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Mais où va l’immobilier ?

Une maison coûte aujourd’hui en moyenne 11.000 € plus cher que l’an dernier. Il y a eu moins de transactions à cause du virus. Les maisons à la campagne ont gagné en puissance. Une légère baisse du prix de l’immobilier résidentiel est attendue pour la fin de l’année.

 » Nous tablons sur une baisse des prix de l’immobilier résidentiel d’environ 0,5 % en 2020 et de 1% en 2021 « , avance Belfius research qui vient de sortir une analyse de la situation immobilière en Belgique. La construction a reculé durant trois mois consécutifs à la suite du covid-19. Mai et juin ont laissé apparaître une reprise de l’activité dans la construction et l’immobilier. Au premier trimestre, il y a eu un tiers de transactions immobilières en moins que la normale en raison de la combinaison du confinement et de l’effet négatif du bonus logement.

Selon les statistiques des notaires, durant les 9 premiers mois de l’année 2020, le prix moyen d’une maison en Belgique s’élevait à 274.409 €. Il s’agit d’une augmentation de +4,7% par rapport à 2019. Si l’on tient compte de l’inflation (0,3%). Cela signifie qu’une maison coûte aujourd’hui en moyenne 11.000 € plus cher que l’an dernier. L’activité immobilière durant le 3ème trimestre 2020 a été très chargée par effet de rattrapage. Mais si l’analyse porte sur les 9 premiers mois de l’année, le nombre de transactions immobilières est en baisse de – 3,5% par rapport à 2019.

Recul des prix

Il y a eu traumatisme économique avec le covid. Et il n’est hélas pas fini.  » Nous tablons donc sur un recul des prix de l’immobilier en 2020 à la suite d’une diminution des revenus des ménages, expose Belfius research. Malheureusement, il est trop tôt pour conclure sur la base des chiffres semestriels que les prix des maisons sont immunisés contre la récession actuelle. Généralement, il faut un peu plus longtemps avant que le marché immobilier ne soit touché par un choc économique. La plupart du temps, c’est d’abord la confiance qui recule, suivie par l’activité, et ce n’est qu’après que l’on voit l’effet sur les prix. « 

 » Une récession se fait surtout sentir sur le marché immobilier en raison de la perte de revenus des ménages. Nous prévoyons que le coup dur porté aux revenus sera échelonné et qu’il se manifestera en 2020 et au premier semestre de l’année prochaine. De ce fait-là, nous tenons compte d’une baisse des prix de l’immobilier résidentiel d’environ 0,5 % en 2020 et de 1% en 2021. Le retour à une croissance positive des revenus fera de nouveau progresser les prix à partir de fin 2021 mais à un rythme plus lent que les années précédentes.  »

Pas une catastrophe, petite correction

Une diminution des prix est toujours désagréable mais elle n’est pas synonyme de catastrophe pour le marché immobilier, conclut Belfius research.  » Pour les propriétaires d’habitations, depuis 2016, l’inflation de l’immobilier a largement dépassé les 2 % et l’an dernier, 4 % s’y sont même ajoutés. La flambée des prix des dernières années rend plus facile à digérer une correction de quelques pour cent.  » En outre, l’environnement des taux reste favorable au marché immobilier. Le taux moyen pour un crédit hypothécaire (durée > 10 ans) est passé en juin pour la première fois sous la barre de 1,50 %. L’intérêt des investisseurs pour l’immobilier résidentiel belge reste en en outre très marqué.

Retour en grâce de la maison à la campagne

 » On observe une différence entre le marché wallon et flamand d’un côté, et le marché bruxellois de l’autre, détaille Renaud Grégoire, notaire et porte-parole de Notaire.be. Les marchés wallon et flamand ont été très soutenus par des personnes qui acquièrent un bien pour y résider. Après le confinement, il y a eu la volonté d’un retour à plus de ruralité. On observait dans nos études des clients qui cherchaient des biens avec jardin pour y vivre.

Du côté bruxellois, on a vu une reprise moins forte. Il est important de rappeler que le marché bruxellois est celui qui avait eu l’activité la plus soutenue en début d’année. L’effet de rattrapage était donc moins important. Par ailleurs, le prix moyen des maisons a augmenté ces derniers mois. Après le confinement, la demande a été très importante.

Dans le même temps, on constate dans nos études une légère diminution du nombre de biens mis en vente sur le marché. Certaines personnes ont peut-être hésité à mettre leur bien en vente vu l’incertitude qui règne. Une forte demande et une offre en légère baisse : la pression a donc été forte sur les prix. On observe également un très grand empressement dans le chef des acquéreurs. Beaucoup de biens sont partis en un temps record. Il est probable, à mon sens, que ce phénomène s’amenuise d’ici la fin de l’année. Comme pour l’activité, un retour à la normale dans les semaines et mois à venir est à prévoir. « 

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