Deauville fait son cinéma

La très chic station balnéaire de Deauville se niche au cour de la côte normande, à quatre heures et demie de route de Bruxelles. Depuis plus de 150 ans, elle attire les stars et les beautiful people du monde entier.

Fonder un petit  » royaume d’élégance  » à proximité de Paris. Tel est le rêve du duc de Morny, lorsqu’il décide de bâtir en 1858 une ville en bord de mer. En quatre ans, ce sera chose faite.

Partie prenante dans l’aventure, les Chemins de Fer de l’ouest ont aidé au bon déroulement du projet, reliant d’une traite la capitale française à Deauville, séduisant ainsi toute l’aristocratie de l’époque. Au point que la station balnéaire s’est vue surnommer le 21e arrondissement de Paris.  » Mais nous n’y tenons pas trop, avoue notre guide, Sandrine Chardon. Nous avons notre identité propre.  » Deauville est avant tout un lieu de villégiature, avec ses régates, ses casinos, ses courses hippiques, ses greens de golf et ses boutiques de luxe. Elle accueille chaque année 30.000 personnes mais ne compte que 4.000 habitants.

La ville du 7e Art

Qu’est-ce donc qui fait le charme si particulier de Deauville ? La mer, l’architecture, l’art de vivre certes, mais aussi le cinéma. De nombreux films y ont été tournés et, depuis 1975, le Festival du cinéma américain s’y tient chaque année, entraînant dans son sillage tous les grands noms de Hollywood. La petite histoire veut que Michael Douglas et Catherine Zeta Jones se sont rencontrés ici même en 1998.

Il faut dire que Deauville a des airs de vaste plateau de tournage. Parmi ses hauts lieux, la Promenade des Planches sur le sable (longue de 653 m) attire la beauty-foule depuis sa création en 1923. A l’époque, les dames l’arpentaient en robe longue. Les Années folles ont ensuite vu déferler le tout Paris. Quand on y flâne, il est difficile de ne pas penser à Joséphine Baker, Coco Chanel, Mistinguett ou André Citroën... Les bains pompéiens s’élèvent en bordure des Planches, tandis que les cabines de plage arborent des noms de stars du 7e art. C’est également ici que le cinéaste français Claude Lelouch a tourné, en 1965, son film le plus célèbre, Un homme et une femme. Pour l’en remercier, la ville a baptisé une place Lelouch. Cette très belle histoire d’amour, récompensée par un Oscar, a fait de Deauville, à tout jamais, la plage romantique par excellence.

Le quartier des villas est, lui aussi, très cinématographique : 300 des 555 bâtiments protégés de Deauville s’y trouvent. La folie bâtisseuse qui a gâché tant de plages n’a pas – ou très peu – cours ici. Les superbes maisons anglo-normandes, restées intactes, datent de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

Nous traversons à vélo ce beau quartier qui semble plutôt désert. Mais la guide nous assure que les lieux revivent en haute saison, à mesure que s’ouvrent les volets.

Gabrielle Chanel

La Villa Strassburger se visite sur rendez-vous. Elle a été bâtie en 1907 par Henri de Rothschild, qui l’a revendue au lendemain de la Première Guerre mondiale à un milliardaire américain, Beaver Strassburger. En 1980, son fils a légué la villa à Deauville pour un franc symbolique.

Villa Strassburger Le casino de Deauville

En franchissant le seuil, on se retrouve plongé en 1950. Le salon, les chambres à coucher, les salles de bain avec leur sauna, les anciens numéros de Vogue... tout est resté tel quel. On jurerait que les habitants de l’époque se sont absentés pour quelques heures seulement.

Plusieurs scènes du long métrage autobiographique Coco avant Chanel ont été tournées à la villa. La couturière avait ouvert en 1913 à Deauville l’une de ses premières boutiques. Sa collection inaugurale s’inspirait des ensembles sport chic que l’on portait dans les rues de la station balnéaire, en particulier la marinière que Chanel a contribué à rendre indémodable. Le maillot de corps porté à l’origine par les marins est resté un emblème de Deauville.

Le sommet du G8

Deauville s’enorgueillit d’un riche passé mais la ville ne se contente pas de regarder dans le rétroviseur. Elle a réussi à greffer sur la saison estivale nombre d’activités culturelles, de congrès et d’événements hippiques.

Souvenez-vous du sommet du G8 en 2011.  » Barack Obama, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont logé ici, se souvient Laurent Roussin, directeur du très chic hôtel Royal Barrière, avec des étoiles dans le regard. On a dû fermer la ville mais quel souvenir, quelle expérience ! J’ai rarement vu des gens avec un tel charisme « , assure-t-il en nous faisant visiter la vénérable bâtisse de 1912.

À un jet de galet s’élève Le Normandy, tout aussi prestigieux et qui date de la même époque. Un couloir secret mène du 5 étoiles au casino. Aujourd’hui encore, ce temple du jeu, tout de marbre et de velours, n’a rien perdu de sa force d’attraction. Le sympathique théâtre du casino affiche un fameux programme. Nous y dînons un soir, au beau milieu de la salle de jeux pleine à craquer. Manger parmi les tables à jouer est une agréable façon de goûter à l’atmosphère des lieux... sans flamber. De quoi se sentir, le temps d’un soir, appartenir au beau monde de Deauville.

Pratique

Y aller
La voiture est le meilleur moyen d’aller à Deauville. Comptez environ 4 h 30 depuis Bruxelles.

Infos
Deauville Tourisme, 112 rue Victor Hugo, Deauville – tél. +33 02 31 14 40 00 et www.deauville.org. Visites de la Villa Strassburger : renseignements auprès de l’office du tourisme.

Festival du cinéma américain de Deauville: du 31 août au 9 septembre 2012 inclus.

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