Le célèbre Pont d'Avignon, qui porte en vérité le nom de Pont Saint Bènezet, traversait le Rhône. © GETTY IMAGES

La métamorphose d’Avignon lui donne un nouveau souffle

Ann Heylens Journaliste

Ces dernières années, Avignon a fait l’objet d’un sérieux lifting qui lui permet de rayonner à nouveau dans toute sa splendeur provençale.

Nous arrivons à Avignon juste après le passage du mistral, ce qui rend le ciel plus bleu que bleu affirment les habitants de la cité des Papes. Nous avons donc de la chance. Avignon se situe dans le département provençal du Vaucluse et affiche toutes les caractéristiques romantiques qu’on se fait de la Provence : façades ocres, volets vert olive, petites terrasses à l’ombre des des platanes, parfum de savons à la lavande, boutiques artisanales, marchés authentiques et surtout de la lumière, beaucoup de lumière. Celle-là même qui, jadis, a attiré les plus grands peintres dans la région.

 » La renaissance d’Avignon est récente, raconte Sylvie Joly de l’Office du tourisme. Il y a quelques années, la ville se mourait. Beaucoup de quartiers étaient désertés et dégradés. Des mesures drastiques étaient nécessaires. Le festival de théâtre, qui apporte à Avignon un souffle culturel, ne suffisait plus. En dehors de la Place de l’Horloge, située dans le centre, peu de places ou de rues attiraient du monde. « 

Exit les voitures

La première étape a été d’interdire en grande partie la circulation dans le centre-ville. Avignon n’est pas très étendue et il est donc facile de se déplacer à pied. Les parkings ont déménagé à l’extérieur du périphérique pour permettre aux places et aux petites terrasses de reprendre leurs droits. La Place Saint Didier en est un bel exemple.  » Avant, elle était envahie de voitures, souligne Laurence Magan, notre guide. Aujourd’hui, elle ressemble à une carte postale. « 

Nous nous installons au Grand Café Barette pour déjeuner tout en observant les passants. Non loin se trouvent la Place des Corps Saints et sa fontaine. Alors qu’elle faisait auparavant office de parking, elle a aujourd’hui la beauté d’une ancienne carte postale. Dans ce décor figure notamment l’Église des Célestins, la plus grande d’Avignon (la ville en compte encore 13 autres) qui a été transformée en théâtre et centre culturel.

La superbe fontaine de la Place des Corps Saints.
La superbe fontaine de la Place des Corps Saints.© P.G.

Un certain savoir-faire

Pour insuffler un nouvel élan à la ville, il était nécessaire d’attirer des commerçants et des artisans locaux. Dans la rue des Fourbisseurs, une dizaine de créateurs exposent leurs créations et proposent des pièces uniques. Nous pénétrons dans la boutique d’Aline Géhant, artisan chocolatier qui compose des saveurs surprenantes (le chocolat et la lavande par exemple) et emballe ses douceurs dans de superbes emballages très graphiques.  » Cette région connaît depuis longtemps un certain savoirfaire « , poursuit Laurence Magan avant de nous indiquer Vox Populi, le showroom de la décoratrice Pascale Palun, installé dans une magnifique verrière du XIXe siècle. Il paraît que des stars hollywoodiennes viennent s’y perdre pour récolter des conseils et touver des objets rares pour la déco de leur intérieur. Poussez aussi la porte de la boutique Mouret, véritable paradis des chapeaux. Du haut de ses 159 ans, il s’agit du plus vieux magasin d’Avignon et on y trouve de véritables bérets français, des chapeaux, des casquettes, des gants... confectionnés en France.

Le chapelier Mouret existe depuis 159 ans.
Le chapelier Mouret existe depuis 159 ans.© P.G.

Le Palais des Papes version 2.0

Avignon compte aussi quelques  » incontournables « . Le Palais des Papes, qui domine la ville depuis des siècles, est aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Entre 1309 et 1376, sur à peine septante ans, neuf papes y ont séjourné et la forteresse est restée leur propriété pendant quatre cents ans. Ils y cherchaient le calme et la sérénité, alors qu’au XIVe siècle, Rome était ébranlée par une guerre civile. Avignon, petite ville sans histoire non loin du Rhône, répondait exactement à leurs souhaits. La présence des papes a apporté à la ville un rayonnement sans précédent, attirant ainsi les meilleurs artistes et artisans.

On reconnaît facilement l’impressionnante Cour d’Honneur du Palais car c’est là qu’est installée la scène principale lors du fameux festival. En revanche, les 25 grandes salles du palais sont plutôt dénudées. Mais la tablette numérique Histopad permet d’y percevoir l’invisible. Elle vous ramène à l’époque pontificale et vous permet de découvrir les salles et leur aménagement telles qu’elles étaient au XIVe siècle.

Sur la Place du Palais, arrêtezvous au Carré du Palais. Ce magnifique édifice du XVIIIe siècle abrite, depuis deux ans, un restaurant et une école d’oenologie où on peut participer à une dégustation, suivre un cours ou apprécier un plat accompagné d’un excellent Côte du Rhône !

D'agréables terrasses face au Palais des Papes.
D’agréables terrasses face au Palais des Papes.© GETTY IMAGES

Et puis, il y a le Pont

Le Pont Saint Bénezet, connu sous le nom de Pont d’Avignon, permettait de traverser le Rhône contre un droit de péage. Détruit en 1630, il n’a jamais été reconstruit et doit sa renommée à la ritournelle enfantine Sur le pont d’Avignon, l’on y danse tous en rond.  » Au Moyen Age, les gens dansaient sous le pont et pas dessus, sourit notre guide, mais ça sonnait moins bien.  » Depuis les jardins du Palais des Papes, profitez d’une vue magnifique, même si le pont n’est pas vraiment beau. Mais qu’est-ce qui fait la beauté d’Avignon ? La joie de vivre et le fait de prendre le temps de profiter de la vie, nous souffle-t-on.

Pratique

Y aller : Un TGV assure une liaison quotidienne entre Bruxelles et Avignon. Comptez environ 6 h. Infos: https://be.oui.sncf/

Infos : www.provenceguide.com et www.vaucluseprovence-attractivite.com

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