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Les Belges se ruent sur les maisons quatre façades

Ces habitations ont pris 15.000€ en un an. En cause ? Le besoin d’espace et l’envie d’un jardin des Belges.

Il n’y a pas si longtemps, on disait que la maison quatre façades était morte en Belgique, écologiquement incorrecte, dépassée par l’évolution de la société. Une pandémie plus tard, la donne a changé. C’est ce que révèle la dernière publication de Belfius Research, dont les économistes ont analysé les chiffres du notariat et les statistiques de Statbel. Ils tirent plusieurs constats à lire ici. Ils estiment que les confinements, outre le fait d’alimenter l’inflation immobilière sur le marché domestique belge, ont poussé aussi les Belges (qui le peuvent financièrement) vers les périphéries et campagnes verdoyantes à la recherche d’une maison quatre façades.

5% en un an

« Les confinements semblent aller de pair avec une forte demande d’habitations plus grandes », écrivent-ils. Et d’évoquer des statistiques nationales le prix médian d’une maison quatre façades a augmenté en 2020 de 15.000 € pour atteindre 315.000 €, soit une hausse de 5%. En revanche, les prix des maisons trois façades ou mitoyennes ont à peine progressé (+0,7%). Notons cependant qu’elles avaient davantage progressé par le passé.

Les ménages plus nantis

Pour les spécialistes, « cela s’explique pour une large part par la crise du Covid-19. Pendant le confinement, avoir sa propre maison est devenu encore plus important pour les Belges car ils sont nombreux à télétravailler ou à suivre les cours à distance. Dans ce cadre, il importe d’avoir assez de place, de sorte que la demande d’habitations avec un jardin ou des pièces supplémentaires augmente. En outre, les ménages plus nantis sont moins touchés par la crise économique que les jeunes ménages aux revenus inférieurs. La demande de maisons mitoyennes est dès lors temporairement moins forte que dans le segment plus cher de l’immobilier résidentiel, les maisons quatre façades. »

Et ce n’est pas prêt de s’arrêter...

Ces effets continueront à exercer un certain temps encore une pression sur les prix de l’immobilier en 2021. Pour les économistes : « les chiffres du Covid-19 baissent plus lentement que prévu et un véritable assouplissement des mesures sanitaires n’interviendra qu’après l’été. Des chiffres de la Fédération du notariat suggèrent que les hausses de prix des habitations se sont déjà manifestées au premier trimestre de 2021, même si le rythme a quelque peu ralenti par rapport à la fin de l’an passé. » Ils prévoient donc que la pression sur les prix ne diminuera légèrement qu’à partir du second semestre de cette année. Et que l’inflation de l’immobilier atteindra 2,8% en 2021.

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