© Frank Bahnmüller

Le vélo: en selle, sur mesure !

Vous avez des courbatures, les mains qui picotent ou des douleurs aux genoux après avoir fait du vélo ? Il n’est peut-être pas réglé à vos mesures. En effet, chaque morphologie réclame des ajustements particuliers.

Vous êtes peut-être de ceux qui avalent leurs 100 km à vélo chaque mercredi et chaque samedi. A moins que vous ne veniez de vous acheter une bicyclette pour tenter d’entretenir (ou d’améliorer) votre forme physique. On dit souvent que faire du vélo est excellent, car c’est un sport qui n’use pas les articulations : on ne subit pas de chocs dus au poids du corps comme lorsqu’on court, par exemple. Pourtant on peut se blesser en pédalant : douleurs aux fesses, maux de dos, mains qui picotent...

 » On a tendance à penser qu’il est normal d’avoir des douleurs après avoir pédalé de manière sportive. Mais c’est faux !, insiste Joris Verreydt, du centre de recherche et d’étude Bakala Academy. Si tel est le cas, c’est que vous êtes mal installé sur votre vélo. Il faut modifier le réglage du guidon, de la selle, des pédales... »

Le corps évolue

Lorsqu’on commande un nouveau vélo, on donne ses mensurations. Car la morphologie du cycliste – taille, longueur des jambes, des bras et du tronc – détermine les dimensions du cadre, la hauteur du guidon et de la selle, ainsi que la longueur des manivelles.  » La méthode des mensurations reste trop standard et ne tient pas compte des spécificités corporelles de chacunsouligne Joris Verreydt. Avoir la même taille ne signifie pas qu’on a la même souplesse : telle personne arrive à poser les mains par terre, jambes tendues, alors que telle autre ne touchera que ses genoux. A vélo, cela compte ! Il arrive aussi qu’on se soit acheté un vélo à 30 ans et qu’on l’ait utilisé sans rien y modifier pendant plus de vingt ans. Or, le corps change et perd en souplesse. Après une maladie ou une opération, par exemple, il peut être nécessaire de faire des réglages. La position adoptée sur un vélo est une donnée dynamique. Pour savoir si un vélo vous convient, il faut observer votre façon de pédaler. Est-ce que votre dos reste droit, est-ce que vos genoux ont tendance à sortir ? « 

Les bobos les plus fréquents

Joris Verreydt précise qu’il est très difficile d’attribuer telle ou telle douleur à tel ou tel réglage du vélo. En général, plusieurs facteurs sont en cause.

Le vélo: en selle, sur mesure !
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Les douleurs lombaires. Elles peuvent avoir des causes diverses. Selle trop basse, guidon trop bas et/ou trop avancé, ce qui oblige à se pencher. Les douleurs dans le bas du dos peuvent aussi résulter de problèmes qui n’ont rien à voir avec le réglage de la bicyclette. Les cyclistes d’un certain âge en souffrent souvent moins que les jeunes adultes, car les articulations de leurs hanches sont plus raides et se placent de manière à limiter tout problème ou complication.

Les douleurs aux fessiers. Le confort de la selle est essentiel. Quand on a mal aux fesses, on compense et, de ce fait, on déplace la douleur. Si le guidon et la selle sont trop éloignés, on a tendance à s’asseoir sur l’avant de la selle, ce qui augmente la pression de l’assise. Avancer la selle n’offre souvent aucune solution, car cela incite à basculer le bassin, avec inconfort et douleurs à la clé.

Les femmes sont encore plus sensibles que les hommes au confort de la selle de leur vélo. Elles sont en général plus souples, ce qui est un avantage, mais comme leur bassin bascule plus facilement vers l’avant, cela crée davantage de pression sur les fesses. Les femmes ont souvent besoin d’une selle adaptée. Sur un vélo électrique, la selle compte énormément : moins on pousse sur les pédales, plus on repose sur sa selle. Mieux vaut faire plusieurs essais sur route avant de déterminer si une selle convient.

Les douleurs aux genoux. Elles s’expliquent souvent par une mauvaise posture du genou par rapport au pied et/ou à la hanche. Le genou a tendance à rentrer ou à sortir quand la selle est réglée trop bas ou trop en avant. A l’inverse, une selle réglée trop haut exige de tendre les jambes et peut ainsi provoquer des douleurs aux genoux.

Les douleurs aux épaules et à la nuque. Elles concernent souvent les cyclistes d’un certain âge. Pourquoi ? Par manque de souplesse qui empêche une bonne courbure du dos et du bassin. Conséquence : cela met les bras à rude épreuve et cela crispe les épaules. La solution consiste à raccourcir la tige pour rapprocher le guidon.

Les picotements/engourdissement des mains. Des mains engourdies sont souvent dues à une trop grande distance entre la selle et le guidon. Le cycliste crispe sa nuque et ses épaules. Sa prise du guidon est plus courte : il pose le talon de la main au lieu des paumes sur le guidon. Or un nerf passe par là. Résultat : ce nerf est écrasé, ce qui provoque des picotements.

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