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Les Flamands achètent de plus en plus de maisons en Ardenne

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Cette région de Wallonie attire de plus en plus d’acheteurs, en particulier pour ses résidences secondaires. La crise du covid a encore renforcé ce phénomène. Face à ce constat, la Fédération du notariat lance son premier baromètre immobilier de l’Ardenne.

L’année 2020 marquée par la crise sanitaire a été bien particulière pour le secteur de l’immobilier. Outre le désir croissant d’un retour à la nature – de plus en plus de candidats propriétaires veulent une maison... et un jardin -, de nombreux Belges se sont également pressés pour acheter une seconde résidence. Et quoi de mieux que l’Ardenne pour souffler un peu quand on ne peut quitter le territoire belge?

« En partant de quasiment n’importe où en Belgique, vous êtes à moins de deux heures en voiture de l’ Ardenne. La demande a été tellement forte qu’il n’y avait souvent plus de biens à vendre. Les portefeuilles immobiliers étaient tous vides », constate Frédéric Dumoulin, notaire à Durbuy. L’activité immobilière a en effet augmenté de + 5,3 % dans la région, alors qu’au niveau de l’ensemble du pays, l’activité immobilière a chuté de -2,7%.

Un marché très hétérogène

Cette ruée immobilière se traduit par une augmentation inévitable des prix des biens. Le prix moyen d’une maison a augmenté de +10,8% dans la région en 2020 alors que l’augmentation était de +5,7% au niveau national. À titre informatif, une maison en Ardenne coûte en moyenne 174.245 euros.

Mais les prix varient selon la commune... Viroinval et Hastières ont par exemple le prix moyen le plus bas, respectivement de 108.086 euros et de 110.596 euros, car elles ont sur leur territoire des campings avec des caravanes et chalets résidentiels qui font diminuer le prix moyen.

En 2020, six communes ont même dépassé le seuil de 200.000 euros : Durbuy, Erezée, Gouvy, Trois-Ponts, La-Roche-en-Ardenne et Houffalize.

Autre constat : des acheteurs flamands

Parmi les candidats propriétaires, nombreux sont ceux qui viennent de l’autre côté de la frontière linguistique. Dans certaines communes plus d’un acheteur sur trois vient de Flandre. A Rendeux, ce chiffre monte même à 43,8% ! Une tendance qui se marque particulièrement dans les populations plus âgées : cela concerne principalement les acheteurs âgés de 51 à 65 ans et ceux qui ont plus de 65 ans.

La raison de cet attrait soudain? Les nombreuses possibilités qu’offre la Région, et en particulier la commune de Durbuy. « Un pôle d’attractivité est en train de se développer : des restaurants, un chef étoilé qui est une star en Flandre, un parc de loisirs,... », explique le notaire Frédéric Dumoulin. Mais ce phénomène ne touche pas toute la commune Durbuy de la même manière. « Vous aurez par exemple moins de secondes résidences, et donc moins de Flamands qui achètent, à Barvaux qu’à Villers-Sainte-Gertrude, qui est un beau village très attractif pour ce type de biens immobiliers ».

Cinq communes ont ainsi vu leur pourcentage d’acheteurs habitant en Flandre augmenter considérablement:

  1. Rendeux (+12,8%),
  2. Rochefort (+8%),
  3. Durbuy (+7,1%),
  4. Manhay (+6,2%)
  5. et Vielsalm (+5,8%).

Et les terrains à bâtir ?

Certains investisseurs flamands montrent également un plus grand intérêt pour les terrains à bâtir. « Les prix pratiqués ici sont beaucoup plus faibles que ceux qu’ils connaissent dans leur région d’origine. Il y a aussi bien des gens qui achètent pour construire une seconde résidence, que d’autres qui achètent avec uniquement un objectif d’investissement. Certains investisseurs n’hésitent d’ailleurs pas à acheter des terrains dans des communes plus éloignées, comme Bièvre par exemple, où les prix sont plus bas en espérant que les terrains prennent de la valeur dans les prochaines années ».

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