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6 conseils pour cultiver votre jardin au naturel

Puisque la vente des pesticides est interdite, transformons notre jardin en véritable îlot de biodiversité. À la clé: des oiseaux, des abeilles, des papillons, des fleurs... et des fruits et légumes sans résidus.

Les bonnes raisons de s’y mettre

Depuis plus d’un demi-siècle, de bien mauvaises habitudes ont été prises en matière de jardinage. Souvent en fermant les yeux sur les impacts néfastes, voire dramatiques, pour l’environnement et notre santé. Désormais, une nouvelle aire du jardinage s’ouvre.

Laisser vivre la biodiversité

Chacun a pu constater les limites des pratiques anciennes de jardinage avec ses emplois abusifs de pesticides qui empoisonnent durablement le sol, affaiblissent les plantes et détruisent la flore et la faune locales. Par chance, notre vision du jardinage a bien évolué. Aujourd’hui, elle s’inspire volontiers de la nature où chaque écosystème fait montre de résistance aux agressions et même de résilience. Les haies en mélanges d’arbustes ont remplacé les stériles murs de thuyas condamnés à dépérir. Les oiseaux, dont les populations s’effondrent, y trouvent leur pitance tout en contrôlant les invasions de chenilles et de parasites. Bonne nouvelle: un gazon mal tondu, colonisé de fleurs, n’est plus considéré comme une marque de négligence. Bien au contraire, c’est une chance d’accueillir les abeilles et autres insectes butineurs qui polliniseront les arbres fruitiers. À l’instar du jardin d’agrément, le potager trouve son équilibre dans la diversité des végétaux cultivés. La cohabitation des légumes, des fleurs et des plantes aromatiques est garante de leur bonne santé.

Miser sur les petites bêtes

Sans même vous en rendre compte, des myriades d’insectes veillent sur vos cultures. L’emblématique coccinelle et ses larves dévorent frénétiquement les pucerons. Plus discrète, une microguêpe pond dans le corps du parasite qui sera peu à peu dévoré. La cécidomyie et le syrphe déposent leurs oeufs au sein des pucerons noirs et verts qui serviront ensuite de garde-manger aux larves. La chrysope aux ailes diaphanes préfère traquer les petits acariens qui sucent la sève des arbustes et des légumes. Et c’est la nuit que le carabe part à la chasse aux chenilles des arbres fruitiers. Pour que ces précieux auxiliaires investissent votre jardin, il faut cultiver une grande variété de plantes. Et accepter que des végétaux sauvages (ortie, fleurettes, lierre, sureau...) se ressèment dans votre jardin. Il est même possible de les accueillir en plaçant un hôtel à insectes au beau milieu du potager. Soyez rassuré, même après des années de traitements aux pesticides chimiques de synthèse, vous verrez peu à peu la vie renaître dans le jardin et tout un équilibre s’installer.

Marier les fleurs aux légumes

Traditionnellement, un rang d’oeillets d’Inde ou de tagètes est semé au pied des tomates. C’est joli mais aussi très efficace pour repousser les parasites des racines que sont les nématodes. Vous pouvez aussi tester d’autres associations qui permettent d’éloigner et même de piéger les insectes indésirables. L’odeur forte de l’oignon ou de l’échalote repousse la mouche qui se plaît à pondre sur les carottes. Des aromatiques comme la sauge, l’hysope et le thym dissuadent la piéride du chou de venir y pondre. La capucine joue comme un aimant pour les pucerons qui s’y agglutinent, laissant ainsi tranquilles les légumes voisins. Les feuilles collantes du tabac d’ornement jouent le papier tue-mouche avec les aleurodes du potager. Autant de mariages heureux et naturels pour se dispenser de traitements.

Utiliser les potions magiques

À faire soi-même ou à acheter tout prêt en jardinerie, les préparations à base de plantes ont le pouvoir de soigner vos cultures. Une décoction de prêle à l’action fongicide prévient la cloque du pêcher. L’infusion de mélisse chasse les pucerons et autres aleurodes qui affaiblissent vos fleurs et légumes. La macération de tanaisie préserve du mildiou de la pomme de terre et le purin laisse peu de chance à la piéride du chou. Et contre la pourriture du fraisier et la fonte des semis, une décoction d’ail aura une belle action préventive. Sans oublier le purin d’ortie qui renforce le pouvoir naturel des plantes contre les maladies. Facile d’emploi, les préparations diluées s’appliquent par pulvérisation sur les feuillages.

Opter pour les traitements naturels

Inévitablement, le jardinier va devoir se tourner vers d’anciens produits de base qui ont fait leurs preuves. Le cuivre, vendu sous forme de bouillie bordelaise, traite préventivement la cloque du pêcher ou le terrible mildiou de la vigne et de la tomate. À utiliser avec parcimonie car les résidus s’accumulent au fil du temps dans le sol. Alors ne traitez le pêcher que deux fois l’an: au moment du débourrement (quand le bourgeon commence à s’ouvrir pour donner une feuille ou une fleur), puis à la chute des feuilles. Sur la vigne, testez des pulvérisations de bicarbonate de potassium dilué à 5% dans l’eau avec de l’huile végétale. Enfin, optez pour des variétés de tomates peu sensibles comme Fantasio et Maestria. Des arrosages au purin d’ortie et de consoude renforceront leurs défenses.

Que faire des vieux produits?

Ne jetez pas à la poubelle les boîtes de pesticides et de désherbants désormais interdits. Déposez-les dans le bac des produits dangereux de votre déchetterie.

Auteur : Pierre-Yves Nédélec (NT-F.com)

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