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Trop peu d’appels mystères pour lutter contre la discrimination à l’embauche

Les tests de situation anonymes, appelés également « mystery calls » que peut mener l’inspection du travail, n’ont dans la pratique eu que peu d’effet. Dès lors, la discrimination à l’embauche n’est pas suffisamment combattue, rapporte De Morgen.

Depuis 2018, l’inspection du travail peut réaliser ces « mystery calls » pour déterminer si un employeur fait preuve de discrimination lors d’embauches de nouveaux personnels. Comment ça fonctionne? Les inspecteurs sociaux peuvent employer un pseudonyme et se faire passer pour des travailleurs potentiels auprès de n’importe quel employeur ou société d’intérim, de titres-services, etc. afin de vérifier si une discrimination a été ou est commise. Mais ces mystery calls n’ont finalement pas de résultats, puisque l’inspection du travail a eu, en fin de compte, peu recours à ce système.

En 2020, 40 dossiers ont été ouverts, selon les chiffres communiqués par le ministre de l’Emploi, Pierre-Yves Dermagne (PS) à la députée PTB, Maria Vindevoghel. Et sur ces 40 dossiers, seuls 5 ont été retenus. Aucun de ceux-ci ne résultait d’un appel mystère. Si bien qu’en 2020, il n’y a eu en fait aucun contrôle.

La faute au covid?

M. Dermagne met cela sur le compte de la crise du coronavirus et des confinements, lorsque de nombreuses entreprises ont fermé et que moins d’embauches ont eu lieu. Des tests de situations auraient été « inopportuns ».

Pourtant, avant la pandémie ces appels mystères étaient peu appliqués. Entre avril 2018, lorsque la législation a été approuvée, et 2020, il y en a eu moins de 10, selon le ministre.

Les recherches pointent pourtant que les discriminations sur la base de l’origine, de l’âge, de l’orientation sexuelle sont un problème constant.

Modifications en cours

Le cabinet du ministre Dermagne a fait savoir à Belga en réaction que la loi est actuellement en cours de modification : « En mars, l’initiative a été prise avec un avant-projet pour améliorer la loi. L’avis de différents organismes, tels qu’Unia et l’Autorité de protection des données, a été reçu. Nous attendons maintenant la position des partenaires sociaux du Conseil national du travail, mais nous souhaitons que la loi entre en vigueur au plus tard le 1er janvier 2022″, a précisé un porte-parole.

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