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Trop tard pour investir dans l’or ?

L’or a franchi la barre des 1.500 dollars l’once. Le prix de l’or est actuellement à son plus haut niveau depuis six ans. Est-ce le moment de se ruer sur le précieux métal ?

Pour gagner de l’argent, il faut investir à... contretemps. C’est-à-dire qu’il faut acheter le produit quand peu de monde y croit, quand son prix est bas. Il faut ensuite attendre et espérer qu’il remonte plus haut. Quand tout le monde s’intéresse à un produit, quand son prix atteint des sommets, il est alors trop tard pour réaliser une belle plus-value à court ou à moyen terme (on insiste sur le court terme). C’est généralement le cas pour les actions. Et de l’or aussi.

Actuellement, les pages économiques des journaux évoquent le statut de valeur refuge de l’or, notamment en ces temps de guerre économique sino-américaine et autres tensions géopolitiques. Il y a aussi l’augmentation colossale de la dette à taux négatif (15.000 milliards de dollars). Une dette à taux négatif ? Le taux payé par la Banque Centrale Européenne sur les dépôts excédentaires que les banques viennent déposer chez elle est, par exemple, de -0,40%. Celui qui prête l’argent verse des intérêts à l’emprunteur. C’est paradoxal. C’est aussi quand les investisseurs recherchent avant tout la sécurité. Ils préfèrent les titres de dette d’Etat.

Est-il encore temps d’investir dans le métal précieux ?

Voilà pour le contexte. Alors, pour en revenir à notre question de base : le prix de l’or a-t-il atteint son paroxysme ? Autrement dit : d’autres hausses sont-elles encore possibles pour le métal jaune ? Tout dépend des points de vue et nous n’avons hélas pas de boule de cristal. Les avis sont mitigés. Vu le climat géopolitique, les analystes de Goldman Sachs estiment que l’once d’or pourrait casser le plafond des 1.600 dollars dans les 6 mois à venir.

Igor de Maack, gérant de DNCA Investments, évoque le fait que Pékin peut manipuler sa devise pour rendre les marchandises chinoises plus compétitives malgré les taxes américaines. Il pense que « si le sujet des tarifs douaniers se déplace sur le terrain des changes, alors l’or, la relique barbare continuera son envolée puisque les monnaies sans rendement n’auront plus de véritable valeur. L’or redeviendra naturellement un étalon. »

Par contre selon le gestionnaire de fonds Ethenea : « le métal précieux a décollé. Le rallye a ensuite encouragé d’autres investisseurs à envisager l’or à nouveau. Malgré sa forte performance récente, nous nous attendons à une stabilisation, voire une baisse du cours de l’or dans le cas où les rendements réels augmentaient, le dollar se renforcerait sensiblement (...) »

Conclusion ?

Difficile de prévoir le cours de l’or demain. L’or, bien que n’offrant pas de rendement, est néanmoins redevenu une épargne « plus sécurisée » pour les investisseurs. Et ce n’est pas spécialement une bonne nouvelle pour l’économie comme le signifient les analystes de Commerzbank, « l’appétit pour le métal jaune reflète l’aversion de plus en plus forte des investisseurs face au risque. »

Enfin, l’or n’est pas la seule valeur refuge. « D’autres valent également la peine d’être considérés, conclut Ethenea. Du point de vue historique, les bons du Trésor américain et le dollar sont considérés comme des valeurs refuges. En cas d’escalade de la guerre commerciale ou monétaire, nous nous attendons à ce que ces deux actifs affichent une bonne performance. (...) Outre le dollar américain, nous considérons le franc suisse et le yen japonais comme des devises refuges importantes. »

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