Expo Rubens et son héritage

Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar) accueille dès ce jeudi une exposition consacrée à Peter Paul Rubens, un des peintres les plus novateurs de l’histoire de l’Art. Un artiste anversois qui a considérablement influencé les générations qui lui ont succédé.

Intitulée « Sensation et Sensualité. Rubens et son héritage », l’exposition réunit quelque 160 oeuvres. Il y a ici des toiles représentatives du travail de l’artiste mais aussi, et peut-être avant tout, des créations de ses héritiers sur le plan artistique. Quoi qu’il en soit, Rubens (1577-1640) aura été l’un des peintres les plus innovants de l’histoire de l’Art.

Six thèmes sont évoqués tout au long du parcours : la violence, le pouvoir, la luxure, la compassion, l’élégance et la poésie. Il y a ici 20 peintures, 6 esquisses à l’huile, 8 dessins et 10 gravures de Rubens. Ces oeuvres sont mises en regard avec celles de, entre autres, Arnold Böcklin, Jean-Baptiste Carpeaux, John Constable, Lovis Corinth, Antoine Coypel, Honoré Daumier, Eugène Delacroix, Jean-Honoré Fragonard, Thomas Gainsborough, Théodore Géricault, Jacob Jordaens, Gustav Klimt, Oskar Kokoschka, Charles Le Brun, Hans Makart, Bartholomé Esteban Murillo, Pablo Picasso, Rembrandt, Pierre-Auguste Renoir, Joshua Reynolds, Joseph Mallord William Turner et Jean-Antoine Watteau. Et c’est un véritable paradoxe ! Si Rubens est effectivement inimitable, il aura influencé tous ces artistes et bien d’autres encore.

Lui-même artiste du Nord, il aura été conquis par les splendeurs de la Renaissance italienne et aura le génie de concilier ses diverses sources d’inspiration en un style qui conduira à l’apogée du Baroque. Lors de ses séjours en Italie, il s’imprégnera de l’art du Titien, qui fut son grand modèle, mais aussi de celui du Tintoret. De nombreuses oeuvres de Rubens ont un caractère sensationnel, explicite, puissant et parfois même très violent et cela au service de l’Eglise catholique et des monarques absolus.

Mais il est aussi un peintre sensuel que révèlent ses portraits de famille, ses paysages, ses scènes bucoliques et sa fameuse toile « Jardin de l’Amour », conservée au Musée du Prado à Madrid. Il aura donc aussi fait le lit du Rococo, du Romantisme et de l’Impressionnisme.

Le peintre interpelle certes les artistes du monde entier mais l’intérêt qu’il suscitera s’avère être souvent plutôt sélectif. C’est ainsi que les Espagnols apprécient beaucoup ses oeuvres religieuses. Les Anglais s’inspirent de ses portraits et de ses paysages. Les peintres français sont davantage attirés par l’érotisme et la poésie qui émanent de son oeuvre tandis que les artistes allemands et autrichiens admirent avant tout sa vitalité.

De nombreux artistes ont été subjugués par l’utilisation que fait Rubens de la composition de la couleur ainsi que par les techniques qu’il s’était appropriées et c’est sur ce terreau fertile qu’ils ont mûri et se sont épanouis. C’est ainsi, par exemple, que Velasquez explorera une autre manière de peindre après avoir rencontré Rubens, utilisant une couche d’apprêt plus légère.

Rubens est né à Siegen, en Westphalie, où son père, ancien échevin d’Anvers, avait été amené à se réfugier en raison de ses sympathies pour la Réforme. Il ne découvrira « sa » Métropole qu’à la mort de son père en 1587.

Cette exposition est le fruit d’une coopération entre Bozar, la Royal Academy of Arts de Londres et le Musée des Beaux-Arts d’Anvers (KMSKA) et a bénéficié de prêts de la part de prestigieux musées tels que le « Prado » de Madrid, le « Tate Modern » de Londres, la « Neue Pinacothek » de Munich et le Metropolitan Museum de New York, sans oublier les toiles en provenance de la collection personnelle de la reine Elisabeth II.

« Sensation et Sensualité. Rubens et son héritage », Palais des Beaux-Arts, 23 rue Ravenstein, 1000 Bruxelles. Du 25/9 au 4/1. Du ma au di de 10 à 18h (nocturne le jeudi jusqu’à 21h). Prix : 14 ? ; + 67 : 12 ?. Infos : www.bozar.be

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