Le musée de la Banque Nationale

Quand l’euro a été mis en circulation en 2002, le musée de la Banque Nationale a aussi fait peau neuve. Il retrace l’histoire de cette institution mais également celle de l’argent et de son impact sur notre vie quotidienne.

Entre 1830 et 1851, seules les banques privées, comme la Banque de Belgique et la Banque de Flandre, émettaient des billets. Ce n’était pas très pratique vu la multitude de billets en circulation.  » C’est pour cette raison que, suivant les exemples français et néerlandais, une banque nationale belge a également été fondée, explique Marianne Danneel, du musée de la Banque nationale. Le premier gouverneur signait de sa propre main la première édition de chaque billet émis !  »

Alternatives au troc

L’histoire de l’argent est mise en scène dans l’ancien hall d’entrée du musée.  » A l’origine, le commerce était essentiellement basé sur le troc, précise Marianne Danneel. Mais lorsque deux personnes procèdent à un échange, l’une des deux est souvent lésée. On s’est donc rapidement mis en quête d’alternatives. » Dans une vitrine, on peut admirer des petits coquillages qui ont servi de monnaie en Asie et en Afrique. Sur l’île de Yap, située au-dessus de l’Indonésie, on utilisait des pierres plates et rondes avec un trou au milieu. Plus grande était la pierre, plus élevée était sa valeur. Les plus grandes pierres avaient un diamètre de quatre mètres. Pas très pratique! A Santa Cruz, les plumes du cardinal rouge étaient utilisées comme moyen de paiement. En Chine, le thé était utilisé comme moyen de paiement et dans les régions plus chaudes, comme l’Éthiopie, on utilisait le sel.

Ce sont les Chinois qui, les premiers, ont commencé à fondre des monnaies, tandis qu’en Occident, les Grecs battaient la monnaie à partir d’or ou de métal noble. Mais c’est au cours de la Renaissance que la finance a réellement vu le jour. De nombreuses monnaies datant de cette période peuvent d’ailleurs être admirées. Elles étaient pesées et la quantité de métal noble en déterminait la valeur. Quand les Espagnols ont ramené des masses d’argent d’Amérique du Sud, cela n’a fait qu’accroître les possibilités de battre monnaie.

La confiance en l’argent

Au XIVe siècle, les Chinois utilisaient déjà l’argent papier. Quand Marco Polo est revenu de son voyage, il a raconté que les Chinois avaient de  » l’argent volant  » mais personne n’a voulu le croire. Ce n’est qu’au XVIIe siècle qu’une banque suédoise a sorti les premiers billets. En contemplant certains exemplaires au musée, on peut constater que ces premiers billets portent différents cachets et de nombreuses signatures; c’était en effet indispensable pour donner confiance en la monnaie papier. Celle-ci a dès lors été qualifiée de fiduciaire, qui signifie de confiance.

Ceux qui se souviennent avec nostalgie des billets de banque du temps de Léopold Ier jusqu’à l’apparition de l’euro trouveront leur bonheur au musée. On peut y découvrir des billets de nécessité de la Première Guerre mondiale, du temps où certaines communes imprimaient leurs propres billets. Et les billets affichant des montants astronomiques indiquent clairement qu’à l’époque, le spectre de l’inflation n’était toujours pas maîtrisé. On retrouve ainsi un billet allemand de 100 milliards de marks datant des années 30, un billet de 5 millions de zaïre de l’ère de Mobutu mais également un très récent billet de 500 milliards de dinars, datant de 1993 et originaire de Yougoslavie.

Musée de la Banque nationale, rue du Bois Sauvage 10, 1000 Bruxelles, ma.-dim. de 10 à 18h.Entrée : 5 ? (60+ : 3 ? – guide : 1 ?). Tél : 02 221 22 06 et www.nbb.be

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