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Obligatoire d’installer une citerne d’eau de pluie?

Les règles deviennent plus strictes en Flandre. Mais qu’en est-il en Wallonie et à Bruxelles? Et puis, est-ce rentable une citerne pour les eaux pluviales?

En Flandre, les nouvelles habitations ou logements rénovés devront disposer, à partir du 2 octobre 2023, de citernes plus importantes d’eau de pluie. Une nouvelle directive reprécise qu’une citerne de 5.000 litres sera le minimum obligatoire. Mais pour les bâtiments dont la toiture excède les 80 m², la citerne devra posséder une capacité d’au moins 7 500 litres. Si le toit a plus de 120 m², la capacité passe à 10.000 litres.

L’idée est de mieux armer la Flandre contre la sécheresse et de se servir de cette eau pour alimenter les toilettes, la machine à laver, arroser le jardin, de nettoyer, etc.. Car les usages potentiels de l’eau de pluie récupérée représentent jusqu’à 50/60% de la consommation quotidienne moyenne d’un ménage. Par ailleurs, l’ordonnance flamande sur l’eau de pluie précise qu’en cas de débordement de la citerne, l’eau devra pénétrer dans le sol par un système d’infiltration et non plus s’écouler dans les égouts.

En Wallonie et à Bruxelles

En région bruxelloise, les citernes d’eau de pluie sont également obligatoires pour toute nouvelle construction ou rénovation. Un règlement régional d’urbanisme impose une dimension minimale de la citerne d’eau de pluie de 33 litres au m² de surface de toiture en projection horizontale. L’objectif est notamment d’éviter une surcharge du réseau d’égouts. En Wallonie par contre, c’est à l’appréciation des autorités locales. La citerne d’eau pluie n’est obligatoire que dans certaines communes. Environ une commune sur cinq la demande.

Une obligation qui a un coût

Dans le « Plus Magazine » de mars 2022, nous avions calculé le coût d’une citerne d’eau de pluie et le retour sur investissement. Nous reprenons ici les considérations purement financières, notre article évoquait alors aussi les bénéfices pour l’environnement.

On se base ici sur une citerne « classique » de 5.000 litres en béton, souvent recommandée car elle neutralise l’acidité naturelle de l’eau de pluie. Cette citerne va devoir être acheminée et il faudra entreprendre des travaux de terrassement. Ensuite, l’installation comprendra des travaux de plomberie, un système de filtration, des réseaux d’eau de pluie et de ville bien distincts, une évacuation du trop-plein séparée des eaux usées, etc.

Le coût de l’installation sera fort variable, entre 5.000 et 9.000 € TTC à la grosse louche. De nombreux critères interviennent : si l’endroit est accessible, si vous mettez la main à la pâte, la qualité du matériel installé, si les travaux bénéficient d’une TVA à 6%, etc.

Sans oublier les coûts d’entretien

Il faut régulièrement nettoyer les filtres ou les remplacer (une quarantaine d’euros) tous les 12 mois si vous ne le faites pas régulièrement. La citerne devra être nettoyée tous les 10 ans pour enlever les boues qui se sont déposées dans le fond, dont un coût indicatif de 200 €.

Le retour sur investissement

Un ménage de quatre personnes peut espérer une économie d’eau de l’ordre de 600 € par an. Notons que le calcul date de 2021/2022. Il doit être revu à la hausse. Les Bruxellois vont par exemple payer leur eau 14,5% plus cher cette année. Le retour sur investissement serait d’une bonne dizaine d’années selon le coût de l’installation et les frais d’entretien récurrents. Mais ce calcul ne prend pas en compte l’électricité pour faire fonctionner la pompe. Néanmoins, l’eau de pluie ne contient pas de calcaire, ce qui permet de préserver plus longtemps les appareils dotés d’une résistance chauffante comme les lessiveuses.

Des subsides par sa citerne ?

Il existe des subsides communaux pour une installation de récolte des eaux de pluie. Ils sont généralement compris en entre 250 et 600 €. Certaines communes proposent une prime à l’installation d’une citerne à eau de pluie. Pour en savoir plus, cliquez ICI.

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