Le panorama sur Canary Wharf © OLIVIER MONBAILLU

En train vers le méridien zéro

Nous avons tous étudié le méridien zéro de Greenwich et GMT, le Greenwich Mean Time, à l’école, sans savoir que le 33e arrondissement de Londres valait vraiment le détour !

L’Eurostar vous amène au coeur de la capitale britannique en deux heures. A la sortie de la gare de Saint Pancras, prenez le ferry sur la Tamise, le moyen de transport le plus agréable pour se rendre à Greenwich.

Vingt minutes plus tard, vous voici dans l’arrondissement maritime de la City, le berceau de la mesure du temps. Avec la brise sur la Tamise, le vent de l’histoire nous rappelle que de nombreux marins sont partis d’ici pour gagner le large.

Queen's House
Queen’s House © Getty Images

Le Royal Observatory, traversé par le méridien zéro, est la principale curiosité de Greenwich. On y accède par le Greenwich Park, d’où la vue, depuis le sommet de la colline, est spectaculaire. Le parc abrite la Queen’s House, une ancienne demeure royale, construite en 1638, qui devait offrir à la famille royale une vue imprenable sur la Tamise. C’est toujours le cas aujourd’hui, et les touristes peuvent en profiter.

Un peu plus loin se dresse l’Old Royal Naval College et dans le lointain, on aperçoit le Millennium, Dome et le Canary Wharf.

La boule horaire

En train vers le méridien zéro
© Getty Images/iStockphoto

 » L’Observatoire se reconnaît à la grosse boule rouge sur le toit. Chaque jour, la Timeball est hissée au sommet d’un mât vertical pour retomber à 13 h précises. Ce signal permettait aux marins sur la Tamise de régler leur chronomètre à l’heure de Greenwich avant de partir en mer « , explique notre guide Ian Kirby, Londonien de souche.

Muni de votre ticket d’entrée, vous pourrez voir de vos propres yeux le célèbre méridien de référence, celui qui définit les hémisphères est et ouest.

Poussez la porte et entrez de plein pied dans le XVIIe siècle, l’époque où les Anglais régnaient en maîtres sur les océans du globe. La Tamise était alors très fréquentée par les navires en partance pour les quatre coins du monde. Les capitaines au long cours partaient explorer le nord et le sud, et s’orientaient par rapport à l’étoile polaire et à la position du soleil. Lors des expéditions vers l’est ou l’ouest, il était beaucoup plus difficile de se repérer et cette difficulté est à l’origine de nombreux naufrages. Il fallait absolument un point de référence.

Le fameux méridien de Greenwich.
Le fameux méridien de Greenwich.
© Moment Editorial/Getty Images

Paris +9 minutes

La mondialisation avant la lettre posait un autre problème : comment convenir d’une heure universelle ? Le Royal Observatory a été chargé de voler au secours de la marine. John Flamsteed a été le premier astronome – l’astronome royal – à y effectuer des recherches en 1675. On peut visiter son logement à l’Observatoire car Flamsteed ne faisait pas qu’y travailler, il logeait sur place avec toute sa famille comme les neufs générations d’astronomes qui lui ont succédé. Les télescopes et les appareils de mesure exposés sont particulièrement impressionnants. L’un d’entre eux se trouve à l’endroit exact du méridien. Flamsteed a mesuré le temps qu’il fallait aux étoiles pour repasser devant son télescope, autrement dit en combien de temps la terre tourne sur son axe. Il a calculé la longitude et la latitude qui ont permis, par la suite, de définir les 24 fuseaux horaires.

Comme les navires britanniques étaient plus nombreux à sillonner les océans que ceux de tous les autres pays réunis, l’heure de Greenwich s’est rapidement imposée. D’autant que l’Observatoire de Greenwich était réputé pour la précision de ses données. La mesure du temps, question ô combien importante, a donné lieu au congrès international de 1884, lors duquel le méridien de Greenwich a été officiellement reconnu comme méridien de référence. C’est ainsi que l’heure de Greenwich est devenue l’heure universelle. Les Français qui voyaient cette prédominance britannique d’un mauvais oeil, préféraient parler de l’heure Paris +9 minutes.

Avant de quitter Greenwich pour de nouveaux horizons, n’oubliez de mettre votre montre à l’heure !

ANN HEYLENS

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