! Dans cet univers luxuriant, tout prend des proportions géantes, y compris les myrtilliers, ou laiterons, assimilés à tort à des pissenlits. Peu farouches, les pinsons insulaires, une espèce endémique très colorée, viennent vous manger dans la main. L'eau froufroute dans l'une des levadas, les canaux d'irrigation édifiés à partir du XVIe siècle pour faire passer l'eau du nord bien arrosé au sud, plus aride mais agricole.Aujourd'hui, les randonneurs empruntent les chemins qui servent à l'entretien des levadas: ils s'étirent sur près de 1.400km! De vrais tunnels de verdure. Attention: ces P.R. (percursos recomendados) balisés peuvent être larges comme un boulevard ou se réduire au seul petit muret qui surplombe le canal. C'est le cas sur une partie de notre parcours. Une main courante sécurise ces passages. Mais le "terminus" vaut la chandelle: la balade aboutit dans un amphithéâtre grandiose où l'eau, qui s'est infiltrée sur le plateau de Paúl da Serra, jaillit des falaises moussues. Amusez-vous à décompter les fontes, fontaines ou sources. Vingt-cinq, vraiment, vous êtes bien sûr? Amaryllis, camélias, jasmins, rhododendrons, azalées, bougainvillées, mimosas... Tout pousse à Madère, où les jardins aux parfums suaves et aux couleurs éclatantes sont d'une beauté exceptionnelle. Allez flâner dans un parc public comme celui de Santa Catarina à Funchal: il offre en plus une vue incroyable sur le port. Mais rien ne surpasse les jardins des anciennes quintas, ces grands domaines sur les hauteurs de la capitale. En dignes Britanniques, leurs riches propriétaires y ont fait venir du monde entier les espèces végétales les plus rares. Avec ses allées pavées à la madérienne, les jardins de Palheiro sont un somptueux exemple de parc à l'anglaise. Une vraie féerie entre ses camélias fleur de thé et ses fleurs-araignées d'un violet profond. La rotation des floraisons y est telle que l'hiver y est inconnu. Tout aussi poétique, le jardin tropical Monte Palace donne plutôt dans le style japonisant. Propriété de la fondation Berardo, créée par José Berardo, self-made man ayant fait fortune en Afrique du Sud et grand collectionneur d'art devant l'éternel, il a son parcours arty où une sculpture de James Butler, celle d'une gamine effrontée, côtoie un hommage vibrant au peintre Piet Mondrian, réalisé par Eleutério Soares. Surprise: un verre de madère vous attend à la sortie dans le café du parc.Du côté de Câmara de Lobos, au sud, São Vicente et Santana, au nord, la vigne, elle, s'accroche à des pentes impossibles, sur de minuscules parcelles en terrasses, soutenues par des murets de pierres sèches. Faisant de "l'île de l'éternel printemps" un tableau grandeur nature d'une fascinante composition graphique. Un vin qui ne mérite pas de finir en sauce! De dégustation en dégustation (oh! les vingt ans d'âge d'un Barbeito), de chai en chai, on comprend mieux pourquoi Alexandre Dumas et Balzac étaient fous de ce vinho da roda ("vin qui avait fait le tour"). Longtemps, en effet, ce vin fut expédié aux Indes pour le rapatrier... bonifié. Dans le voyage, il avait acquis ces arômes de caramel et d'épices que recherchaient les amateurs. Vieilli en accéléré, il s'était "tropicalisé", "madérisé"! Aujourd'hui, ce processus est reproduit à moindre coût. Le soleil s'en charge. Ou les cuves peuvent être chauffées, de l'eau entre 45 °C et 50 °C circulant dans leurs parois en inox.Auteur: Annie Crouzet (NT-F.COM)
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