Danemark. La trace d’Andersen

Dans la petite ville d’Odense, dans le sud du Danemark, il était une fois un enfant pauvre né en 1805. À 14 ans, sa vie bascula : orphelin d’un père cordonnier, Hans Christian Andersen partit pour Copenhague, où il se mit sous la protection d’un philanthrope, Jonas Collin. Directeur du Théâtre royal, celuici lui permit de faire des études. Peu à peu, l’existence se mit à ressembler à l’un des innombrables contes qu’il écrirait un jour. Bohème, curieux de tout, cet amateur de bonne chère avait la bougeotte. Suivons les traces de cet infatigable voyageur à travers les quatre cent six îles qui forment le Danemark ! Et d’abord Copenhague, où Andersen vécut, jamais à plus de dix minutes de marche du Théâtre royal. Il habita ainsi plusieurs maisons colorées du vieux port et écrivit Le Briquet, dans une demeure portant le numéro 20. Aujourd’hui, les touristes déambulent le long des quais où tangue une fl ottille de vieux gréements. Copenhague s’est offert un nouveau théâtre, tout proche, et un Opéra résolument contemporains. Ils ouvrent sur la perspective de la place Amalienborg, bordée de quatre palais, dont celui du roi, où Hans Christian Andersen fut solennellement reçu à 22 ans.La Petite SirèneÀ l’embouchure du port, des centaines de visiteurs descendent chaque jour de bateaux de croisière et se précipitent vers Den Lille Havfrue, la célèbre statue de la Petite Sirène. Elle fut posée sur son rocher, à l’entrée du port, en 1913, hommage de Copenhague à l’héroïne du conte. Depuis, elle reste éternellement songeuse face à la mer, cette Petite Sirène, dont la tête et les bras furent maintes fois volés, mais toujours retrouvés ou remplacés. Paisible, aérée, Copenhague échappe au tourbillon vibrionnant d’autres capitales européennes.La ville d’Andersen se laisse découvrir à pied ou même à l’arrière d’un cyclo-pousse qui, en quelques minutes, emporte le voyageur du port à la place de l’Hôtel-de-Ville. Le lieu est le miroir de la mentalité danoise, ouverte à toutes les cultures. Devant la statue dorée de l’évêque qui fonda la cité, en 1167, des Indiens jouent de la guitare électrique, tandis qu’une jeune fille vêtue à la mode gothique file sous le veau d’or qui se balance au-dessus de Stroget, la grande artère piétonne et commerçante. C’est ici qu’Andersen rencontrait le philosophe Sören Kierkegaard pour des discussions souvent orageuses.Parc d’attraction en plein centre-villeL’écrivain assista aussi à l’inauguration du parc de Tivoli, en 1843. En plein centre-ville, les jeunes gens de 2008 y chevauchent toujours les montagnes russes ou s’exercent au tir. Les recettes à succès de Tivoli n’ont pas changé : on y mange, on s’y amuse et on se laisse porter par les musiques du monde jouées par des orchestres venus de partout.Hans Christian Andersen sillonna son pays d’un bout à l’autre. Jusqu’à Elseneur (Helsingor), sur la côte est, où le roi l’avait envoyé étudier.Lui emboîtant le pas, on peut en chemin découvrir la maison de Karen Blixen, l’autre grand écrivain danois, à Ringsted. De son bureau, l’auteur de Out of Africa et du Dîner de Babette contemplait la mer en composant des bouquets de fl eurs. En poursuivant la route côtière jusqu’à l’île de Seeland, on retrouve Andersen au terrible château de Kronborg, à Elseneur. À l’intérieur de la puissante forteresse qui surveille la Suède toute proche, on quitte Andersen pour Shakespeare. C’est dans ce château austère respirant les complots, les intrigues ou les meurtres entre héritiers que le grand William situa l’action de son Hamlet.Loin de l’atmosphère pesante du château, la ville d’Elseneur étale joyeusement ses maisons basses et colorées et leurs cours débordant de roses trémières.La plus belle île danaoiseUn pont de 20 km relie Seeland à la Fionie, la plus belle des îles danoises. C’est là que naquit Andersen, là aussi qu’il avait ses amis les plus proches. Il séjourna à plusieurs reprises au château d’Egeskov, l’un des plus beaux du pays.Le potager d’artichauts, le jardin de roses ont conservé leur aspect de 1842, quand Andersen s’y promenait. L’histoire récente du château tient aussi du conte de fées puisqu’en 1985 un riche Japonais fi nança la réfection de la toiture en échange de l’autorisation de construire une exacte réplique d’Egeskov au pays du Soleil- Levant. Drôle d’idée car, comme l’écrivait Andersen,  » le château a autant de portes que de semaines, de cheminées que de mois, de fenêtres que de jours « . La Fionie est aussi le repère de castels, moulins, chaumières et villages au charme bucolique qui ont inspiré le grand conteur danois. Mais c’est à Odense, où il vécut jusqu’à l’âge de 14 ans, qu’on comprend mieux son extraordinaire désir de revanche sociale.L’émotion gagne en découvrant la cour où, gamin, il rêvait de princesse en détresse tombant sous le charme d’un petit soldat surgi de nulle part pour la secourir. Aujourd’hui, le fi ls du cordonnier est célébré partout dans la cité.Sur Munkemollestraede, la masure aux murs jaunes et au toit rouge qui l’a vu grandir n’a pas changé : deux lits, un poêle et la table où son père travaillait... Jadis au centre d’un quartier insalubre, la maison est désormais le coeur d’une zone résidentielle abritant le vaste musée qui accueille ses manuscrits, sa correspondance et ses créations de collages. D’ailleurs, pour se remémorer l’atmosphère de ce XIXe siècle, il suffi ra de se promener dans le superbe écomusée d’Odense, où vingt-six maisons ont été patiemment remontées en pleine nature. De la taverne à la maison du pasteur, du moulin à la demeure du tisserand, on retrouve l’âme du Danemark qui inspira les rêves d’Andersen.Plus d’infoswww.visitdenmark.com Y ALLER ? En avion. Bruxelles- Copenhague avec Bruxelles Airlines à partir de 114 ?. www.brussellesairlines.com SE LOGER ? À Copenhague : Admiral Hotel. À deux pas du vieux port, un hôtel donnant sur l’eau et très joliment aménagé.Ch. dble à partir de 208 ?. Toldbogade 24-28. Copenhague. Tél. : 00 45 33 74 14 14.? Maryenlist. Confortable et donnant sur la mer. Piscine chauffée. Ch. dble à 165 ?. Nrd Strandvej 2. Helsingor. Tél. : 00 45 49 21 40 00.? La Fionie compte un grand nombre de B&B, solution plus économique pour quelques jours, surtout s’ils sont équipés d’une cuisine.À VISITER ? Écomusée d’Arhus. Créé en 1909, il abrite plus de 70 maisons, dont l’ancien bâtiment de la Monnaie de Copenhague. Un vrai village où l’on peut se restaurer, se promener en calèche et retrouver les épiceries d’antan.

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