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Pourquoi votre assurance incendie augmente

L’augmentation du prix des matériaux, du coût de la main-d’oeuvre et les catastrophes naturelles font grimper les primes. Au minimum + 5,6%.

Votre police d’assurance habitation a probablement augmenté, au minimum, de 5,6% depuis le 1er janvier. En cause? L’indice Abex qui suit l’évolution du prix de la construction. Et avec l’augmentation du prix des matériaux, du coût de la main-d’oeuvre et des chantiers perturbés par le covid, cet index est passé, en novembre dernier, à 906. Soit une augmentation de 5,6%. Le hic, c’est que cet indice sert aux assureurs à « indexer » leurs contrats.

« Si la majeure partie des compagnies appliquent l’indice Abex, commente Nevert Degirmenci, porte-parole d’Assuralia, l’Union des entreprises d’assurances, ce n’est en réalité pas la prime qui est indexée, mais les capitaux assurés qui correspondent à la valeur de reconstruction à neuf de l’habitation. L’Abex indexe donc les capitaux assurés de sorte que ceux-ci sont toujours conformes à l’évolution des prix des matériaux et de la main-d’oeuvre. Cette mise à niveau des capitaux a des répercussions sur la prime. C’est nécessaire pour que l’assureur puisse faire face à ses engagements en cas de sinistre. »

LES CATASTROPHES NATURELLES

Mais il n’y a pas que l’indice Abex qui fait gonfler la note du consommateur. Des compagnies comme AG et AXA répercutent le coût des catastrophes naturelles avec respectivement une augmentation de 1,5 et de 1,7% des primes. Les autres compagnies devraient suivre le mouvement. « On pourrait s’offusquer de cette augmentation, mais on demande aux assureurs de couvrir de plus en plus, affirme Patrick Cauwert, le porte-parole des courtiers en assurance. Il n’y a pas que les inondations, ce sont toutes les catastrophes naturelles qui impactent la charge sinistre. La nouvelle loi interprétative sur ces catastrophes y est aussi pour quelque chose. Les affaissements de terrain dus aux sécheresses viennent désormais s’ajouter à la liste des dommages couverts. »

Réduire le montant assuré pour faire baisser la prime est une mauvaise idée

Par ailleurs, le coût de la réassurance explose. Il faut savoir que nos assureurs paient des primes à des réassureurs qui sont en quelque sorte « les assureurs des assureurs. ». Il s’agit de firmes internationales qui prennent en charge une partie des risques souscrits par les compagnies locales. Un réassureur est utile pour que la compagnie de ce coin du monde où une éruption volcanique ravage tout puisse tenir ses engagements. Mais comme les catastrophes naturelles se multiplient partout autour du globe, les tarifs augmentent et sont répercutés sur les clients finaux.

UNE AUGMENTATION DE 7,1%?

« Il est incorrect de dire qu’une prime incendie va augmenter de 7,1%: soit 5,6% pour l’ABEX et 1,5% pour les catastrophes naturelles, tempère un courtier. Car si la hausse de l’Abex impacte toute la prime, la hausse catastrophe naturelle n’en impacte qu’un tiers. Prenons une prime à 600 €. Les 1,5% catastrophes naturelles ne s’appliqueront que sur 200 €. »

Reste que la hausse tarifaire est sensible. Et que le consommateur n’a hélas pas vraiment d’alternative, sauf s’il réduit le montant assuré. Ce serait une mauvaise idée. Car même pour le plus petit des sinistres, il ne serait indemnisé qu’en proportion, par exemple à 50% si son habitation de 400.000 € n’est assurée que pour 200.00 €. C’est le principe de la règle proportionnelle en assurance.

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