© Olivia Van de Putte

Expo : Les identités de Dali

Des fourmis grouillant au sol, des yeux ornant des colonnes, de la monnaie dans les murs, des pattes d’éléphants sortant du plafond... Pas de doute, nous voilà bien dans l’univers de l’extravagant Salvador Dali !  » C’est une oeuvre totale dans une seule expo « , comme l’a résumé René Schyns, commissaire de l’exposition, face à la presse, lors de l’inauguration de  » De Salvador à Dali. Dali comme vous ne l’avez jamais vu « , ce vendredi, au coeur de la grandiose gare des Guillemins, à Liège.

Comme son nom l’indique, cette exposition qui s’ouvre au public ce 27 février, est consacrée aux identités successives du célèbre peintre (1904-1989). Trois identités, trois constantes de sa personnalité, qui permettent de mieux comprendre le grand maître catalan et son oeuvre : son enfance, son évolution artistique avec un focus sur sa muse Gala et sa vie mondaine qui l’a ouvert à la consommation de masse.

Le poids de l’enfance

Après avoir quitté la première pièce où trône une voiture-jardin, nous voilà directement au pied de la tombe de son défunt grand frère... Le ton est donné : nous sommes dans l’espace consacré au poids de l’enfance. Salvador naît à Figueras neuf mois après la mort de son frère qui portait le même prénom... Cette ‘réincarnation’ ainsi que l’éducation surprotectrice de ses parents le marqueront à vie et seront la source de son désir de se singulariser. De là son intérêt pour Freud, la psychanalyse et le subconscient, terrain privilégié des surréalistes. De là aussi son obsession de la mort et du temps qui passe. On peut d’ailleurs admirer là quelques-unes de ses curieuses horloges molles. Autres motifs récurrents du génie surréaliste mis en scène : les fourmis grouillantes et les sauterelles dont il avait une peur panique ! Plus loin, une salle est consacrée à  » L’Angelus  » de Millet. Un tableau fascinant pour Dali qui interprétera le vide, entre les deux personnages de la peinture, comme le cercueil de son frère...

Plus de 150 oeuvres

Peintures dont l’huile sur toile  » Les éléphants  » (1948), sculptures, manuscrits, bijoux, couverts, lanternes, lithographies,... Plus de cent cinquante oeuvres originales et authentifiées, provenant notamment des Fondations Stratton et Niezen-Quiévy et de collectionneurs privés, sont présentées. Certaines n’ont plus été montrées depuis très longtemps, voire jamais en Belgique ou en Europe. Au travers de ces objets, on peut (re)découvrir les thèmes chers à l’artiste éclectique : le rêve, la science, la sexualité ou encore la religion.

Un écrin surréaliste

Toutes ces oeuvres sont intégrées dans un décor surréaliste de plus de 2.000 m2 dans lequel on est immergé, du début à la fin de l’exposition. Pour immortaliser votre visite, ne manquez pas (comme nous !) de vous faire photographier, confortablement installé sur le canapé lèvres (le véritable se trouve à quelques mètres de là) du tableau « Visage de Mae West ».

Une star médiatique

Cette sulfureuse actrice américaine, de même que Disney et Hitchcock en passant par Warhol, compte parmi les personnalités que Dali a côtoyées durant sa vie mondaine. Se considérant comme le seul vrai artiste surréaliste, il multiplie les rencontres people mais aussi les apparitions télévisées, ses activités (spectacles, conférences, publicités, cinéma, mode...) et autres excentricités pour diffuser son oeuvre à grande échelle et se faire connaître du grand public. Stratégie ô combien réussie !

 » De Salvador à Dali. Dali comme vous ne l’avez jamais vu « , Liège Guillemins. Du 27/2 au 31/8. Prix : 12 euro ; 14 euro we et jours fériés. Infos : 04 224 49 38 www.expodali.be

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