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L’islande, une île sculptée par le feu et la glace

Descends dans le cratère du Yocul de Sneffels que l’ombre du Scartaris vient caresser avant les calendes de juillet, voyageur audacieux, et tu parviendras au centre de la terre.« 

C’est en Islande que Jules Verne a fait débuter son fantastique Voyage au centre de la terre. Sur cette île proche du cercle polaire arctique où la nature se contemple à l’état brut. L’eau, le feu, la glace, le vent se jouent l’un de l’autre pour sculpter des paysages lunaires et mystérieux. En ces contrées volcaniques et isolées, le peuple d’Islande vous contera volontiers comment elfes, trolls et walkyries, ces êtres surnaturels sortis tout droit de la mythologie islandaise, survivent aux rudes conditions qui leur sont imposées ici. A bien tendre l’oreille, vous apprendrez les péripéties de Njall le Brûlé ou les exploits des valeureux Vikings dont les Islandais sont les fiers descendants. Au pied des énormes icebergs du Jokulsarlon et de l’imposant glacier du Vatnajökull, on imagine aisément la vie que devait endurer autrefois cette fameuse ethnie du Grand Nord.

Aujourd’hui, les dimensions hors normes de ce pays fascine toujours autant. Fouler le sable noir des immenses plaines de la Skeidararsandur procure le sentiment grisant d’explorer une terre vierge et inconnue. Aux alentours, lovées dans les reliefs vallonnés, des petites maisons rurales d’époque résistent bravement aux intempéries qui sévissent ici à longueur d’année. Tantôt grand bleu, tantôt menaçant, le ciel peut changer du tout au tout en un temps record. Ici, on a l’habitude de dire que si le temps ne vous plaît pas, il suffit d’attendre quelques minutes. Un paramètre dont il faut tenir compte lorsque l’on quitte la seule route qui mène d’un point à l’autre de l’île. S’aventurer à l’intérieur des terres se prépare. Que cela ne vous empêche pas d’aller admirer le superbe site des « Gulffoss », où se trouvent de vrombissantes chutes d’eau, parmi les plus belles cascades au monde. Quant à « Stokkur », un geyser jaillissant à plus de 20 mètres, il aura tôt fait de vous tirer énergiquement sa révérence (toutes les 5 minutes) en guise de salutation et de bienvenue.

Une source d’énergie intarissable

Si les terres d’Islande offrent à l’homme peu de possibilités de s’y installer, le sous-sol a, quant à lui, contribué à son bien-être. La capitale, Reykjavik, littéralement la baie des Fumées, doit son nom au premier colon, Ingolfur Arnarson, qui la nomma ainsi en raison des nombreuses vapeurs de fumées qui s’élevaient des sources d’eau chaude alentours. Ce sont justement ces sources, qui ont été exploitées dès 1930. Grâce à des forages de plus en plus profonds et à des matériaux isolants de plus en plus performants, les Islandais ont su rapidement comment exploiter au mieux cette manne d’énergie naturelle, gratuite et inépuisable. Aujourd’hui maîtrisée, l’énergie géothermique permet de couvrir 85 % des besoins en chauffage de l’île, contribuant ainsi à la quasi-indépendance énergétique et à la survie économique du pays. À Hveragerdi, par exemple, dans les quelques 150.000 mètres carrés de serres, on cultive toute l’année les fruits et légumes qui ravitaillent les marchés islandais. On peut même y trouver des fruits tropicaux comme les bananes ! Parfois cette énergie est utilisée pour réchauffer les trottoirs en hiver.

Certaines sources, comme à Svartsengi, situées dans le sud-ouest de l’Islande, sont utilisées à l’échelle industrielle. L’eau salée, en provenance des couches profondes du sol, est conduite dans un échangeur de chaleur qui isole l’eau douce pour le chauffage et permet de produire de l’électricité grâce à une turbine à vapeur. Cette centrale a pourtant une particularité : des écoulements de l’installation est né un lac d’eau chaude, le « Blue Lagoon », devenu une station thermale très prisée. Nager à ciel ouvert, au milieu d’un champ de lave, dans une eau naturellement turquoise à 30° ou 40°, est une expérience qui vaut vraiment le déplacement !

Riches en minéraux, les eaux du « Blue Lagoon » sont également reconnues pour leurs propriétés curatives, notamment contre les maladies de peaux telles que le psoriasis, entre autres.

La vie en Islande aujourd’hui

Si les Islandais manifestent un sentiment d’identité nationale très vif, il y a belle lurette qu’ils ont remisé dans leurs musées les harnachements de leurs aïeux Vikings. C’est bien vêtus, dans de confortables voitures qu’ils se rendent aujourd’hui en ville pour y faire leurs courses ou s’y détendre. Malgré le prix très élevé des biens de consommation, les Islandais adorent les produits de luxe. Travailleurs, ils n’hésiteront pas à cumuler les emplois pour se les offrir.

Et il suffit de se rendre à Reykjavik un vendredi ou un samedi soir pour voir que ni les sautes d’humeur climatiques ni les très courtes journées d’hiver n’entament leur enthousiasme. Avec leurs 275.000 habitants, dont 60 % sont concentrés dans la région de Reykjavik, on a l’impression d’avoir affaire à une grande famille. Pour l’étranger, ce sentiment est sans doute encore accru par l’habitude qu’ils ont de s’interpeller par leurs prénoms et par l’usage qu’ils font de celui de leur père pour s’identifier. Ils ajoutent à leur nom « fils » (son) ou « dottir » (fille). Le nom de l’ex-présidente de la République, Vigdis Finnbogadottir, signifie: Vidgis, fille de Finnbogi. Cet exemple n’a pas été pris au hasard et démontre que la place des femmes dans la société islandaise revêt une grande importance. Celles-ci ont su se hisser à la tête des plus hautes institutions. C’est en somme une société qui a su évoluer avec son temps et qui pourrait servir de modèle sur de nombreux points. Un pays à visiter, un peuple à suivre...

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