Gérard Depardieu dans "Vatel" de Roland Joffé © Tous droits réservé

Ce soir, on mange comme au cinéma !

Vous avez salivé devant le film Vatel, avec Gérard Depardieu ? Devant les scènes de banquet du Satiricon de Fellini ? Et cette recette de matelote tellement vantée dans  » Mon oncle Benjamin « , c’est quoi ? Le ciné-club du Petit Lancelot vous permet de redécouvrir de grands classiques du 7e art sous l’angle gastronomique, avec dégustation à la clé !

C’est devenu un classique du cinéma français, de ceux qui repassent régulièrement à la télévision en période de fêtes : « Mon oncle Benjamin », film d’Edouard Molinaro de 1969 et mettant en scène Jacques Brel, a tout du feel good movie.

Si les esthètes regrettent parfois une réalisation discutable, les personnages y sont truculents, les dialogues font souvent mouche et constituent une ode à la bonne chère. Les scènes de repas sont légion, arrosés plus que de raison, et on y parle poularde, matelote, pâté de lièvre, bons vins... De quoi donner envie de se mettre à table, pour goûter les mets présentés dans le film !

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C’est justement ce que propose le Petit Lancelot, un centre itinérant de diffusion d’histoire de l’alimentation et de la gastronomie animé par Pierre Leclercq. Ce dernier, historien spécialisé et cuisinier diplômé (il a notamment dirigé le premier « archéorestaurant » de Belgique), propose chaque mois un « ciné-club » au Préhistomuseum de Flémalle, dans lequel un film historique est analysé sous son angle gastronomique. « Chaque séance débute par un exposé sur le film et les références à l’alimentation qu’on y trouve, explique Pierre Leclercq. Nous le visionnons ensuite, avant de déguster un repas tel qu’on le trouve dans le film ou, quand c’est impossible, qui s’en rapproche un maximum. Pour ne citer qu’un exemple, il serait utopique de refaire le banquet complètement hallucinant et décadent qu’on peut voir dans le Satyricon de Fellini. Mais on peut cuisiner des plats prisés de la haute société romaine grâce au recueil d’Apicius, un livre de recettes datant du IVe siècle. »

Sélection rigoureuse

Pour l’heure, le premier cycle de ce ciné-club un peu particulier comporte huit séances, mettant chacune à l’honneur un film relatif à une période historique : citons ici simplement l’antiquité (avec le « Satyricon« , de Fellini), le Moyen-Âge (avec les « Visiteurs du Soir  » de Marcel Carné), le XVIIe siècle (« Vatel« , de Roland Joffé) ou encore la Belle Epoque (« Le festin de Babette« , de Gabriel Axel).

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« Tous les films ont été sélectionnés pour leur approche gastronomique, poursuit l’historien. Or, il n’existe pas tellement de films convaincants à ce niveau : le plus souvent, les reconstitutions de repas sont très décevantes. J’ai revu le film Ridicule, que pourtant j’adore : la recherche au niveau de la représentation des banquets a été complètement bâclée, presque rien n’est correct, de la décoration aux services employés. En fait, pour chaque période historique, il y a peut-être un ou deux films qui sont exploitables, c’est-à-dire qui représentent à la fois bien les scènes de table... et qui ne sont pas des navets ! Curieusement, les scènes de festin les plus crédibles pour le Moyen-Age ou la Renaissance datent de la fin des années 30, début des années 40.« 

Une fois les films sélectionnés, Pierre Leclercq prend note des dialogues relatifs à l’alimentation, décortique les scènes de table, avant de se mettre aux fourneaux. « Pour cuisiner les plats, je possède la majorité des recueils de recettes existants, tout du moins jusqu’au XIXe siècle, et j’en ai travaillé beaucoup. Par ailleurs, au niveau de la vaisselle, j’ai pas mal de répliques historiques : tranchoirs médiévaux, reproductions de verres antiques, plats, couverts...« .

A ce propos, rien n’empêche les convives de manger comme dans le film, à la mode du temps représenté. « Dans Vatel, qui n’est peut-être pas un chef-d’oeuvre de cinéma mais qui reconstitue superbement les banquets, on voit Louis XIV manger avec les doigts. C’est tout à fait correct, l’usage de la fourchette ne s’est généralisé que plus tard. Il suffit de regarder le film pour s’apercevoir que ce n’est pas pour autant que le souverain se bâfre. Ce peut être très élégant de manger de cette manière ! » Mais que les moins téméraires se rassurent : lors des ciné-clubs, il reste tout à fait possible de manger à l’aide de couverts tout ce qu’il y a de plus modernes.

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Reste une dernière petite question : finalement, qu’est-ce donc que cette « matelote » dont parle avec des étoiles plein les yeux Machecourt, beau-frère de Jacques Brel dans « Mon oncle Benjamin » ? « Il existe plusieurs recettes, car c’était un plat très populaire au XVIIIe siècle, mais grosso modo, c’est un poisson cuit à l’étuvée dans le vin avec des oignons, du laurier et un roux à base de farine et de beurre, qui permet de lier la sauce. » On en saliverait presque...

Ciné-Club du Petit Lancelot, une séance par mois (60€/séance pour le film, 4 plats, un dessert, deux verres de vin ainsi qu’un syllabus détaillé et illustré. Possibilité d’obtenir un tarif réduit via la « carte avantage ». A noter que le Petit Lancelot propose également un cycle de 10 conférences consacré à l’histoire de l’alimentation.

Plus d’infos et programme détaillé sur le site du Petit Lancelot (petitlancelot.be).

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