Le Cortège des vivants de Naguib Mahfouz

On ne connait pas vraiment les prix Nobel de littérature. Il y en a déjà presque 100 et même si le nom de Naguib Mahfouz me disait vaguement quelque chose, son oeuvre m’était totalement inconnue.

Auteur arabe, égyptien, il est le premier à s’être affranchi de l’influence anglaise pour donner naissance à une véritable littérature arabe au XXème siècle. Ce livre qui a été écrit en 1946 aurait pu s’appeler Khan al-Khalili, car ce quartier du Caire est le personnage principal de ce roman. Ce quartier abrite l’un des plus grands souks du Caire, cela grouille de vie. Naguib Mahfouz nous restitue avec réalisme l’odeur des épices qui flotte dans l’air, l’agitation des boutiques, la foule affairée et bruyante.

Au fil des pages, on a l’impression de bien connaître cet endroit. Ahmad, petit fonctionnaire emménage dans le quartier avec ses vieux parents. Nous sommes en pleine deuxième guerre mondiale et les bombardements font rage. Cet homme taciturne à qui la vie fait peur s’est réfugié dans l’étude des livres anciens. Il fuit ainsi la vie réelle mais c’est tout un quartier qui va l’obliger à s’ouvrir au monde extérieur. Il fréquente pour la première fois un café où les conversations sur l’état du monde vont bon train. Il y a Nounou le calligraphe et ses quatre femmes qui vivent en recluse, Ahmed Rachid, le jeune avocat qui ne jure que par Marx ou Freud. Mais Ahmad va tomber amoureux de Nawal, une toute jeune fille, encore lycéenne. Lui qui n’a jamais vraiment oser vivre pourra-t-il lui avouer son amour. Ce roman nous montre avec réalisme tout ce que la vie peut avoir d’injuste et de cruel.

Le Cortège des vivants de Naguib Mahfouz, éditions Actes Sud, Collection Babel, 416p.

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