Italie : ses villes de rêve

Rome, Florence, Venise... De Trieste à Ravenne, nous vous emmenons à la découverte des plus belles villes de la célèbre péninsule.

Le lac de Côme et sa région – Le rendez-vous des stars

Voici quelques siècles, les rivages enchantés du lac de Côme, sertis dans les Alpes, attiraient comtesses, lords et princes. Aujourd’hui, ces derniers ont cédé la place aux stars hollywoodiennes et aux créateurs de mode, qui y jouissent du calme et d’une (toute relative) sérénité, loin du tourisme de masse, tout comme l’acteur américain George Clooney qui a fait l’acquisition d’une propriété au bord du lac, où il se plaît à recevoir ses amis. Les petites villes et villages bordant le lac ont conservé leur authenticité. Il suffit, pour s’en convaincre, de visiter les charmantes villes de Côme et de Varenne. Plus mondaine, Bellagio a su garder sa tranquillité, malgré la foule qui envahit ses terrasses le week-end.

Les routes serpentant d’un village à l’autre offrent des panoramas à couper le souffle et abritent un chapelet de villas somptueuses entourées de leur jardin botanique. Les plus anciennes remontent au XVIe siècle, comme la Villa d’Este à Cernobbio, mais les plus belles, telles que la Villa Carlotta à Tremezzo, au merveilleux jardin italien, datent des XVIIe et XVIIIe siècles. Cette demeure a appartenu à la princesse Charlotte de Prusse qui l’a reçue de sa mère en cadeau de mariage...

MATERA – La ville dans les rochers

La région très méridionale de la Basilicate est âpre et sèche comme du papier de verre. Mais elle est aussi vallonnée, car elle s’étend sur les contreforts des Apennins. Ancienne enclave dans le vaste royaume de Grèce, c’est aujourd’hui une des régions les plus pauvres d’Italie.

Au début du XXe siècle, les plus démunis ont émigré en masse aux Etats-Unis. La Basilicate abrite cependant un trésor, Matera. Accroché à flanc de falaise, le site compte des grottes et des habitations troglodytiques datant de l’ère préhistorique. Au Moyen-Âge, ces fameuses sassi (« pierres » en italien) servaient de refuge aux prêtres ayant fui l’Asie Mineure. Les parois ont quelquefois conservé de superbes fresques byzantines. Plus tard, les sassi ont été investies par les fermiers indigents et leurs familles, bétail compris. Il a fallu attendre les années 1950 pour les voir quitter cet antique habitat.

Aujourd’hui, les sassi sont l’objet de rénovations et retrouvent progressivement des habitants, séduits par leur charme brut et authentique. Elles sont classées depuis 1993 au Patrimoine mondial de l’Unesco et servent de cadre à des tournages tels que ceux de L’Evangile selon saint Matthieu de Pasolini et de La Passion du Christ, le film controversé de Mel Gibson. Ces habitations troglodytiques ont l’aspect de sculptures gigantesques creusées à même la roche.

A l’intérieur de la ville, on découvre un lacis de ruelles, avec des cafés minuscules, quelques restaurants et pas moins de dix églises troglodytiques. Les environs eux-mêmes, en bordure de falaise, en comptent quelque... 150 !

  • Office du tourisme de Matera : Via De Viti De Marco 9
    Tél :
    00 39 835 33 19 83 – www.aptbasilicata.it

MANTOUE – Le romantisme médiéval

Aldous Huxley, l’auteur du célèbre roman Le meilleur des mondes, tenait Mantoue pour la ville la plus romantique au monde. Et comment le contredire, lorsqu’on arpente ses places de toute beauté, lorsqu’on découvre ses jardins secrets et qu’on foule les pavés ronds des ruelles médiévales du centre-ville ?

Cette ancienne cité étrusque et romaine, nichée dans la région du Pô, jouxte trois lacs et a conservé son charme Renaissance. Mantoue doit son visage actuel à la famille des Gonzague qui a fait construire des bâtiments exceptionnels et meublé les palais de la ville avec du mobilier et des oeuvres d’art de premier plan. Les Gonzague ont attiré les plus grands artistes de la Renaissance, de Mantegna à Giulio Romano, un élève de Raphaël.

C’est également ici que Monteverdi a créé le premier opéra de l’histoire de la musique, Orphée (en 1607). La très centrale Piazza Sordello est flanquée d’édifices baroques, dont le Dôme et l’immense Palais Ducal, un labyrinthe de 500 pièces. L’intérieur est orné d’innombrables fresques, dont celles de Mantegna, l’un des grands maîtres de la Renaissance. Mais les amoureux d’art ne manqueront pas non plus la Piazza dell’ Erbe, où se tient un marché quotidien et où il fait bon se prélasser sous les arcades, à la terrasse des cafés et des restaurants.

En bordure de la ville, enfin, on admire l’impressionnant Palazzo Té, une ancienne demeure d’agrément décorée de vastes fresques dues au pinceau de Giulio Romano, l’un des meilleurs spécialistes de la technique du trompe-l’oeil.

LECCE – Une constellation de curiosités

Au fond du talon de la botte italienne, entre l’Adriatique et la mer Ionienne, la ville de Lecce a été surnommée la Florence du sud. L’attraction majeure du centre-ville ? Le grand amphithéâtre romain qui date du IIe siècle après J.-C.

Lecce doit cependant sa célébrité à sa splendeur baroque. Les carrières des environs ont fourni une pierre calcaire douce, à la fois durable et facile à travailler. Un véritable don du ciel pour les artistes et artisans, car elle se prêtait à merveille aux ornements complexes et foisonnants de l’art baroque. L’église de Santa Croce et le Dôme du XVIe siècle en témoignent. Une simple balade à travers les ruelles de la ville vous transporte dans un univers constellé de curiosités.

Les façades abritent toute une ménagerie de singes, dragons, monstres, aigles et fleurs. En chemin, vous apercevrez des boutiques d’artisanat reproduisant des figures saintes et des poupées en papier mâché, une tradition séculaire à Lecce.

La Piazza del Duomo ressemble, elle, à un décor de théâtre, bordée sur quatre côtés d’édifices monumentaux. Pour dénicher des cafés et des terrasses à l’ambiance conviviale, direction la Piazza San Oronzo. On y déguste la spécialité de Lecce : le caffé in ghiaccio, mais oui, du café on ice ! Un délice bien rafraîchissant dans la chaleur brûlante du grand sud italien.

  • Office du tourisme de Lecce : Via Vittorio Emmanuele 24
    Tél :
    00 39 832 31 41 17 – www.pugliaturismo.com

RAVENNE – Une fenêtre sur l’Orient

L’Emilie Romagne est, à juste titre, considérée comme la province la plus italienne de toute la péninsule, certainement en matière de gastronomie. Cette ville étonnante, située à un jet de galet de l’Adriatique, a été bâtie en 409 de notre ère. Capitale de l’empire romain occidental, elle est restée, jusqu’en 751, le siège du gouverneur de Byzance.

Les églises des premiers temps du christianisme en témoignent, avec leur style byzantin reconnaissable à ses très belles mosaïques portant les influences mêlées, mais harmonieuses, de l’antiquité et de l’Orient.

La basilique de San Vitale abrite des mosaïques de première importance qui ont d’ailleurs influencé Gustav Klimt. On ne la manquera sous aucun prétexte, de même que le Mausolée di Galla Placida.

Dante est mort à Ravenne et son tombeau s’élève à côté de la basilique San Francesco (XIe siècle). On y joue encore régulièrement des représentations de son chef-d’oeuvre, La Divine Comédie.

Après ces sommets de culture, il est permis de souffler un moment, en flânant sur la très animée Piazza del Populo dont la galerie à colonnades aligne plusieurs cafés accueillants. Vous remarquerez également que l’art de la mosaïque est resté bien vivace à Ravenne.

URBINO – En prise directe avec la nature

Non loin de la foule qui se presse en Toscane et en Ombrie, protégée par les sommets des Marches, se cache la fière Urbino. Il suffit d’arriver par l’ouest pour l’apercevoir, perchée sur sa colline, qui vous accueille avec ses deux tours dignes d’un conte de fées.

Une fois dans ses murs, la magie est totale : on se croirait en plein Moyen-Âge. On y trouve, par exemple, le plus beau château Renaissance d’Italie. L’architecte de cette merveille ? Le duc Federico da Montefeltro qui, au XVe siècle, a créé une des cours les plus illustres d’Europe. Son Palazzo Ducale a attiré les plus grands artistes de l’époque et abrite la Galleria Nazionale delle Marche qui s’enorgueillit de chefs-d’oeuvre signés Piero della Francesca, Raphaël et Botticelli. La maison natale de Raphaël est devenue, elle aussi, un (petit) musée.

Depuis le point culminant d’Urbino, on découvre un panorama somptueux sur la campagne environnante qui s’étend à vos pieds comme, jadis, à ceux des ducs d’Urbino.

TRIESTE – Une métropole si peu italienne

Sise à la frontière slovaque, Trieste révèle aux regards ses superbes vestiges, du temps florissant de la double monarchie austro-hongroise. La ville était alors un port de grande importance et une capitale culturelle et cosmopolite incontournable en Europe centrale.

A l’aube du XXe siècle, Trieste était une ville trépidante où des écrivains tels que James Joyce et Italo Svevo aimaient à séjourner. L’allemand était la langue usuelle, comme en témoignent les nombreuses appellations restées en v.o. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Trieste redevient pleinement italienne, tout en conservant un indéniable parfum d’empire : bâtisses de style Liberty, palais néoclassiques, demeures de la haute bourgeoisie...

Les châteaux du XIXe siècle, comme celui de Miramare, bâti par Maximilien de Habsbourg, ont gardé toute leur splendeur. Sans oublier le Castello di San Giusto qui domine le port et a vu le jour au XIVe siècle. Depuis la fin du rideau de fer, la ville a repris contact avec l’est et semble se réconcilier, lentement mais sûrement, avec son riche passé.

  • Office du tourisme de Trieste : Piazza Unita d’Italia ,4
    Tél :
    00 39 40 347 83 12 – www.triestetourism.it

SYRACUSE – L’archéologie les pieds dans l’eau

Syracuse qui s’étend au bord de la mer Ionienne était, dans l’Antiquité, la grande rivale d’Athènes et de Carthage.

Une histoire mouvementée qui a laissé des traces. Cette petite ville où il fait bon vivre recèle, en effet, nombre des monuments historiques datant de l’Antiquité, du Moyen-Âge et de la Renaissance. Les plus importants remontent toutefois à l’époque baroque, car la ville a été entièrement reconstruite au début du XVIIIe siècle, après un violent tremblement de terre. Ce style exubérant se retrouve dans la ville de Noto toute proche. On ne se lasse pas d’arpenter les rues paisibles du vieux centre, sur la presqu’île d’Ortigia.

La Piazza del Duomo abrite ainsi le superbe Dôme, bâti sur les ruines d’un temple grec. Si la chance vous sourit, vous pourrez assister à l’une des processions en l’honneur d’un saint (une tradition très vivace en Sicile). La plus célèbre est celle de Santa Lucia, en décembre, qui voit la statue en argent de la sainte portée par 60 hommes.

Le parc archéologique de Neapolis vaut le détour pour son spectaculaire théâtre grec, l’un des mieux conservés au monde, qui accueille une biennale de théâtre. Les chaudes soirées siciliennes se prêtent à la flânerie le long de l’Alfeo, la promenade en bord de mer, agrémentée de bars sympathiques et très courus.

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