La cuisinière de Mary Beth Keane

On est surpris par l’incroyable destin de Mary Mallon surnommée « La femme la plus dangereuse d’Amérique ».

Immigrée irlandaise, elle débarque à New York à la fin du XIXe siècle, travaille durement comme lingère et finit par se découvrir un véritable don pour la cuisine. La haute bourgeoisie new yorkaise se l’arrache et sa réputation est à la mesure de son talent. Malheureusement, dans toutes les maisons où elle passe, la typhoïde frappe. Elle change régulièrement d’emploi, mais partout les contaminations se répètent. Les épidémies de typhoïde sont monnaie courante dans le New York du début du XXe siècle car les conditions d’hygiène sont lamentables. Il n’y a ni collecte des ordures ni toilettes privées dans la plupart des appartements, pas d’eau courante.

Mary, de son côté, est en parfaite santé, elle n’a aucun symptôme de la maladie. Comment pourrait-elle être responsable de la propagation de ces contaminations?

Les autorités sanitaires finissent par s’intéresser à son cas, mais Mary refuse de coopérer car elle n’est pas et n’a jamais été malade. En fait Mary est la première porteuse saine de l’histoire et elle ne voudra jamais comprendre le problème. Son histoire fait froid dans le dos, elle est finalement assignée à résidence sur une île de Manhattan, une île où l’on envoie les tuberculeux pour éviter la contagion. Elle y restera en quarantaine de nombreuses années et finira par y mourir.

L’auteur nous plonge avec beaucoup de réalisme dans la vie quotidienne de Mary, on a l’impression de la connaître, de vivre avec elle ses combats pour la liberté. Ce livre passionnant nous fait découvrir tout un pan de l’histoire de la médecine.

La cuisinière de Mary Beth Keane, Ed. Presses de la Cité, 380 pages

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