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Les principes de la permaculture, un jardin potager respectueux de la nature et de ses habitants

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Plus qu’une approche de jardinage, la permaculture est une philosophie de vie dont l’objectif est de faire de son jardin potager « un écosystème harmonieux, productif, autonome, naturellement régénéré et respectueux de la nature et de tous ses habitants ».

Cette méthode d’aménagement, inventée par David Holmgren et Bill Mollison dans les années 70, se base sur l’observation de la nature. La permaculture s’en inspire et encourage donc l’harmonie entre animaux, plantes, micro-organismes, humains et insectes dans un environnement sain et auto-suffisant. L’objectif : répondre à nos besoins tout en protégeant les écosystèmes.

Les 9 principes de Bill Mollison

  1. Emplacement relatif : Lorsqu’on place un élément, il faut systématiquement faire en sorte qu’il soit en relation avec les autres.
  2. Chaque élément doit remplir plusieurs fonctions : Le poulailler est un exemple idéal puisqu’une poule peut à la fois produire des oeufs; produire un engrais naturel, gratuit et de qualité; manger les déchets organiques (les restes de cuisine par exemple); mais aussi apporter un peu de vie à son jardin.
  3. Chaque fonction est assurée par plusieurs éléments : Dans une pépinière, la fonction de chaleur est importante et plusieurs éléments peuvent y contribuer. On peut par exemple stocker la chaleur excédentaire apportée par le soleil en journée dans une masse thermique, on peut aussi pomper l’air chaud et l’envoyer sous la culture, on peut ventiler la pépinière avec l’air chaud provenant du poulailler, on peut isoler les murs grâce au compost...
  4. Prévoir l’efficacité énergétique : Pour cela, il faut placer chaque élément selon l’énergie dont il a besoin. On va donc placer le potager au plus près de la maison.
  5. Utilisation de ressources naturelles : Terminé les machines, les engrais chimiques ou les énergies fossiles. Favorisez plutôt l’utilisation d’animaux, du compost naturel, et du soleil.
  6. Les cycles se déroulent intégralement sur place : La matière organique fabriquée par les plantes, est transformée dans la litière, redevient matière minérale. Les plantes effectuent tout leur cycle vital, donnent des feuilles, puis des fleurs puis des fruits.
  7. Effet de bordure : Privilégier les bordures qui bénéficient des apports des systèmes qui les composent, et possèdent des caractéristiques singulières supplémentaires.
  8. Utilisation et accélération des successions écologiques : Respecter l’évolution naturelle de la végétation afin d’améliorer les sols et établir des biotopes. Ainsi, les plantes herbacées poussent en premier, les arbustes en second avant de faire place aux grands arbres.
  9. Polyculture et diversité des espèces : Permettre d’assurer une meilleure productivité et d’augmenter les synergies.

Les 12 principes de David Holmgren

  1. Observer et interagir : C’est important d’observer la nature afin de comprendre ce qui se passe dans les différents éléments qui la composent.
  2. Capter et stocker l’énergie : Il faut développer des systèmes qui collectent les ressources et l’énergie durant les périodes d’abondance afin de les redistribuer pendant les pénuries.
  3. Créer une production : Il faut valoriser la gestion durable sur le long terme et donc faire en sorte que chaque étape du travail entrepris apporte des résultats utiles (tant à la nature, qu’à nous-même).
  4. Appliquer l’autorégulation et accepter à la rétroaction : Il faut faire en sorte d’éviter les activités néfastes afin de s’assurer que chaque système puisse continuer à fonctionner correctement. Mais en même temps, on doit accepter les événements indépendants de notre volonté, comme les changements climatiques.
  5. Utiliser et valoriser les ressources et les services renouvelables : Préférer l’utilisation de ressources naturelles abondantes permet de réduire la dépendance et la consommation de ressources non renouvelables.
  6. Ne produire aucun déchet : Si on utilise toutes les ressources disponibles, on ne jette jamais rien.
  7. Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails : En prenant du recul, on peut observer des structures dans la nature. Ces diverses structures formeront l’ossature de notre jardin potager, que nous remplirons petit à petit de détails.
  8. Intégrer au lieu de séparer : Il est préférable de disposer les éléments aux bons emplacements, tout en favorisant les relations entre ces divers éléments, afin qu’ils se renforcent mutuellement.
  9. Utiliser des solutions lentes et à petite échelle : Les systèmes lents vont permettre de réduire l’effort d’entretien et donc l’intervention humaine sur le jardin, tout en favorisant l’utilisation des ressources locales et l’obtention de résultats durables.
  10. Se servir de la diversité et la valoriser : La diversité offre une protection contre les variations de l’environnement.
  11. Utiliser les bordures et valoriser la marge : À la lisière d’une forêt, par exemple, on trouvera plus d’espèces végétales et animales que dans une prairie.
  12. Face au changement, être inventif : Il faut apprendre à observer et à réagir au bon moment, de sorte à avoir une influence bénéfique sur les changements inévitables.

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